La BCE pourrait baisser ses taux dès le second semestre
(Easybourse.com) Une étude réalisée par Lehman Brothers, à la veille du conseil des gouverneurs de la BCE, prévoit trois baisses successives du taux de la BCE à venir. Cependant, dans l’immédiat, la banque centrale devrait conserver le statu quo.
Le conseil des gouverneurs de la BCE se réunit demain mais, face à un niveau élevé de l’inflation en mars, devrait maintenir leur taux inchangés pour le moment. Cependant, Lehman Brothers, dans une étude sur les perspectives en matière de politique monétaire dans la zone euro, s’attend à trois baisses successives de ce taux dès la fin du premier semestre.
La lutte contre l’inflation limite l’action de la BCE
Lehman Brothers prévoit donc trois baisses de 25 points du taux directeur de la banque en juin, septembre et décembre. L’établissement précise cependant que ces prévisions sont susceptibles d’évoluer selon le déroulement de la réunion.
Pour Lehman Brothers, les observations de la BCE ont été plus équilibrées que celles du marché. Face à une forte inflation et aux difficultés économiques en Europe, et notamment dans le secteur industriel et commercial, l’action de la banque centrale est limitée.
Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, estime qu’un plus haut a été atteint en mars et que l’inflation devrait décroître dans les prochains mois. Une plus grande reconnaissance des effets de la crise financière seraient donc également pris en compte mais le niveau de l’inflation limite pour le moment tout changement de position.
Par ailleurs, les tensions sur le marché monétaire ne cesse de croître et a des conséquences sur les taux d’intérêts sur les nouveaux emprunts bancaires qui ne cessent d’augmenter dans leur sillage. Lehman Brothers estime, par ailleurs, que la hausse des taux sur le marché monétaire entraîne des conséquences sur l’économie réelle au bout de 18 mois selon la plupart des modèles macroéconomiques.
Limiter l’inflation reste donc la priorité de la BCE, au détriment de la croissance économique. Une baisse des taux participerait en effet à une relance économique en stimulant l’emprunt et les investissements.
Un statu quo est attendu demain
Lors de la réunion du conseil des gouverneurs, un statu quo est attendu et la BCE ne devrait donc pas modifier son taux directeur qui resterait donc à 4% depuis juin 2007.
La hausse des prix à la consommation a atteint 3,5% sur un an en mars porté par la flambée des prix énergétiques et alimentaires. Il s’agit d’un record depuis 1999, date de création de la zone euro…
Les dirigeants européens, lors de la réunion des ministres des finances européens qui s’étaient réunis en Slovénie le week-end dernier, s’inquiètent également de cette flambée des prix.
Mais la BCE insiste sur la modération salariale et a pour objectif un taux d’inflation inférieur à 2% à moyen terme.
W.A.
Publié le 09 Avril 2008