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La finance comportementale

Schématiquement, la finance comportementale (ou finance cognitive) consiste en l'application de la psychologie à la finance. Elle cherche à intégrer la psychologie des acteurs financiers (traders, gérants de fonds etc.) tout en démontrant que leurs décisions sont biaisées par les émotions et par des raisonnements inexacts.

C’est en effet à partir d’études empiriques que l’on s’est aperçu que ces derniers étaient victimes de nombreux biais dans leur attitude vis-à-vis du risque, dans l’asymétrie des réactions face à des gains ou des pertes, par la prise en compte du concept de «regret» en cas de décision désagréable (achat ou vente de titres à perte)...

Dans les années 50, le Prix Nobel G. Akerlof a ainsi observé que les individus privilégient les croyances qui les arrangent afin de diminuer leur anxiété vis-à-vis de l’avenir et de l’inconnu. Il a également constaté que les traders changeaient leur mode de décision, non en fonction de critères objectifs (données macro-économiques ou micro-économiques nouvelles), mais en fonction des bonus qu’ils pourraient encaisser en fin d’année…

La finance comportementale dénonce donc la rationalité et la capacité des investisseurs à pouvoir utiliser de façon optimale tous les outils techniques mis à leur disposition, sans avoir préalablement modifié leurs comportements.

Mais la finance comportementale nous apprend aussi, en remettant en cause la marche au hasard des cours boursiers, que les marchés ont de la mémoire, ce qui explique le succès de l’analyse technique, considérée par la finance classique comme superficielle et non fondée scientifiquement.

Finalement, la prise en compte des biais émotionnels des acteurs de la finance, ainsi que leur interaction (études des phénomènes de ‘panurgisme’ dus aux comportements moutonniers des décideurs) semble ouvrir de nouvelles pistes de recherche en révolutionnant la connaissance dans ce domaine.