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Pour Natixis AM, sauf accident, la Banque du Japon ne devrait pas renforcer son programme de rachat d'actifs

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"Il nous semble que, sauf détérioration brutale de la conjoncture, la BoJ devrait maintenir un statu quo prudent, reflétant les risques élevés qui entourent toute tentative de sur-stimulation d'une économie surendettée, surmonétisée et s'approchant du plein emploi". Cette fois, les marchés sont prévenus par Raphaël Gallardo, Stratégiste - Investissement et Solutions Clients chez Natixis AM : le Japon ne devrait pas renforcer son programme d'assouplissement quantitatif si la conjoncture se maintient à son niveau actuel. Les investisseurs ont été surpris que la BoJ ne prenne pas de nouvelles mesures lors de sa dernière réunion alors que des analystes comme ceux de JPMorgan avaient anticipé une possible intervention sur le volume des actifs rachetés ou sur les taux.

Pour Raphaël Gallardo, de Natixis AM, la prudence de la BoJ s'explique par trois facteurs. D'abord, l'économie japonaise évolue à un rythme suffisant pour absorber l'ensemble des capacités de production, ce qui se traduit par un taux de chômage particulièrement bas à 3,4%.

"Renforcer le QQE fait courir le risque de pousser l'économie japonaise, déjà au quasi plein emploi, vers la surchauffe, si d'aventure le commerce mondial repartait. En effet, le Japon pourrait bien se trouver au point d'inflexion de la courbe de Philips, qui relie chômage et inflation salariale. A ce point de retournement, toute nouvelle baisse du chômage risque de déclencher une accélération brutale des salaires", décrypte le gérant de Natixis AM.

"Toute anticipation d'accélération à court terme de l'inflation provoquerait alors des sorties de capitaux par les investisseurs domestiques, cherchant à se protéger d'une nouvelle baisse des taux réels. Cela provoquerait un nouveau décrochage du yen, qui validerait les anticipations d'accélération de l'inflation, et une hausse de taux longs dangereuse pour la solvabilité du gouvernement", conclut Raphaël Gallardo.

Ensuite, une nouvelle baisse du yen risque d'avoir des dommages collatéraux : "en détériorant les termes de l'échange dans une économie fortement importatrice de matières premières (alimentation, énergie, intrants industriels), il est équivalent à une hausse de la TVA payée par les ménages et un droit de douane imposé aux PME importatrices", explique le stratégiste de Natixis.

Enfin, la BoJ risque de se retrouver à court de titres à racheter alors que ses achats absorbent déjà 10% de la dette publique par an. "Toute accélération aujourd'hui des achats d'obligations publiques ne ferait que rapprocher les craintes d'un arrêt brutal du programme lorsque la Banque sera à court de titres achetables. La crainte de ce syndrome de sevrage de l'économie risquerait de provoquer, par anticipation, une rechute de l'économie", prévient Raphaël Gallardo.

Publié le 25 Novembre 2015 - 09h29

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