Interview de Denis Lambert : PDG de LDC

Denis Lambert

PDG de LDC

Pour la marque Marie, LDC a choisi de privilégier la reconquête de parts de marché, même si les marges en sont temporairement pénalisées

Publié le 25 Mai 2011

Quels commentaires vous inspirent vos résultats de l’exercice 2010-2011 ?
Je pense à deux points de satisfaction concernant notre exercice 2010-2011. D’abord, le pôle Volailles a montré une bonne résistance avec l'intégration d'Arrivé. Le pôle Volaille France (près de 75% du CA total) a enregistré un chiffre d’affaires en croissance de 3,5% à périmètre comparable, à 1,896 milliard d’euros. Ensuite, à l’international, les activités du groupe en Pologne (87% du CA international) ont affiché un bon niveau de résultats, avec une marge d’exploitation de 6,7%. Au total, l’activité Volailles a dégagé un chiffre d’affaires annuel de plus de 2 milliards d’euros.

Qu’en est-il du pôle Traiteur ?
En revanche, le pôle Traiteur a enregistré des résultats négatifs (perte opérationnelle de 2,1 millions d’euros, contre résultat positif de 7,3 millions un an avant). Ce pôle a dû gérer le chantier important de l’intégration de Marie qui présente à la base un profil différent de celui de LDC. Actuellement, le groupe a fait le choix de privilégier la reconquête de parts de marché, même si les marges en sont temporairement pénalisées. LDC a ainsi consacré un budget de communication de 4 millions d’euros supplémentaires par rapport à 2009.

Pouvons-nous revenir sur l’intégration de Marie et du groupe Arrivé ?
Marie était à l’origine une entreprise très centralisée, alors que le groupe LDC est une marque indépendante spécialisée dans les marques distributeurs. Pour réussir cette intégration au sein d’un pôle Traiteur cohérent, nous avons prévu un examen des marges produits et des marges clients, ainsi que la mise en place d’une équipe spécialisée sur le segment Traiteur. Dans le cadre de l’intégration de Marie, des synergies de logistiques sont prévues pour 2011, des synergies en informatique d’ici à 2013.
L’intégration du groupe Arrivé (volaille) s’est déroulée plus rapidement car il avait déjà le même système informatique et la même culture d’entreprise que LDC.

Comment se sont déroulées vos négociations avec les groupes de distribution, surtout dans un contexte de forte hausse des prix des matières premières ?
Les matières premières représentent 50% du coût de production dans l’activité Traiteur, et 60% dans l’activité Volailles. Avec la forte hausse des prix des matières premières, une revalorisation de nos tarifs est inévitable. Au début de l’année, nous avons réussi à négocier des hausses de prix d’environ 10% dans la volaille et de 1% à 2% dans l’activité Traiteur. Nous avons rouvert les négociations afin d’obtenir gain de cause, tout en gardant à l’esprit que chaque acteur de la filière doit fournir un effort afin de ne pas étouffer la consommation.

Quels projets et prévisions pour l’exercice 2011-2012 ?
LDC aborde l’exercice 2011-2012 dans un contexte toujours difficile du fait de la hausse persistante des prix des matières premières. Nous ne communiquons pas de prévisions chiffrées à ce stade.
Par ailleurs, LDC a racheté un spécialiste de l’abattage, la découpe et l’élaboration de produits à base de dinde, Société Corico, qui va lui permettre de se renforcer dans la région Sud-est de la France. Nous préparons aussi la mise en place d’une alliance industrielle et commerciale en Espagne avec le Groupe coopératif espagnol AN COOP.

Propos recueillis par Claire Lavarenne