Interview de Chritophe Bonduelle : président de Bonduelle

Chritophe Bonduelle

président de Bonduelle

Pour le prochain exercice, nous visons une progression du résultat opérationnel courant de 30%

Publié le 11 Octobre 2007

Un commentaire sur vos résultats ?
Nous sommes contents de ces résultats. Le chiffre d’affaires qui progresse de 5%, c’est plutôt pas mal. Pareil pour le résultat opérationnel courant qui prend 2%. Certes, il croît deux fois moins vite que le chiffre d’affaires, mais il intègre notamment des investissements en marketing.

L’acquisition du groupe Carrière, leader canadien sur le marché des légumes en conserve et surgelés, est également un élément de satisfaction. Elle nous apporte 4 millions d’euros sur l’exercice.

Votre CA a progressé de près de 5%, quels sont les éléments, hors acquisitions, qui ont favorisé cette croissance ?
Notre épopée hors Europe continue, puisque notre chiffre d’affaires y progresse de 12,5%.

Quant à l’Union européenne, elle est revenue dans une bonne dynamique. Nous y avons gagné des parts de marché grâce, notamment, à des investissements dans l’innovation.

Vous annoncez que votre résultat opérationnel a été dopé (+23,9%) par une revalorisation des stocks. Pouvez-vous nous expliquer cette revalorisation ?
C’est un élément comptable non récurrent. Avant l’acquisition du groupe Carrière, nous ne comptabilisions pas l’intégralité des coûts fixes. Et depuis cette acquisition majeure, nous prenons en compte les coûts industriels complets.

Je rappelle que nous exerçons un métier où les stocks sont importants.

Le résultat net progresse, quant à lui, de plus de 30% soit tendanciellement plus que le résultat opérationnel. D’où vient cet écart ?
Il vient de la mise en équivalence de Carrière. Mécaniquement, cette acquisition a amélioré très fortement notre résultat et continuera à l’améliorer. C’est un élément récurrent.

Après l’intégration de Salto et du groupe Carrière, étudiez-vous actuellement d’autres dossiers pour étoffer votre portefeuille ?
Notre croissance a toujours été équilibrée entre croissance interne et croissance externe. Il n’y a pas de raisons que ça change.

Nous avons toujours eu trois/quatre dossiers à l’étude et c’est encore le cas aujourd’hui. Quant à savoir s’ils vont se concrétiser ou non, ça dépendra du prix, des synergies, des équipes, etc.

Compte tenu de l’envolée des prix des matières premières agricoles, de l’augmentation importante des surfaces dédiées à un usage non-alimentaire et le faible niveau des stocks de céréales, vous vous montrez prudents quant à l’avenir. Avez-vous des guidances à nous communiquer ?
Pour l’exercice 2007-2008, nous tablons sur un chiffre d’affaires compris entre 1,520 et 1,540 milliard d’euros.

En ce qui concerne le résultat opérationnel courant, nous visons les 92 à 97 millions d’euros, soit une progression d’environ 30%.

Vous avez également annoncé que vous alliez répercuter les phénomènes inflationnistes dans vos prix de vente. De combien comptez-vous augmenter les prix ?
Tout l’agroalimentaire est concerné, pas seulement Bonduelle. Et même si nous continuons d’investir pour améliorer notre compétitivité, nous allons effectivement  répercuter une partie des phénomènes inflationnistes sur nos prix.

Cette augmentation va dépendre des zones géographiques –elle ne sera pas la même en Europe, en Europe de l’Est et Amérique du Nord- et entrera en vigueur dès 2008.

Le mot de la fin pour vos actionnaires ?
Ils ont eu raison de nous faire confiance. Quant aux non-actionnaires, j’ai envie de leur dire qu’il n’est pas trop tard pour nous rejoindre.

Propos recueillis par Marjorie Encelot