Interview de Raphaël Zier : PDG de Netbooster

Raphaël Zier

PDG de Netbooster

Nous devrions d'ailleurs bénéficier des effets positifs des réorganisations dès 2012 et pleinement en 2013

Publié le 08 Février 2012

Votre groupe a présenté son chiffre d’affaires pour 2011, pourriez-vous revenir sur les principaux chiffres de cet exercice ?
Nous venons de publier le CA et la marge brute de notre 4ème trimestre, lequel fait donc état d'un CA annuel s'élevant à près de 84,5 millions d'euros, à comparer aux 45 millions d'euros dégagés sur l'exercice précédent. Cela étant, c'est le niveau de notre marge brute qui est vraiment significatif dans notre business, puisqu'en fonction des pays, certains agglomèrent l'achat d’espace publicitaire tandis que d'autres non...

Notre marge brute au 4ème trimestre a donc poursuivi sa croissance fortement (+26% par rapport au T4 2010), atteignant 27,7 millions d'euros sur l’année 2011, soit une progression de 21% par rapport à 2010.

Au total sur 2011, nous sommes en bonne progression et ce malgré un début d'année difficile, sachant que j'ai repris les rênes de l'entreprise en avril, où il apparaissait que les deux premiers trimestres avaient généré un EBITDA négatif... Il nous a fallu un certain nombre de changements qui ont d'ailleurs porté leurs fruits dès le 3ème trimestre et qui continuent de le faire sur le dernier trimestre de l'exercice. Nous devrions d'ailleurs bénéficier des effets positifs de ces réorganisations dès 2012 et pleinement en 2013. Nous communiquerons nos guidances sur 2012 fin mars, mais nous prévoyons déjà de dégager une très forte croissance sur cet exercice.

Netbooster est une agence de publicité sur Internet, quels sont vos principaux pôles d'activité ?
Notre métier consiste à développer le business de nos clients sur le digital (Internet, mobiles etc.) à travers tous les leviers qui sont disponibles. Nous distinguons trois catégories d'activité : l'acquisition de trafics qualifiés ; la transformation de ce trafic qualifié en clients ; et la fidélisation qui sert à suivre une clientèle via e-mailing mais aussi les réseaux sociaux comme Facebook etc.

Pour se faire, nous avons besoins de créatifs, pour délivrer un message, de personnes compétentes dans l'achat d'espaces médias (liens sponsorisés, bannières etc.) et enfin, des personnes sachant améliorer les taux de conversion et les parcours clients sur les sites de nos clients.

Cela dit, l'une de nos principales forces réside dans le fait que nous avons beaucoup de clients internationaux ce qui signifie que nous sommes capables d'adresser de façon performante des budgets internationaux, ce qui est très difficile pour la plupart de nos concurrents parce qu'ils travaillent le plus souvent via des filiales avec des équipes bien distinctes. Chez Netbooster, nous avons au contraire mis en place une équipe unique qui nous permet de gérer les contrats internationaux de façon homogène sur tous les pays visés. C'est la raison pour laquelle un grand nom comme le groupe international Accor a signé avec nous un contrat de trois ans...

Enfin, notre conviction profonde est que l'achat de publicité en temps réel, aujourd'hui présent sous forme de bannières sur Internet, devrait rapidement atteindre la télévision, d'ici 2 à 5 ans, ce qui permettra d'obtenir un résultat bien plus efficace que la publicité standard. Notre pari est donc d'être en avance sur cette évolution, sachant qu'aujourd'hui Netbooster adresse le marché du digital, qui représente 18% du marché des achats médias, afin de pouvoir disposer des compétences et des moyens techniques pour adresser aux 82% qui restent (télévision, presse, outdoor etc.). D'autant qu'avec cette entrée de nouveaux espaces médias dans le périmètre de Netbooster, nous allons pouvoir analyser les interactions entre chaque support publicitaire et ainsi renforcer plus spécifiquement tel ou tel support pour améliorer les résultats des ventes de nos clients.

Quel a été l'apport de l'intégration de l'agence de communication allemande MetaPeople, acquise en mai 2011 ? Quelle a été sa contribution aux résultats de Netbooster ?

L'Allemagne étant le second plus grand marché en Europe. Avec seulement 2% de marge brute, nous n'étions pas vraiment dimensionner comme il aurait fallu pour délivrer la qualité de services que ce marché est en droit d'attendre. C'est donc chose faite depuis l'acquisition de MetaPeople qui nous a apporté une centaine de collaborateurs. L'agence allemande a dégagé 5,7 millions d'euros de marge brute en 2010, et cette année, son apport dans notre marge brute représente à peu près 4 millions d'euros.

Peut-on en savoir un peu plus sur vos ambitions en Angleterre via l'intégration de la récente acquisition de l'activité de "search marketing" de Trade Doubler ?
Pour ce qui concerne cette dernière acquisition, l'opération est encore trop récente (décembre) pour en faire un premier bilan. Reste que l'idée est un peu la même qu'en Allemagne, sachant que notre position en Angleterre est meilleure. Ainsi, avec ces activités de search marketing très fortement représentées outre-manche, nous avons pu organiser une équipe d'une centaine de personnes qui nous rend extrêmement solide sur le sujet. L'Angleterre étant le premier marché d'Europe dans notre secteur, nous avons clairement l'ambition qu'il devienne à terme notre premier contributeur.

Au final, notre réseau est actuellement très granulaire, puisque nous sommes présents significativement dans tous les grands pays d'Europe (France, Angleterre, Allemagne, Espagne, Italie, Suède, Finlande et Danemark), ce qui nous permet de délivrer un travail de qualité et homogène sur tous ces pays.

De nouvelles acquisitions en 2012 sont-elles envisagées ?

De part cette granularité, nous n'avons pas de besoin en termes de couverture pays, et en termes de métiers, nous n'avons pas non plus de besoins particuliers. Nous restons cependant opportunistes comme ce fut le cas pour le rachat de l'activité search marketing de Trade Doubler qui n'était pas prévu au départ...

NS