Interview de Philippe Rabasse : Directeur général du groupe Aubay

Philippe Rabasse

Directeur général du groupe Aubay

Nous sommes enfin parvenus à améliorer notre marge opérationnelle

Publié le 16 Septembre 2014

Vous avez publié vos résultats semestriels la semaine dernière. Un commentaire ?
Le premier semestre de l’année a été bien maitrisé. Les résultats sont conformes à ce que nous escomptions. La demande est restée forte de la part de nos principaux clients dans le monde, en particulier dans les secteurs de la banque, de l’assurance et de l’énergie.
Les résultats ont été plutôt homogènes suivant les régions.
Nous avons par ailleurs procédé à d’importants recrutements sur les six premiers mois de l’année, environ 390 personnes, soit autant que sur l’ensemble de l’année 2013. Nous sommes, enfin, parvenus à améliorer la marge opérationnelle courante.

Quels principaux évènements ont rythmé votre activité ces six premiers mois de l’année ?
Ce semestre a été surtout propice à la consolidation de nos acquisitions faites l’année dernière en Italie en avril et en France en septembre.
Du côté des contrats avec nos clients, nous avons renouvelé des engagements avec des acteurs phares comme Generali dans l’assurance ou BNPP dans la Banque.

Qu’en est-il de vos perspectives pour le reste de l’année ?

Nous avons passé l’été avec un taux de productivité extrêmement élevé, rarement atteint, de 2 points supérieur au taux habituel. Nous avons une très bonne visibilité sur notre activité jusqu’à la fin de l’année.
Nous sommes ainsi très sereins sur le plan opérationnel pour le périmètre actuel. Nous atteindrons un résultat opérationnel courant de 20 millions d’euros.

Comment expliquez-vous ce taux de productivité extrêmement élevé ?
Le premier trimestre a bénéficié d’un très bon démarrage. Nous avons constaté ensuite un petit affaiblissement de l’activité commercial en raison des ponts et vacances d’avril et de mai. Celle-ci a néanmoins repris de plus belle en juin.
Vous souhaitez à présent que l’intégration de vos acquisitions passées a été finalisée mettre de nouveau l’accent sur des opérations de croissance externe.

Pourrait-on envisager des annonces au cours des prochains mois ?

Nous sommes à l’affut de dossiers intéressants complémentaires sur lesquels nous avons un bon upside en termes de redressement de la rentabilité à la fois sur le territoire français, italien ou espagnol.
Nous n’avons pas pour habitude de commenter sur l’état des discussions que nous pourrions avoir de manière à éviter toute pression inutile. Nous ne manquerons pas à signaler les deals éventuels dès lors que ces derniers seront bouclés.

Quels sont les principaux risques auxquels vous êtes confrontés à ce stade de l’année ?
J’ai tendance à penser aujourd’hui que nous ne sommes pas dans un zone de risque pour nos opérations sur un proche horizon.
Ceci étant, nous nous efforçons de rester très proches de nos clients et d’écouter leur besoins en termes d’investissement. La conjoncture économique étant très faible, nous conservons une vigilance accrue pour ajuster le cas échéant la vitesse de notre développement et de nos recrutements.

Vous n’alimentez donc pas d’inquiétude particulière par rapport à la détérioration de la toile de fond macroéconomique au sein de la zone euro ?
Nous sommes quelque peu à l’abri de cette détérioration par le fait que nous travaillons exclusivement avec de grands comptes qui se portent bien.

Qu’en est-il de la situation financière de la société ?
Notre situation financière est extrêmement saine. Nous devrions terminer l’année avec une dette nette comprise entre 4 et 6 millions d’euros par rapport à des fonds propres de 90 millions d’euros.
Ce bilan très solide nous permet une grande souplesse si nous devions procéder à des acquisitions. Ce d’autant plus que nous avons une énorme capacité d’emprunt.
Pour ces raisons, nous ne ressentons pas à brève échéance la nécessité pour le moment de nous refinancer sur le marché que ce soit sur le compartiment des obligations ou le compartiment des actions.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de votre cours de bourse depuis le début de l’année ? Votre titre enregistre une progression de plus de 36%...
Nous sommes relativement satisfaits de l’évolution de notre cours de bourse. Elle reflète sans doute la performance du groupe.
La correction récente, de plus de 10%, à la suite de la publication de nos résultats, peut être frustrante au regard de nos excellents résultats. De nombreux investisseurs ont saisi l’occasion pour prendre leurs bénéfices. C’est le jeu de la respiration normale des marchés. Cela nous motive pour redoubler d’efforts en vue de générer de meilleurs chiffres et montrer que nous pouvons aller plus loin.

Quid de votre politique de distribution aux actionnaires ?
Nous avons annoncé à nos actionnaires notre volonté de distribuer environ 30% de nos résultats tous les ans soit sous la forme de dividende ou de rachat d’actions suivant les opportunités. C’est ainsi que notre acompte sur dividende va augmenter de 1 centime cette année.

Un dernier mot ?

Nous avons fondé la société il y a 16 ans. Aubay est la plus grande ESN créée postérieurement à 1998. Nous avons encore 15 à 20 ans pour faire construire notre projet.

Propos recueillis par Imen Hazgui