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Interview de Géraldine LE DUC : Directrice générale de NH TherAguix

Géraldine LE DUC

Directrice générale de NH TherAguix

Repousser les limites actuelles de la radiothérapie dans le traitement des cancers solides

Publié le 21 Septembre 2021


En quelques mots, pourriez-vous s’il vous plaît nous raconter la création de NH TherAguix ?


Notre société est une biotech, une entreprise du secteur de la santé, créée en décembre 2015. De 2005 à 2015, l’aventure avait toutefois déjà commencé : j’étais alors moi-même chercheuse, et membre de l’équipe ayant découvert une molécule aux propriétés particulièrement prometteuses. À l’orée du développement clinique, nous avons donc cherché des fonds et créé l’entreprise. Nous avons ensuite vécu le grand moment d’un premier essai clinique en 2016 puis une levée de fonds en 2017.

Nous sommes alors passés de la start-up à la biotech en nous professionnalisant. À ce jour, NH TherAguix compte dix-neuf salariés. Nous sommes basés à Grenoble, avec des partenariats nous amenant à déployer des chercheurs dans des laboratoires de recherche publics à Lyon, Bordeaux et Paris.

Quelle est la particularité de cette molécule que vous avez découverte ?

Cette minuscule particule de cinq nanomètres de diamètre a un pouvoir énorme : elle augmente significativement l’efficacité du traitement contre les cancers qui sont traités à 60% par la technique de la radiothérapie.

L’enjeu essentiel de la lutte contre les tumeurs est la préservation des tissus sains : augmenter l’efficacité du traitement s’attaquant aux cellules cancéreuses tout en diminuant le plus possible les dégâts collatéraux sur l’organisme. Nous avons donc développé un médicament simple d’utilisation, à considérer comme « pan-cancer » dans la mesure où il convient au traitement de l’ensemble des cancers solides.

La particule est injectée dans l’organisme par une simple injection intraveineuse puis se diffuse par la vascularisation dans la zone tumorale. Elle se fixe ensuite comme une éponge sur l’intégralité de la tumeur (c’est sa fonction ciblage), puis permet de rendre visible et de délimiter la tumeur avec une machine type IRM (fonction imagerie). Et enfin son traitement en interaction avec la radiothérapie. En effet la particule développée par NH Theraguix amplifie l’effet des rayons dirigés contre la tumeur. C’est la fonction traitement.

Trois fonctions pour un seul produit, est-ce la particularité de votre solution ?

En effet, c’est une singularité. Le médicament peut être utilisé plusieurs fois dans la même journée, permettant par exemple d’enchaîner une utilisation en détection-ciblage et une autre pour attaquer la tumeur. L’administration du traitement en intraveineuse présente par ailleurs un grand avantage : il rend l’utilisation du médicament extrêmement simple pour des personnels hospitaliers qui pratiquent ces gestes très régulièrement, sur des patients habitués à les recevoir. Ce qui permet à notre solution de s’adapter au parcours de soins standard sans nécessiter de formation ou d’équipement supplémentaires pour les équipes.

Existe-t-il à ce jour des concurrents de NH TherAguix développant des solutions visant les mêmes indications ?

Notre seul concurrent à ce jour sur ce terrain précis est une autre entreprise française, Nanobiotix, cotée depuis peu au Nasdaq. Ce qui d’ailleurs illustre l’excellence de la recherche de notre pays... Toutefois, leur technologie est différente : elle se base sur une molécule d’un diamètre avoisinant les cinquante nanomètres, ce qui implique un mode d’administration moins facile et des indications différentes. La présence d’un concurrent dans ce domaine de la nanotechnologie, existant depuis plus longtemps que nous, est un avantage : nos interlocuteurs comprennent plus vite quand nous leur présentons notre produit. En effet, notre technologie est récente, issue des années 2000, donc encore mal-connue. Ne pas être seuls à faire preuve de pédagogie pour convaincre les autorités de santé et le grand public est un atout. Et nous le faisons souvent en revenant à la source du rapport bénéfice/risque. C’est un point clé à étudier pour évaluer l’usage d’un médicament. Pour finir sur la question de la concurrence, nous avons bien entendu sécurisé notre technologie par des brevets.

Quelle est votre stratégie de développement à court et moyen terme ?

Cette stratégie s’écrit de toute façon à l’international, en priorité vers les marchés américain et européen. Deux essais viennent en effet de démarrer aux États-Unis, ce qui nous a déjà fait poser le pied outre-Atlantique. Pour le reste, nous devons avant tout prouver l’efficacité de notre produit sur les études en cours de phase 2. La souplesse et la réactivité d’une petite structure comme la nôtre nous aideront à passer ces étapes. Nous avons par ailleurs engagé des études « Génération 2 » dans des laboratoires partenaires comme l’institut Claude Bernard à Lyon, où nous avons déployé des doctorants salariés. Les hypothèses de développements futurs de la technologie sur lesquels ils travaillent concernent par exemple le ciblage actif ou la médecine nucléaire. En l’état, nous démarrons le préclinique et continuons à déposer des brevets et à publier des articles scientifiques.

De quel nature est le lien qui vous lie à Sanofi ?

Sanofi intervient auprès de nous comme façonnier : nous leurs avons confié la fabrication de notre médicament. Il ne s’agit donc pas d’un partenariat à proprement parler, mais d’une prise de contact à leur initiative. Sanofi travaille au plus près de notre équipe de production, ce qui est lourd de signification en termes d’image et renforce la confiance de nos clients potentiels. Leur appui nous permet naturellement de produire plus, grâce à une expertise et une puissance de frappe incomparables. C’est une relation gagnant-gagnant. De leur côté, travailler à nos côtés maintient leurs chimistes dans une forme de recherche active et innovante ; et améliore aussi la perception par le grand public de leur engagement au service du progrès médical.

Quels sont les objectifs propres à l’IPO que vous envisagez de lancer ?

D’ici fin 2021, nous aurons achevé huit études cliniques, dont quatre sont en cours, notamment sur les métastases cérébrales et également sur le cancercavancé du col de l'utérus.

Ce front d’essais cliniques représente une étape essentielle pour générer de la preuve de concept auprès de nos clients potentiels. Dans cette perspective, nous cherchons donc de l’agilité financière pour nous projeter vers les essais d’enregistrement et pouvoir commercialiser le plus rapidement possible notre médicament. En raison du très gros volume de patients concernés par ces essais dont nous sommes les promoteurs, nous avons besoin de ressources financières complémentaires. Notre projet d’introduction en Bourse vise donc à nous doter des moyens nécessaires pour gérer sereinement nos essais cliniques, avec une première demande d’enregistrement anticipée à l’horizon 2025.

Comment définiriez-vous la raison d’être de NH TherAguix ?

Notre raison d’être, c’est de faire bénéficier le plus grand nombre des bénéfices d’une invention qui vient à l’origine d’un laboratoire académique financé par l’argent du contribuable. Nous cherchons à transformer une invention pertinente en médicament capable de sauver des vies. Pour ma part, j’aurais pu rester dans mon poste précédent au synchrotron de Grenoble et continuer une belle carrière. Mais j’ai eu envie de pousser cette petite particule le plus loin possible. Quand toute sa vie on cherche dans le médical, on a envie de concret et d’efficace ! Or l’écosystème académique ne permet pas d’aller plus loin. C’est l’unique raison pour laquelle je suis devenue chef d’entreprise.

Cette opération peut être souscrite en ligne avec EasyBourse sur https://www.easybourse.com/introduction-en-bourse/ALNHT-28092021 .

Cet article ne doit en aucun cas s'apparenter à une recommandation d'acheter. Easybourse ne saurait être tenue responsable d'une décision d'investissement sur la base de cet article. Le placement en bourse est risqué, vous pouvez subir des pertes.

Interview réalisée par Aymeric Jeanson