Interview de Roch Lener : PDG de Bac Majestic

Roch Lener

PDG de Bac Majestic

Aucune raison objective au recul de l’action

Publié le 31 Juillet 2006

Le chiffre d’affaires de votre société est en progression depuis 2005. A quoi imputez-vous cette croissance ?
L’entreprise a connu plusieurs phases au cours des dernières années. En 2004, il y a eu une prise de participation majoritaire de Millimages dans Bac Majestic, suivie d’un plan de restructuration et d’économies massives en vue d’un apurement de la dette. Durant toute la période de repositionnement, moins de films sous le label Bac Majestic sont sortis en salle. Cette période de restructuration et d’apurement de 2004 a produit ses effets en 2005. Cette restructuration, qui a réussi, additionnée à des fondamentaux sains, a permis à la société de se redéployer. En 2005, nous avons sorti 13 films en salles et notre objectif pour 2006 est de 17 films. A cela, s’ajoute la vente de catalogues de programmes aux chaines de télé, et une nouvelle activité, la distribution internationale de films nouveaux. Bac Majestic est actuellement dans une phase active de redéploiement.

Votre cours de bourse fait en revanche preuve d’une grande volatilité avec une division par deux par rapport au pic d’avril. Comment expliquez-vous ceci ?
Le cours de l’action est passé de 0,15 euro à la mi-2004 à 1,5 euro en avril dernier. Notre titre fait en effet preuve d’une grande volatilité, mais c’est la loi des marchés, notamment sur les petites valeurs. Les nombreux actionnaires individuels de la société réagissent très vite, ce qui entraine des mouvements parfois exagérés. Mais il n’y a aucune raison objective à ce recul de l’action.

Au jeu des pronostics, nombre de petits porteurs espèrent revoir rapidement les sommets 2006 (1,50€). Partagez vous ce sentiment et quels seront selon vous les leviers d’un tel rebond?
Encore une fois, notre rôle, en qualité de dirigeants, est de faire tourner la boutique, c’est-à-dire de sortir de bons films et développer une politique marketing efficace. Notre métier n’est pas d’agir sur le cours. Mais évidemment, en tant qu’actionnaires principaux, nous souhaitons également avoir un titre fort. Mais nous ne faisons pas le marché.

A noter que le chiffre d’affaires de Bac Majestic a connu au premier trimestre 2006 une croissance de 56% par rapport au premier trimestre 2005 qui n’a eu aucune incidence sur le cours de l’action. La volatilité dont le titre a fait preuve additionnée à l’accalmie des marchés pendant cette période de l’année explique certainement cela. Mais je pense que les gens reprendront bientôt conscience de la valeur du titre et sa potentialité de prise de valeur.

De même, ils s’interrogent sur les mouvements intervenus au capital de la société. Qu’avez-vous à leur répondre ?
Millimages détient 33% des droits de vote et 25% du capital. La mise en œuvre des droits de votes doubles a rendu nécessaire la vente de quelques % afin que Millimages ne franchisse pas à la hausse le seuil des 33,33% des droits de vote. Jean Labadie, fondateur de Bac, dispose d’environ 30% des droits de votes et 20% du capital. Les dirigeants pris ensemble détiennent donc 63% des droits de vote et 45% du capital.
Par ailleurs le fait que la part du flottant se soit accrue de quelques % est bon pour la liquidité et pour le cours de l’action.

Confirmez-vous votre objectif de croissance du chiffre d’affaires de 15% sur l’année ?
Notre objectif reste inchangé. Compte tenu des résultats au premier semestre 2006, on pourrait en déduire que le chiffre d’affaires du second semestre sera plus faible. Ce sera le cas, mais il s’agit ici d’un choix libéré de la société. Le chiffre d’affaires n’est pas une finalité, le plus important reste la rentabilité du groupe.

Pouvez-vous nous parler de vos projets en cours de développement ?
En termes de films, les grandes sorties cinéma sont «Prairie Home Companion» de Robert Altman, «Short Bus» de John Cameron Mitchell et «Le pressentiment» de Jean-Pierre Darroussin.
Du côté des DVD, plus de 50 films sortiront cette année sous le label Bac Vidéo, parmi lesquels «Happy tree friends», «La véritable histoire du petit chaperon rouge» et «La Planète blanche».

Le mot de la fin pour vos actionnaires ?
Je voudrais les remercier de leur confiance et leur faire part de la mienne pour l’avenir et le développement de l’entreprise.

laetitia