Interview de Thierry de la Tour d'Artaise : PDG de Seb

Thierry de la Tour d'Artaise

PDG de Seb

Nos résultats du premier semestre sont peu significatifs

Publié le 25 Juillet 2014

Seb a publié un chiffre d’affaires quasi stable au premier semestre, à 1,8 milliard d’euros, et un résultat opérationnel en baisse de 33% à 91 millions. Comment expliquez-vous ces résultats ?
Le premier semestre a été marqué par une forte croissance organique de nos ventes (+4,7%) qui a été contrebalancée dans nos comptes par un effet de change défavorable. Seb étant un groupe très international, nous vendons nos produits dans de nombreuses devises, mais notre devise de référence est l’euro. Or, depuis un an, beaucoup de devises ont fortement baissé face à l’euro : le real brésilien, le rouble, la livre turque, ou encore le yen. Au premier semestre, cela a diminué notre résultat opérationnel de 45 millions d’euros. Même si nous essayons de compenser au maximum les variations de parités par une politique de prix adaptée, nous ne pouvons pas toujours augmenter nos prix lorsque les devises baissent. Mais cela ne nous inquiète absolument pas. L’essentiel pour nous est la croissance organique et les gains de parts de marché.

Faut-il s’attendre à un impact similaire des devises sur votre résultat du second semestre ?
Nous estimons que les devises pourraient impacter notre résultat opérationnel à hauteur de 80 millions d’euros cette année. Nous prévoyons d’absorber environ la moitié de ce choc par des mesures de réduction de coûts. Mais nous ne voulons pas couper exagérément dans nos dépenses afin de ne pas obérer notre croissance. Notre objectif pour 2014 reste une croissance organique soutenue de nos ventes et une amélioration significative, supérieure à celle de 2013, du résultat opérationnel d’activité (à taux de change constants).

Quid du bénéfice net qui a été divisé par deux au premier semestre ?
Toute variation, même légère, au niveau opérationnel se traduit mécaniquement par une variation plus forte du bénéfice net. Cependant les résultats du premier semestre sont peu significatifs. L’essentiel de notre chiffre d’affaires et de notre résultat opérationnel se fait sur le second semestre, en particulier pendant la période de Noël. Nous sommes tout à fait en ligne avec nos objectifs.

Abstraction faite des devises, comment évoluent vos différents marchés ?
Au premier semestre, la France a retrouvé des couleurs (+1,4%), l’Europe s’est très bien comportée (+7%), de même que l’Amérique du Nord (+1,3%) et l’Asie-Pacifique (+11%). Deux zones ont été difficiles : la Russie et le Japon. Au Japon, la hausse de la TVA s’est fait très nettement ressentir sur la consommation des ménages qui était déjà morose. Les hausses de prix consécutives à la baisse du yen ont également pesé. Mais nous pensons que nous avons mangé notre pain noir sur ce marché. En Russie, on a assisté à un phénomène de déstockage au premier semestre, doublé d’offres promotionnelles d’acteurs locaux. Là-encore c’est un phénomène conjoncturel.

Quelles sont vos perspectives sur le marché chinois ?
Nous sommes en Chine depuis six ans. Même s’il peut y avoir des soubresauts, la tendance sur ce marché est très favorable. Les classes moyennes sont de plus en plus nombreuses et le réservoir de clients est gigantesque, notamment dans les petites villes où nous continuons à ouvrir des magasins. J’ajoute que le marché s’est déjà concentré, avec trois principaux acteurs dont nous faisons partie. Notre marque Supor est numéro un des articles culinaires (poêles, etc) et numéro trois des produits électriques culinaires, derrière deux acteurs chinois. Nous sommes donc le premier acteur étranger de ce marché.

Propos recueillis par François Schott