Mettling, l'homme providentiel de Banque populaire?
(Easybourse.com) Le groupe Banque populaire annonce des changements au sein de sa direction. La nomination la plus significative est celle de Bruno Mettling, qui devient, à la suite du départ annoncé de Michel Gourdard, le numéro deux du groupe, derrière le PDG Philippe Dupont. Une promotion sur mesure, qui serait surtout le prélude à une fusion.
La Banque populaire connaît des changements de personnel en son sein. La nomination phare est celle de Bruno Mettling, qui se retrouve propulsé numéro deux, en sa qualité de deuxième mandataire social du groupe bancaire mutualiste, derrière le PDG Philippe Dupont. Une promotion relativement rapide pour «cet homme qui n’est pas issu du sérail», qui vient même du groupe Caisse d’épargne, et dans lequel il n’est que depuis trois ans.
Une confirmation attendue du PDG, une nomination surprenante de son dauphin, Bruno Mettling, à la suite du départ de Michel Goudard, directeur général délégué de la Banque fédérale des Banques populaires.
Celui-ci a passé trente-trois années de sa vie au sein de la banque, et depuis 2001, il avait la responsabilité des directions financières, des risques, des technologies et du pôle logistique et organisation.
Désormais, il exprime, à 63 ans, le désir de «faire valoir ses droits à la retraite à compter du 1er janvier 2008», information que les salariés du groupe auraient appris jeudi soir par courrier électronique.
Bruno Mettling devient numéro deux du groupe
A la suite du départ de Michel Goudard, remplacé par Philippe Queille, Bruno Mettling ne deviendrait pas numéro trois, derrière Philippe Dupont et Philippe Queille, mais numéro deux.
En effet, Philippe Queille, actuel PDG d’I-BP, la filiale informatique du groupe Banque populaire, ne deviendrait pas aussi puissant que son prédécesseur et occuperait le poste de numéro trois du groupe, en tant que directeur général adjoint.
Qui sera le numéro deux du groupe, derrière Philippe Dupont ? Le grand bénéficiaire de ce changement de portefeuille est l’ancien inspecteur des finances et actuel directeur général délégué, Bruno Mettling, qui devient, à la faveur de cette réorganisation, le numéro deux du groupe. Une promotion relativement rapide puisque celui-ci n’a intégré le groupe Banque populaire qu’en 2004, après avoir travaillé depuis 1999 dans les Caisses d’épargne à réformer la gestion des ressources humaines de la banque.
Une promotion, qui, rapide, n’en récompense pas moins son action en faveur de la constitution en 2006 de Natixis, la banque de gros commune à l’Ecureuil et aux Banques populaires.
Par contre, une promotion, qui ne récompense pas l’autre partenaire de Meetling dans la constitution de Natixis, à savoir Nicolas Merindol, le dauphin du patron de l’Ecureuil, Charles Milhaud.
Un sens caché à la promotion de Bruno Mettling ?
Mettling, champion de la création réussie de Natixis, serait-t-il le «fluidificateur des relations» entre les deux banques coopératives, dans un climat de tensions entre les directions de la banque de l’Ecureuil et de la Banque populaire ?
Pour beaucoup, la nomination de Bruno Mettling répond à un objectif caché et quasi-diplomatique : œuvrer à une amélioration des relations entre l’Ecureuil et Banque populaire, entre les «rouges» et les «bleus», les premiers accusant les seconds de s’imposer au sein de Natixis au détriment des premiers.
Exemple éminent : Philippe Dupont, PDG de Banque populaire, cumule la présidence du Groupe Banque populaire et celle du directoire de Natixis.
Voire plus : Le PDG de Banque populaire aurait en ligne de mire la fusion de Banque populaire avec les Caisses d’épargne. C’est en tout cas ce que croit dur comme fer la fédération Unsa Banques Assurances, qui évoquent des «manœuvres politiques».
«Les changements brutaux de dirigeants au sein de la BFBP illustrent une certaine nervosité», indique le syndicat dans un communiqué.
Cette riposte du PDG s’expliquerait par les rumeurs récentes d’une reprise de Natixis par la Société générale et l’entrée au capital de la banque de la Défense de ses concurrents mutualistes.
Laure Gaillard
Publié le 29 Octobre 2007