Interview de Marc Bidou : PDG de Maximiles

Marc Bidou

PDG de Maximiles

Aujourd'hui, le consommateur passe plus de temps à comparer les prix

Publié le 01 Octobre 2008

Au premier semestre, votre CA progresse de 17,2%, à 8,94 millions d’euros, votre résultat net affiche, quant à lui, une croissance de 18,2% (14,8% à taux de change courant), et notons que votre résultat d’exploitation est en hausse de 1,4% (en recul de 3% à taux de change courant). Quel est votre sentiment sur les résultats ?
L’activité principale des programmes en marques propres comme Maximiles ou Ipoints ont connu une très forte croissance, soit 29% en organique, indépendamment de l’impact de taux de change. C’est un business extrêmement sain, en très forte croissance.

En termes de rentabilité, celle-ci est restée stable car nous avons opéré de gros investissements stratégiques avec le lancement de Maximiles.com en Espagne et en Italie. En outre, nous lançons notre programme Papelio et Fabuleos.

Ce sont donc quatre gros projets qui à court terme pèse un peu sur la rentabilité.

Pour autant, nous avons dégagé 1,65 million d’euros à taux constant de REX (résultat d’exploitation, ndlr) sur six mois, ce qui prépare, j’en suis convaincu, l’avenir.

A combien se chiffre l’investissement dans une structure à l’étranger, mais également en termes de technologie ?
Nous ne donnons pas de chiffres précis. Je dirais simplement que l’Espagne et l’Italie représenteront un investissement d’environ 500 000 euros sur un an, ce qui équivaut sur six mois à environ 3 points de base en termes de taux de REX.

À propos de la technologie, celle-ci représente des investissements extrêmement importants, soit près de 5 à 7 millions d’euros cumulés sur neuf ans.

Cependant, nous bénéficions d’une plateforme extrêmement puissante et flexible qui nous a permis de lancer des pays complémentaires et des modèles un peu différents de cashback sans gros investissements technologiques.

Quelle est l'évolution du e-commerce en Europe mais également comment ont évolué vos activités en termes de zone géographique ?
Les taux de croissance de la publicité sur internet et du e-commerce sur les différents marchés sur lesquels nous sommes présents, soit la France, l'Angleterre, l'Espagne et l'Italie, poussent entre 30% et 35% par an.

Il y a effectivement des problèmes de croissance au niveau global, et pour le moment nous sommes épargnés. Même si par la suite cela pourra affecter un peu notre taux de croissance, c’est le moment de capitaliser sur la croissance organique et sur la croissance de nouvelles activités.

Quand aux évolutions par zone géographiques, l’Angleterre, via notre société Ipoints, est un marché qui, de manière générale, est deux à trois fois supérieur à celui de la France. Il s’est très bien développé, nous avons plus de deux millions membres en Angleterre.

En Espagne et en Italie, ce sont des marchés naissant car nous avons démarré fin 2007/début 2008. Il n’y a pas de concurrence locale, c’est un gros avantage car nous sommes les premiers. Cependant c’est aussi un désavantage car il faut reconnaître que le marché n’est pas très développé.

Nous sommes vraiment en phase d’éducation de ces marchés et d’évangélisation de la fidélisation sur internet. D’ici deux à trois ans, ce seront de très gros marchés, c’est maintenant qu’il faut y pénétrer.

Sur l’ensemble notre activité internationale, au 30 juin 2008, nous avons comptabilisé 2,3 millions de membres.

Prévoyez-vous d’autres opérations de croissance externe ?
Le plus gros marché c’est l’Allemagne. Nous ne sommes pas présents en Allemagne, donc c’est un marché qui nous intéresse. Celui-ci est extrêmement mature, mais il y a un certain nombre de concurrents et d’acteurs ce qui le rend difficile d’accès.

Cela fait plus deux ans que nous étudions les solutions possibles pour implanter ce marché, via une possible création d’une filiale, une acquisition ou une joint-venture.

En outre, même si rien est prévu pour l’instant, l’étape logique après la France, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie serait les Pays bas. Ce marché est certes plus petit en termes de population, mais il est extrêmement développé en termes de fidélisation de clients et d’achats sur internet.

De quelle marge financière disposez-vous ?
Aujourd’hui, nous avons un peu plus de 11 millions d’euros de trésorerie et aucune dette financière et ce avec plus de 20 millions d’euros de capitaux propres.

Nous n’avons pas fait d’acquisition depuis deux ans et heureusement car nous aurions probablement surpayé notre acquisition de prés de 40 à 50% au regard de l’évolution des cours. Il y a aura sûrement plus d’opportunités à l’avenir.

Je préciserais qu’une acquisition ne viendrait qu’en complément d’une croissance organique.

Nous parlons beaucoup du problème de pouvoir d’achat chez les ménages, cette conjoncture vous a-t-elle été favorable étant donné que votre activité propose des «bons plans» à la consommation ?
Les motivations d’achat sur le web sont en grande partie les remises, les bons plans, les points cadeaux, les cashback… Regardons par exemple l’émergence du phénomène des ventes privées…

Le client sur le web veut payer moins cher et veut avoir une possibilité de choix extrêmement large pour dénicher les bons plans.

Quelques parts, aujourd'hui, les consommateurs passent plus de temps à comparer les prix et notamment par internet, donc nous profitons de cette conjoncture.

Quelles sont vos guidances 2008 ? Et où en êtes-vous de votre objectif de 30 millions d’euros de CA à l’horizon 2010  ?
Nous ne donnons pas de guidances en 2008 à court terme. Simplement, si on regarde la valeur ces dernières années nous voyons que les premiers et les seconds semestres sont très comparables.

À l’horizon 2010, nous maintenons notre objectif de chiffre d’affaires de 30 millions en organique, et notamment grâce à Papelio, Fabuleo, à l’Espagne et à l’Italie.

Enfin comment percevez-vous l’évolution de votre titre, qui je le rappelle a perdu en bourse près de 34% depuis le 1er janvier 2008?
Nous subissons une crise mondiale, et en tant que small cap il y a un peu plus de pénalisation.

Et c'est dommage car je suis assez fier de dire que Maximiles est l’une des small caps où il y a énormément de liquidités.

Si vous avez des actions Maximiles vous pourrez toujours les vendre. Si on regarde notre capitalisation de 35 millions d’euros, si l’on retire 11 millions de cash, la valeur de l’entreprise est de l’ordre de 24 millions d’euros.

Je pense que l’on subit une aversion aux risques de manière générale. Nous sommes positionnés sur un marché à très forte croissance, le secteur de l’internet, et nous sommes un des acteurs majeurs.

À deux, trois ans, je suis extrêmement confiant.

Propos recueillis par Antoine Ragot