Interview de Virginie Fauvel : directrice e-business Cetelem

Virginie Fauvel

directrice e-business Cetelem

En 2008, nous pensons réaliser sur Internet environ 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France et 1,2 milliard à l’international

Publié le 23 Janvier 2008

A l’inverse de l’année dernière, la volonté de consommer des Européens est supérieure à celle d’épargner, et ceci malgré la crise… Comment Internet peut-il permettre de répondre à l’appétit consumériste des Européens ?
Internet donne la possibilité au consommateur de trouver le meilleur prix pour le bon produit qu’il recherche. Il y a une possibilité de comparer les produits les uns avec les autres, que ce soient des produits financiers ou des produits matériels. Du coup, l’appétit consumériste des Européens va être canalisé de manière plus intelligente que par le passé.

Ce n’est pas le vendeur qui va forcer la main à l’internaute. L'achat est désormais un acte plus réfléchi, plus sûr et la décision de consommer est prise avec plus de recul.

Justement, il a été dit lors de la présentation, que désormais l’internaute «prenait le pouvoir»… En quelques mots, qu’entendez-vous par là ?
Cela veut dire que l’internaute a désormais la possibilité d’accéder à la connaissance. Google se donne comme mission d’organiser l’information mondiale et l’internaute en bénéficie.

C’est comme quand vous allez chez le médecin… Le patient arrive dans le cabinet en disant au médecin : «je pense que j’ai ça comme maladie, je voudrais ça comme traitement».

On observe le même fonctionnement sur la consommation, c’est-à-dire que quand l’internaute a envie d’un écran plasma de telle dimension, il arrive dans le magasin pour l’acheter, tout en sachant parfaitement ce qu’il veut : il a fait son benchmark lui-même, il s’est fait un propre avis, il en a parlé en famille, avec des amis, il est allé sur des blogs pour voir ce qu’on disait du produit, etc.

Internet représentait 21% du BtoC en 2007. Pour cette année, près de 40% des Français souhaitent passer par Internet pour acheter… Quelle part de cette cible potentielle Cetelem pense pouvoir capter  ?
Cetelem a pour ambition d’avoir, sur la population internaute, un taux de pénétration supérieur à celui qu’il a dans la population normal.

En 2008, nous pensons réaliser sur Internet environ 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en France et 1,2 milliard à l’international.

Et comment vont évoluer les dépenses publicitaires sur Internet ?
Elles n’augmenteront pas autant que les perspectives de business. Mais, elles il est vrai qu'elles augmentent tout de même significativement.

Il y a du marketing en terme d’e-pub «display» sur des sites où il y a des trafics importants, il y a des achats de mots-clés, il y a du référencement naturel et il y a aussi du marketing viral.

Qui sont vos partenaires sur Internet ?
Nous avons environ 300 partenaires en ligne et nous continuons à en avoir régulièrement.

Côté  «pure players», nous sommes partenaires d’eBay, de PayPal, de PIXmania dans certains pays, etc.

Les «pure players» représentent-ils la majorité de vos partenariats ?
Aujourd’hui, nos partenaires sont plus des «pure players», en particulier en France où, peut-être, les distributeurs traditionnels sont un peu moins présents que dans les autres pays.

D’accord, les Français sont très bien équipés en Internet, mais par contre ils sont très mal classés quand on regarde le taux d’équipement en ADSL… Ne pensez-vous pas que cela freine la croissance du e-commerce en France ?
Elle serait freinée si les Français n’avaient pas l’ADSL au bureau. Si on observe leur habitude de consommation, on s’aperçoit qu’ils consomment au bureau…

Tout le monde court après le temps et ils utilisent cette fenêtre de temps pour faire leurs courses, pour comparer les prix, les produits, etc.

Et enfin, concernant le BtoB, comment Cetelem exploite ce segment ?
Nous nous logeons, par exemple, sur les offres de crédit automobile sur le site d’eBay en France et nous proposons la voiture de façon mensualisée. La technique prend en comte tous les paramètres de taux, de durée, de montant, et ça donne combien ça coûterait mois par mois à l’année.

Propos recueillis par Marjorie Encelot