Pascal Chevalier
PDG de Netbooster
Netbooster atteindra 100 M€ de CA d’ici 3 ans
Publié le 14 Février 2007
Votre chiffre d’affaires a plus que doublé au cours de l’année 2006. A quoi attribuez-vous ce succès ?
Notre marché connaît une formidable croissance et nous sommes très fiers de surperformer dans ce secteur. Le marché du commerce électronique a connu une progression de 44% en 2006 et celui de l'e-pub de plus de 42%. Nous expliquons ce succès par une position dominante de Netbooster à l’échelle européenne, une expertise reconnue dans le e-marketing et par la qualité de ses équipes à gérer cette croissance soutenue.
Et pour l'avenir ?
Nous continuerons notre projet d’expansion avec un mix de croissance oganique et externe, pour faire au moins aussi bien que le marché, soit entre 40 et 50% par an au cours des trois prochaines années. Nous espérons atteindre les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires d'ici trois ans.
Pouvez-vous nous parler des marges importantes observées sur votre secteur ?
Notre secteur a pour unité d'oeuvre le click, ce qui nous permet d'assurer une croissance sans aucun lien avec la progression des charges humaines. Nous ne sommes pas liés à des taux journaliers moyens ou des taux d'occupation comme dans le service.
Quelles seront les tendances fortes sur le marché du e-marketing en 2007 ?
La croissance devrait rester soutenue, en particulier en Europe du Sud, avec une part toujours très importante du search marketing (plus de 60% des investissements).
Les busines models devraient évoluer afin d'aller vers de plus en plus de performance (du coût au click vers un coût à la performance et partage des revenus clients). De nouveaux acteurs vont venir bouleverser le e-commerce (ventes évènement avec venteprivée.com et 24h00.f, le marché des petites annonces, les services d'affiliation, etc). De même pour les innovations marketing avec l'intégration de solutions type : marketing mobile (pour un couplage internautes et mobinautes), CRM appliqué au e-marketing (pour faire augmenter le panier moyen), moteurs de recherche thématiques (pour améliorer encore les taux de conversion et la qualification des leads), utilisation massive de la blogosphère pour des opérations de buzz marketing (pour augmenter le trafic qualifié) et programme d'affiliation qui est la deuxième source de trafic après le search marketing.
La mesure de la performance et le fameux calcul du ROI sont au centre de toutes les stratégies e-commerce. Les annonceurs cherchent du ROI. Internet est un relai de croissance pour beaucoup d'industries, et le e-marketing le moteur de cette croissance.
Pouvez-vous revenir sur vos offres et l'intégration des acquisitions ?
Netbooster dispose à ce jour d'une offre globale de spécialistes du marketing sur Internet. Du conseil stratégique en amont pour aider les entreprises à définir leur business plan, en passant par toutes les solutions opérationnelles du mix (search marketing, affiliation, média, CRM, etc), puis à la solution de mesure de la performance (Tracking ROI) pour déterminer avec précision et en temps réel l'efficacité et la pertinence des investissements marketing.
Grâce aux acquisitions de TimetoBuy et Profil One, nous avons à présent une offre complète en France. Nous allons maintenant la déployer sur les marchés européens. Nous sommes pleinement satisfaits de l'intégration des équipes, des fondateurs et très confiants sur leurs objectifs de chiffre d'affaires et de résultats.
Comment réagissent les grands groupes de communication face à cette forte spécificité du marché ? Les publicitaires peuvent-ils faire du e-marketing ?
L'espace de créativité est plus restreint sur Internet, les solutions e-marketing plus complexes et le besoin de tout mesurer pour obtenir le meilleur ROI est omniprésent. Il s'agit d'autant d'élements qui contribuent à la transformation de ce marché. Nous assistons à la migration des publicitaires vers les e-marketeurs, du branding au ROI, des études à la mesure de la performance en temps réel. Cette migration est difficile pour des groupes qui doivent gérer la baisse du offline au profil du online, la concurrence interne, les freins à la culture du changement et surtout l'évolution de leurs collaborateurs. Certains optent pour de nouvelles équipes ou des sociétés indépendantes. Mais les acquisitions semblent obligatoires pour rester dans la course. L'exemple de Publicis sur Digitas (racheté pour 1,3 milliard de dollars, ndlr) est un très bon exemple... à suivre...
Aquantive, Digitas et Valueclick sont devenus en quelques années des acteurs incontournables aux Etats-Unis. Que vous inspire leur expansion ?
Une forte croissance à venir car il y a trois ou quatre ans, ces groupes avaient des tailles comparables à celle de Netbooster.
Propos recueillis par R.B.
laetitia