Interview de Yves Vignancour : Directeur général de Safe Orthopaedics

Yves Vignancour

Directeur général de Safe Orthopaedics

Nous réduisons le risque d'infection lors des chirurgies du dos

Publié le 29 Janvier 2015

Présentez-nous Safe Orthopaedics, la société que vous dirigez et que vous vous apprêtez à introduire en bourse ?
Safe Orthopaedics conçoit et commercialise des dispositifs médicaux innovants destinés à la chirurgie du dos : implants orthopédiques mais aussi et surtout leurs instruments de pose. Contrairement aux autres acteurs du marché de la fusion vertébrale, nos instruments de pose sont à usage unique ce qui permet de réduire les risques d’infection lors d’opérations du dos. Chaque année, environ 40 000 patients sont infectés au cours d’une chirurgie du dos (sur un total d’environ un million d’interventions, ndlr), selon l’OMS. Nous avons trouvé le moyen de supprimer le risque d’infection au travers d’instruments de pose à usage unique, stériles, qui facilitent la tâche des chirurgiens. L’adoption rapide de nos produits en témoigne : en seulement 4 ans, ce sont 170 chirurgiens qui ont réalisé plus de 1 600 opérations avec nos produits, dont 1 050 au cours des 12 derniers mois.

Quels marchés visez-vous ?
Nous sommes commercialisés dans 12 pays à l’heure actuelle, en Europe et aux Etats-Unis. Nous avons ouvert dès 2011 une filiale aux Etats-Unis. Celle-ci a enregistré des résultats très prometteurs en 2014, en passant de 2 centres utilisateurs en début d’année à 18 centres. Nous prévoyons d’étendre notre présence à d’autres pays, notamment en Russie dès 2015 mais aussi en Chine, au Brésil et au Japon (2017). Notre objectif est de doubler le nombre de chirurgies cette année, à 2200, et d’atteindre 10 000 opérations en 2017.

Quels sont vos objectifs de croissance et de résultat ?

Nous ne communiquons pas d’objectifs financiers à ce stade. En raison de l’adoption rapide de nos produits, notre chiffre d’affaires a progressé de plus de 100% en 2014, à 2,1 millions d’euros. Nous ne sommes pas encore à l’équilibre (le groupe a enregistré une perte nette de 3,1 millions d’euros en 2013, ndlr) mais notre besoin en fonds de roulement est relativement faible car nous n’avons pas besoin de faire du stock pour répondre à la demande. J’ajoute que nous sommes sur un marché en croissance de plus de 5% par an.

Vous espérez lever entre 15 et 20 millions d’euros. A quoi vont servir ces fonds ?
Notre introduction en bourse doit nous permettre d’accélérer notre développement au travers d’un renforcement de nos équipes commerciales en France, en Allemagne et aux Etats-Unis. Les fonds levés vont également permettre de soutenir notre expansion internationale avec le dépôt des dossiers d’enregistrement en Chine, au Brésil et au Japon. Nous souhaitons enfin développer de nouveaux produits afin de couvrir d’autres besoins en chirurgie du dos : traumatologie (dès 2015), cervical (2015-2016) et scolioses (2016-2017). Cela nous permettra d’adresser l’ensemble du marché de la fusion vertébrale, estimé à 10 milliards de dollars, contre une cible de 5 milliards aujourd’hui.

Propos recueillis par François Schott