Interview de Jean-Pierre Lac : Directeur Financier du groupe Seb

Jean-Pierre Lac

Directeur Financier du groupe Seb

Nous avons su réagir et limiter la baisse de notre marge opérationnelle (Seb)

Publié le 28 Août 2009

Vous venez de  publier  les résultats semestriels du groupe Seb, quels sont vos premiers commentaires ?
Ce sont des résultats qui interviennent dans un contexte très chahuté. D’abord en raison d’une consommation qui a été extrêmement contrastée selon les pays. Dans notre métier, un certain nombre de pays ont affiché des croissances, comme l’Allemagne, la Pologne, le Portugal. Même en France, nous avons constaté une croissance du marché du petit équipement de la maison. Par contraste, il y a eu des replis très marqués  dans des pays comme la Russie,  l’Ukraine et les Etats-Unis, avec des reculs de 10%, voire de 15% en Ukraine.

L’Ukraine n’assure pas l’essentiel de votre chiffre d’affaires…
Non, mais ce pays  progresse et fait presque partie des  20 premiers pays de Seb. Effectivement, les principaux  pays du groupe sont  la France qui représente près de 20% de nos ventes et  aussi la Chine qui représente environ 10 % de notre chiffre d’affaires et où le marché progresse toujours, même si c’est à un rythme moindre qu’avant.

La Chine est-elle un vecteur de croissance pour vous ?
Tout à fait et même si cela ne s’est pas forcément matérialisé au premier semestre, notre activité y a progressé de 4 à 5% et nous avons gagné des parts de marché en articles culinaires.

Comment analysez-vous le recul de vos résultats semestriels?
Au vu du contexte que je viens de vous décrire, nous sommes satisfaits  de ces résultats, notamment en ce qui concerne  notre marge opérationnelle. C’est  l’indicateur le plus représentatif de la santé économique de notre entreprise. Nous avions réalisé 117 millions d’euros de marge opérationnelle au premier semestre 2008. Sur le premier semestre 2009,  les seuls effets volumes enregistrés dans des pays comme la Russie, l’Ukraine, les Etats-Unis ont représenté 60 millions de résultats en moins. Par ailleurs, l’effet devise avec un dollar qui a augmenté par rapport au premier semestre 2008 a occasionné 55 millions de résultats en moins. Face à ces deux éléments, le groupe a su réagir par plusieurs actions. Nous avons augmenté nos prix dans les pays où nos marges auraient souffert du fait de la dépréciation de la devise, comme la Russie, la Turquie, ou l’Ukraine, ce qui nous a permis de gagner 40 millions d’euros de résultats. Nous essayons également de réduire nos coûts d’achat ainsi que nos frais. Grâce à ces actions, notre marge opérationnelle ressort à  106 millions d’euros en baisse limitée de 9%.  Par ailleurs, je vous rappelle que la période des  six premiers mois de l’exercice n’est pas significative puisqu’elle ne représente même pas le tiers de la marge opérationnelle de l’année.

Dans votre communiqué, vous évoquez « un effet mix-produits bien orienté », pouvez-vous expliquer de quoi il s’agit ?
La gestion du mix, c’est ce que nous appelons notre code génétique. . Ainsi,  lorsque nous vendons une Actifry (friteuse qui utilise très peu d’huile, NDLR) à 150 ou 200 euros, c’est une friteuse qui dégage plus de marge qu’une friteuse à 50 ou 60 euros. Cet effet mix-produit qui est donc porté par l’innovation nous a apporté près de 30 millions d’euros sur le premier semestre.

Quelles sont vos perspectives pour les prochains exercices ?
Notre visibilité n’est pas meilleure que celle des autres groupes. Pour le moment, c’est encore l’incertitude qui domine et nous restons prêts à réagir à la situation quelle qu’elle soit. Dans notre gestion, nous ne tablons pas sur une reprise de l’activité, sans pour autant exclure qu’elle puisse se produire.

Propos recueillis par Nabil Bourassi