Interview de Jean-Pierre Nordman : PDG de Mindscape

Jean-Pierre Nordman

PDG de Mindscape

Le résultat net sera nettement meilleur grâce au crédit d’impôt sur les jeux vidéo

Publié le 24 Avril 2008

Votre chiffre d’affaires s’affiche en croissance de 22%, plus fortement que prévue. Quels ont été les moteurs de cette croissance ?
Cette croissance s’explique essentiellement par le succès de nos produits sur console puisque au dernier trimestre de l’année, nous avons livré, comme nous l’avions annoncé au moment de l’introduction en bourse, plus de 700 000 produits sur console.

Sur le dernier trimestre de l’année, nous avons eu 44% de notre chiffre qui ont été réalisés sur le marché de la console. Il y a un an, nous n’étions pas présents sur ce marché.

Votre résultat net a progressé plus vite que le CA et beaucoup plus vite que le résultat net. Quelles en sont les raisons ?
Le résultat opérationnel croît moins vite que le RN du fait que le taux de marge sur les consoles est plus faible que le taux de marge que nous avions l’habitude d’avoir sur les PC.

Ensuite, on peut noter que l’activité à l’international de notre groupe a été plus forte que initialement prévue avec des marges à l’international plus réduites que lorsqu’il s’agit du marché national.

L’activation d’impôts différés sur notre filiale hollandaise a profité à la croissance de notre RN.

Des jeux tels que «Fort Boyard» ou «Mission Equitation» ont particulièrement bien marché. Votre segment console est-il dépendant de seulement quelques titres comme ceux que je viens de citer ?
L’année dernière nous avons sorti 7 titres sur consoles, cette année, nous en avons prévu 35. Il n’y a pas un produit dans notre activité qui représente plus de 5% de notre chiffre d’affaires.

Nous ne sommes pas dépendants ni d’une marque particulière, ni d’une plate-forme.

Nous avons des piliers qui sont les jeux pour la jeunesse, pour la famille, les jeux éducatifs. Et dans chacune de ces divisions, nous avons des marques fortes : «Adibou», «Adiboud’Chou» pour la jeunesse ; «Fort Boyard», «A prendre ou à laisser», «Intervilles», etc., pour la famille, «Adi», «Graine de génie», pour l’éducation.

Quels enseignements tirez-vous de votre entrée en bourse en décembre dernier ?
D’abord, je considère que dans la conjoncture du moment, ça a été une introduction réussie.

A côté de cela, cette introduction nous a qualifié comme un acteur réel auprès de nos partenaires, en particulier les détenteurs de licences comme Endemol, TF1, France Télévisions, Sky en Angleterre… Nous venons aussi de signer la licence «Bienvenu chez les Ch’tis».

Sur un marché qui se concentre, où en êtes-vous de vos ambitions de croissance externe ?
Les fonds que nous avons levés en bourse sont résolument affectés à la croissance externe puisque notre capacité d’autofinancement nous permet de financer les développements.

Nous avons une volonté de croissance externe, en particulier par l’acquisition de studios de production. Il est  important d’équilibrer nos capacités de production en ayant une capacité de production interne plus forte compte tenu des investissements plus élevés que nous réalisons.

Nous avons déjà fait l’acquisition, à un coût modeste, d’un studio, Kaolink, qui nous permet de constituer un  noyau central de développement et qui nous permet ainsi d’élargir nos capacités internes de production.

Nous avons des vues sur des studios, mais nous avons aussi la volonté de faire l’acquisition de propriétés intellectuelles, de marques fortes autour desquelles nous pouvons poursuivre le développement de notre stratégie de jeux vidéo à l’attention de la famille.

Et sur ces propriétés intellectuelles, vous étudiez également des dossiers ?
Oui. Nous regardons un certain nombre de dossiers. Nous sommes intéressés par des propriétés qui s’inscrivent dans notre ligne éditoriale.

Ce n’est pas au nombre de dossiers que l’on peut qualifier notre stratégie de croissance externe.

Quelles sont vos guidances pour cette année ?
Nous avons un objectif de 55 millions d’euros de chiffre d’affaires avec un résultat opérationnel courant de 5 millions d’euros, soit un peu meilleur que ce qui avait été annoncé initialement.

En outre, le résultat net sera nettement meilleur grâce au crédit d’impôt sur les jeux vidéo dont nous bénéficions à plein.

Le dernier mot pour vos actionnaires...
L’année 2008 se présente bien et nous sommes conformes aux engagements qui ont été pris au moment de l’introduction.

Nous sommes placés sur un marché qui est en très fort développement, nous avons un savoir-faire, une capacité de développement, une expérience, une histoire qui font que nous avons les moyens de devenir un vrai leader sur le marché des jeux vidéo pour la famille. 

Propos recueillis par Marjorie Encelot