Interview de Thomas Kuhn : Directeur général de Poxel

Thomas Kuhn

Directeur général de Poxel

Le diabète pourrait concerner 600 millions de personnes en 2030

Publié le 29 Janvier 2015

Présentez-nous Poxel, la société que vous dirigez et que vous vous apprêtez à introduire en bourse ?
Poxel est une société biopharmaceutique créée en 2009 par « spin off » du groupe Merck-Serono. Nous avons récupéré et développé le portefeuille très prometteur de ce grand groupe dans le domaine du diabète. Notre principal candidat-médicament, l’Imeglimine, est le premier antidiabétique oral capable de rétablir le bon fonctionnement des organes impliqués dans la progression de la maladie - pancréas, foie et système musculaire – en améliorant la sécrétion d’insuline et son efficacité. Nous l’avons déjà testé sur 800 patients atteints de diabète de type 2, en Europe et aux Etats-Unis. Toutes les études menées à ce jour montrent son efficacité et sa très bonne tolérance par les patients, seul mais également en association avec les principaux produits sur le marché.

A quel stade de développement clinique est ce médicament ?
Nous venons d’achever la phase II b et préparons la phase III, qui est la dernière étape avant la commercialisation. C’est pourquoi nous sommes à la recherche d’un partenariat avec un laboratoire pharmaceutique afin de franchir cette dernière étape et lancer la commercialisation. Nous espérons conclure ce partenariat dans les 12 à 18 prochains mois afin de démarrer l’étude de phase III dès l’année prochaine. Sous réserve de la confirmation en phase III des bons résultats de la phase II, la mise sur le marché du médicament pourrait avoir lieu en 2019 en Europe comme aux Etats-Unis.

Que représente le marché du diabète aujourd’hui ?

Aujourd’hui environ 380 millions de patients sont atteints d’un diabète de type 2, le plus fréquent. On estime que ce chiffre passera à 600 millions en 2030, dont 50% de patients en Asie. Les médicaments antidiabétiques génèrent un revenu de 26 milliards de dollars qui passera à 49 milliards en 2020. Le potentiel de vente de notre médicament est de plusieurs milliards de dollars par an.

A quoi vont servir les fonds levés lors de cette introduction en bourse (environ 25 millions d’euros) ?

Notre augmentation de capital doit nous permettre d’accélérer notre programme d’études cliniques pour l’Imeglimine en Asie, avec une première étude en cours au Japon, car nous croyons que notre produit est particulièrement bien adapté aux populations asiatiques. Nous allons également réaliser une première étude clinique sur une autre molécule issue de notre portefeuille, le PXL770, ainsi que des études de ‘pré-marketing’ de l’Imeglimine confirmant ses caractéristiques uniques et différentiées des produits existants. Notre objectif au travers de cette introduction en bourse est en effet de conclure un partenariat de premier plan pour l’Imeglimine aux États-Unis et en Europe afin de conduire le développement de phase 3 du candidat médicament puis son enregistrement en Europe et aux Etats-Unis.

Propos recueillis par François Schott