Interview de Christophe Gurtner : PDG d'Uniross

Christophe Gurtner

PDG d'Uniross

L'augmentation du RMB chinois face au dollar minore les marges

Publié le 31 Janvier 2008

Uniross affiche une croissance de 31% au total et de 24% en organique. Quels ont été les moteurs de cette croissance, en particulier organique ? 
Il s'agit essentiellement d'une forte croissance organique sur nos activités grand public en Asie et en Afrique, zones ou les gammes sont plus récentes et où nous gagnons des parts de marché. Par ailleurs, notre activité industrie se développe de manière générale (quelle que soit la zone).
 
Justement, concernant l'activité grand public, un mot sur les ventes grand public qui apparaissent - cette fois-ci - globalement en déclin ?
Pour des raisons de réorganisation interne en Europe, nous avons retardé le lancement des nouveaux produits d'un an. Nous souffrons actuellement beaucoup de cette situation.

Par ailleurs, les ventes grand public, pendant la période de Noël, n'ont pas été à la hauteur des attentes, notamment dans les rayons de magasins spécialisés (photo-video-son).
 
Le dollar reste faible par rapport à l'euro. Comment le change impacte-t-il vos résultats?
Nous avions pris des couverture en début 2007, à des taux biens inférieurs au taux actuel du dollar, et nous devons donc payer la différence.

Par ailleurs, le RMB chinois (la devise des fabricants) augmente fortement par rapport à l'USD, ce qui génère des réajustements de prix qui minorent les marges.
 
Après les acquisitions de NABC et Multiplier, étudiez-vous actuellement d'autres dossiers? Si, oui, quel serait le prix, la localisation de la cible?
Nous disposons de plusieurs dossiers. Cependant nous avons, pour le moment, fait les choix suivants :
Premièrement, restructurer l'activité pour l'adapter au changement de marché plutot que d'effectuer des acquisitions.
Deuxièmement, lancer plusieurs nouvelles gammes de produits, chaque trimestre, durant 2008. Plusieurs annonces sont d'ailleurs prévues.

Nous continuons à étudier des dossiers mais sans avoir fait à ce jour le choix de concrétiser.
 
Vous prévoyez un retour à la rentabilité d'ici à la fin de l'exercice 2007/08. Etes-vous déjà proche de l'équilibre?
Nous ne sommes pas à l'équilibre actuellement, dans la mesure où nous commercialisons encore les anciennes gammes de produits, à coûts élevés et dans des volumes insuffisants, bien que nos marges se soient améliorées de cinq points.

Nous considérons que le lancement des nouvelles gammes (sur les mois en cours), nous premettrons de revenir à l'équilibre avant de générer des profits.
 
Le titre Uniross a chuté de près de 11% hier. Y voyez-vous une sanction des investisseurs quant au CA du premier semestre?
Avec une progression de 31% (37% a devise constante) et 25% organique, je crois que l'on ne peut pas considérer cela comme un échec...

Certes, nous aurions espéré mieux. Il est difficile, au vu de la liquidité actuelle, de la situation de marché, et d'une situation d'entreprise certes non encore stabilisée, d'évaluer la valeur du titre.

Il m'est de fait difficile de répondre à la question. Les projets qui sont en cours, et que nous présenterons au marché dans les prochains mois, donneront une meilleure lisibilité sur le développment de l'entreprise.
 
Vous êtes actuellement en Chine. Puis-je vous demander quelle est la raison de votre présence là-bas?
Nous avons quatre filiales en Asie, une usine, deux succursales et la quasi-totalité de nos fournisseurs.

A ce tritre je m'y rend quatre fois par an. Il y a dix jours, je rentrais des Etats-Unis où j'étais au CES (Consumer Electronicc Show, ndlr) à Las Vegas, où nous avions comme tous les ans un stand. J'ai également profité de mon séjour là-bas pour visiter nos filiales en Californie et à New York.

La France represente 15% de nos ventes, l'Europe 45%, les USA et l'Asie plus de 55%. A ce titre il me faut être présent là où se passe l'essentiel de nos activités.

Propos recueillis par Marjorie Encelot