Interview de Christophe Bonduelle : Président de Bonduelle

Christophe Bonduelle

Président de Bonduelle

D'ici 3 à 5 ans, nous voudrions prendre une part de marché d'environ 10% au Brésil

Publié le 05 Octobre 2011

Quels sont les principaux points à retenir de l’exercice 2010-2011 ?
Le point central de cet exercice, c’est l’effet ciseau. Au printemps 2010, la consommation avait ralenti alors que la campagne agricole avait été bonne. Résultat, nous sommes arrivés à une situation de surstock qui nous a conduits à devoir baisser les prix. S’est ajoutée à cela une mauvaise récolte à l’été 2010 qui a renchéri les coûts de production, tandis que la demande repartait à la hausse. Ainsi, sur l’exercice 2010-2011, nous nous sommes retrouvés en situation de sous-stock, avec des niveaux de marges réduits, ce qui a notamment pesé sur les résultats. En revanche, cette situation aura eu comme effet bénéfique un assainissement du niveau de stocks dans la profession et une remontée des prix sur l’exercice 2011-2012 avec pour conséquence un retour à un niveau de rentabilité normal pour Bonduelle.

Comment s’est déroulée la campagne agricole de l’été 2011 ? Quelle évolution prévoyez-vous pour vos stocks ?
Globalement, la campagne s’est bien passée dans presque tous les pays et les différents types de produits. Néanmoins, au Canada, la campagne de pois a été difficile, avec un printemps particulièrement pluvieux. La récolte est donc historiquement faible.
Quant à la situation des stocks, au printemps 2011, le stock de maïs était sous le niveau sécuritaire et la situation va rester tendue cette année encore. Le retour à la normale devrait être pour la campagne 2012.

Sur quels éléments Bonduelle compte s’appuyer pour améliorer significativement sa rentabilité en 2011-2012 ?
Nous comptons notamment sur des hausses des prix sur nos produits, mais aussi sur le redémarrage de notre activité en Europe de l’Est. D’autre part, la mise en place de notre joint-venture entre Ardo et Bonduelle en Espagne va nous permettre de supprimer les pertes dans ce pays. Nous prévoyons également de maintenir un niveau significatif d’investissements, et de ce fait de dégager un retour sur ces investissements (usine de San Paolo en Italie, chambre froide d’Estrées en France…).

Le redressement de l’activité Surgelé est-il prévu pour 2011-2012 ?
Sur l’exercice 2010-2011, nous avons recentré notre activité Surgelé en coupant les branches qui ne fonctionnaient pas bien. Nous avons ainsi terminé la déconsolidation de Gelagri avec succès. En Amérique du Nord, cette activité a été pénalisée par les effets de changes entre dollars canadien et américain. Nous avons dû baisser les prix de vente mais la rentabilité s’est tout de même maintenue.
D’autre part, le surgelé se porte bien dans la restauration hors foyer, tout comme en retail en France, au Canada et aux Pays-bas où Bonduelle a davantage progressé que le marché.

Vous avez surtout évoqué le Brésil lors de votre présentation de résultats annuels, mais qu’en est-il des autres pays d’Amérique du Sud ?
Notre production sud-américaine est concentrée dans notre usine de conserve de Cristalina au Brésil. Nous vendons également nos produits en Argentine et au Chili. Pour l’instant, ces pays représentent de petits marchés. Toutefois, d’ici 3 à 5 ans, nous voudrions prendre une part de marché d’environ 10% au Brésil.

Propos recueillis par Claire Lavarenne