Interview de Laurent Nguyen : Directeur général de Sensorion

Laurent Nguyen

Directeur général de Sensorion

Devenir un acteur majeur sur le marché naissant des traitements de l'oreille interne

Publié le 10 Avril 2015

Présentez-nous Sensorion, la société que vous dirigez et qui s’introduit le 21 avril sur Alternext ?
Sensorion est une société biopharmaceutique spécialisée dans le développement de traitements des pathologies de l’oreille interne. Ces pathologies entraînent des symptômes parfois très handicapants - vertiges sévères, acouphènes, lésions pouvant conduire à des pertes auditives ou d’équilibre - et touchent environ 140 millions de personnes dans le monde. La prise en charge de ces patients est aujourd’hui très insuffisante. Seules des solutions d’appareillage et quelques traitements médicamenteux avec des effets secondaires importants sont disponibles. Sensorion développe aujourd’hui trois programmes de candidats médicaments, pour le traitement à la fois des symptômes de crises de vertige ou d’acouphènes et pour la prévention des lésions évolutives et de la toxicité des chimiothérapies sur l’oreille interne.

A quel stade de développement sont vos médicaments ?
Deux premiers candidats médicaments sont en cours d’essai clinique ou sur le point d’y entrer : le SENS-111, destiné à traiter les crises aiguës de vertige et le SENS-218, destiné à prévenir et à traiter les complications à moyen et long terme des lésions évolutives de l’oreille interne. Le premier achève une étude clinique de phase 1b et devrait entrer en phase 2 au 1er trimestre 2016, le second devrait entrer en étude clinique de phase 2 au troisième trimestre 2016. La fin de ces études de phase II est prévue en 2018 et la mise sur le marché au plus tôt en 2019, notamment pour les pathologies dites ‘orphelines’ dont le besoin médical est le plus important. Un troisième programme, SENS-300, vise à protéger l’oreille interne de la toxicité de certains médicaments, notamment dans le cadre de chimiothérapies, et prévenir ainsi les troubles de l’équilibre et la perte de l’audition. Ce programme est en phase finale de sélection du candidat médicament qui pourrait entrer en clinique (phase 1b) en 2016.

Vous souhaitez lever entre 12 et 15,9 millions d’euros lors de votre introduction en bourse. A quoi vont servir ces fonds ?
Nous estimons le marché des pathologies de l’oreille interne à plus de 10 milliards de dollars par an. C’est un marché naissant, avec une dizaine d’acteurs issus du secteur de la biotechnologie, mais qui fait l’objet d’un intérêt croissant des ‘big pharma’. Notre ambition est de devenir un acteur majeur sur ce marché et de nouer des partenariats. Pour ce faire nous devons gagner en visibilité. C’est pourquoi nous franchissons aujourd’hui le cap de la bourse. L’augmentation de capital nous permettra de financer le développement clinique de nos trois candidats-médicaments sur la période 2015-2018. Ce sera une période riche en actualités pour la société, avec les résultats de notre première étude fin 2015, le lancement d’au moins trois études cliniques en 2016 ainsi que des collaborations avec des groupes pharmaceutiques.

Propos recueillis par François Schott