Interview de Jean-Marc Bourmault : Directeur des partenariats, Patrimonia

Jean-Marc Bourmault

Directeur des partenariats, Patrimonia

Il faut redonner aux épargnants l'envie de prendre des risques

Publié le 24 Septembre 2014

Vous organisez, les 25 et 26 septembre à Lyon, la convention Patrimonia à destination des professionnels du patrimoine. Quels seront les thèmes abordés cette année ?
Nous avons défini quatre principaux thèmes : l’économie numérique et ses manifestations dans le domaine financier (désintermédiation bancaire, apparition d’une nouvelle monnaie, le Bitcoin,…) ; la « silver economy » ou comment l’allongement de la durée de vie impacte la société et redéfinit les stratégies de gestion de patrimoine ; la fiscalité et enfin l’évolution du métier de conseil face à une réglementation renforcée.
D’autres thèmes plus spécifiques seront abordés comme l’épargne salariale, l’immobilier ou l’assurance-vie. Je rappelle que Patrimonia n’est pas un salon commercial mais un rendez-vous de formation et d’information pour les professionnels du patrimoine (conseillers indépendants, conseillers en investissement financier, notaires, experts comptables, avocats, salariés de banques privées, salariés de réseaux bancaires et d’assurances…).

Le taux d’épargne des Français a atteint un record au premier trimestre 2014, à 15,9%. Est-ce rassurant ?
Non, c’est un signe de défiance. Les gens préfèrent épargner plutôt que de consommer, et cette épargne n’est pas « productive ». 60% du patrimoine des Français est constitué d’immobilier, le reste (l’épargne financière, ndlr) se répartit essentiellement entre les livrets et l’assurance-vie. Aujourd’hui il faut réfléchir à orienter différemment son épargne.

Quelle stratégie d’épargne s’impose selon vous ?

Il faut redonner aux épargnants l’envie de prendre des risques. Bien-sûr, chacun fait en fonction de sa propre sensibilité, de sa situation patrimoniale. Mais une chose est sûre : il n’y a pas de performance sans un minimum de risque. L’assurance-vie est un bon moyen pour moduler ses placements en fonction de l’environnement économique. Aujourd’hui 80% des sommes de l’assurance-vie sont investies dans des fonds en euros, c’est-à-dire de la dette, qui offre des rendements très faibles. C’est le rôle des conseillers en gestion de patrimoine d’offrir d’autres choix à leurs clients, notamment au travers des unités de comptes (ndlr : fonds actions). Il ne s’agit pas de tout transformer en unités de comptes mais d’y placer au moins une petite partie de son capital.

Prévoyez-vous une hausse ou une baisse des rendements de l’assurance-vie ?
Je ne crois pas à une hausse des rendements des fonds euros pour 2014 ni pour 2015. Au contraire, les rendements des obligations souveraines européennes ont encore baissé cette année, ce qui devrait faire mécaniquement reculer les rendements de l’assurance-vie.

Propos recueillis par François Schott