L'industrie spatiale européenne est toujours dans le coup

(Easybourse.com) Malgré un marché domestique atone, les constructeurs de satellites européens assurent leur leadership à travers le monde et entendent le conserver. Le besoin d'infrastructures des pays émergents et les nouvelles technologies doivent soutenir la croissance pour les dix prochaines années.
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Un marché de 55 milliards de dollars
Il n'empêche ! La manne pourrait être abondante dans les prochaines années pour l'industrie spatiale européenne. D'après Euroconsult, plus de 1200 satellites doivent être lancés dans les dix prochaines années dans le monde, soit un marché de près de 200 milliards de dollars. Un chiffre à contraster, puisque moins d'un cinquième de ces commandes feront l'objet d'une

La croissance se trouve dans les pays émergents où les besoins en infrastructures satellites sont importants. Ces pays ont beau présenter des ambitions dans la production de satellites commerciaux, ils sont encore loin d'avoir acquis le niveau de fiabilité des appareils européens. Pour Rachel Villain, directrice du cabinet spécialisé Euroconsult, le marché sera également porté par la multiplication des applications satellites disponibles.
Nouvelles technologies, nouveaux satellites
Ainsi, la révolution de la télévision numérique, ou de l'internet haut débit va pousser les opérateurs d'infrastructures à disposer de satellites beaucoup plus performants. Ainsi, en 2009, on comptait près de 27 000 chaînes satellites dans le monde, elles seront près de 40 000 dans dix ans. Elles devront être en haute définition et afficher la 3D ce qui implique des débits plus importants et de meilleure qualité. Les télécommunications par satellites vont également se développer. Iridium et Globalstar s'apprêtent à lancer un appel d'offres pour créer de nouvelles constellations satellitaires.
En réalité, ces opérateurs vont voir leur clientèle s'élargir. Les entreprises seront de plus en plus acheteuses de services par satellites. «France Telecom réalise déjà 500 millions d'euros de chiffres d'affaires avec sa filiale Vizada en revendant des services de navigation maritime» illustre Rachel Villain. La spécialiste estime toutefois que trop de PME subissent la concurrence d'agences gouvernementales, qui s'octroient des positions monopolistiques. «Aux Etats-Unis, il y a une règle simple, le gouvernement ne rentre pas en concurrence sur un service si une société privée peut le fournir» analyse Mme Villain. Le message est clair, les gouvernements doivent redescendre sur Terre…
Nabil Bourassi
Publié le 17 Septembre 2010