S&P 500 et Nasdaq : les actions américaines rafleront la mise en 2011

(Easybourse.com) Un arbitrage se fait depuis trois mois en faveur des Etats-Unis. La semaine dernière, le S&P 500 a atteint un plus haut historique depuis 1936. Depuis le point bas atteint de 2009, l'indice a rebondi de 92%. Le Nasdaq est également revenu à ses sommets. Les explications de cet arbitrage sont multiples : une croissance élevée attendue pour 2011, des taux bas, une réorientation des flux, des entreprises de qualité et un effet rattrapage. Ce rallye a t-il vocation à durer ? Les investisseurs ont-ils encore intérêt à s'orienter vers le marché américain ?
À lire dans ce dossier.

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Le taux de croissance attendu pour 2011 est situé entre 3,5% et 4%
Beaucoup de flux qui s’étaient portés sur les marchés émergents en 2010 du fait de leur croissance élevée et de leurs fondamentaux de qualité, sont revenus sur les marchés développés et en particulier sur le marché américain. «Le marché ne distingue pas forcément les différents pays dans la thématique émergente. Ce qui se passe dans le monde arabe pousse les investisseurs à vendre les marchés émergents en bloc, entraînant le recul des marchés émergents» précise Cyriaque Dailland.
De plus, en raison d’une inflation galopante, le risque de voir les taux d’intérêt remonter dans les pays émergents, est de plus en plus important. Cela entraine moins de flux sur les actions émergentes mécaniquement.
Sur le plan micro économique, les entreprises américaines affichent une bonne santé financière des entreprises. Après leur chute de 2008 de près de 35%,
Les résultats des entreprises devraient grimper de 15%
Le fantastique redémarrage des actions américaines s’est particulièrement accéléré à partir de fin août 2010, au moment où la Fed a annonce la seconde phase de son dispositif d’assouplissement quantitatif. «Depuis lors on a vu un regain d’intérêt pour les actions américaines alors que de début 2010 jusqu’à fin aout nous avions une décollecte des fonds investis sur le marché d’outre-Atlantique». L’abondance de liquidité a joué à plein. Sur les cinq derniers mois, le rallye S&P 500 est de 25%.
Une correction inévitable
«Sur l’ensemble de l’année 2011 nous pensions que le marché américain avait un potentiel de hausse de 15%. Du 1er janvier au 18 février, le marché américain a progressé de près de 7 points. En un mois et demi, l’indice a fait la moitié de son parcours annuel», signale Ibra Wane, stratégiste au sein d’Amundi.
La progression a donc été trop rapide et une pause est nécessaire. Le marché américain a déjà commencé à corriger. «Pour le moment cette consolidation se fait sous des prétextes externes, les évènements géopolitiques qui secouent la planète aujourd’hui» observe Ibra Wane.
Mécaniquement, sur un marché de ce type là, il faut des respirations
«Le marché ne peut pas continuer de progresser à un rythme de 4% par mois alors qu’il n’y a pas d’attente spectaculaire en matière de hausse des résultats» complète Ibra Wane.
Effectivement, les résultats 2010 sont bons sans être excellents. Nous n’avons pas de dynamique nouvelle en matière de révision bénéficiaire. La saison des résultats a démarré depuis un mois. Elle est faite à 80% aux Etats-Unis. La révision a été de 0,2% au cours du dernier mois.
«Nous avons en outre des signes annonciateurs de tassement des marges. Il y a davantage de bonnes surprises en matière de croissance du chiffre d’affaires qu’en matière de croissance du résultat. La hausse des matières premières commence quelque peu à peser» indique le stratégiste d’Amundi.
Le potentiel d’une hausse supplémentaire demeure
Le tassement des marges des entreprises n’est pas de nature à compromettre la perspective de croissance globale des bénéfices et le rallye boursier. «D’un point de vue historique, le marché américain continue à progresser même après un épisode de pic en matière de marge», conçoit Ibra Wane.
Les dépenses d’investissements pourraient prendre le relais de la reconstitution des stocks qui a beaucoup tiré la croissance de l’année dernière. «Le rebond des investissements ne s’est pas produit aussi vite que par le passé ce qui témoigne d’un certain attentisme des sociétés».
L’emploi devrait s’améliorer dans les mois qui viennent. Nous sommes à un taux de 9%. D’un point de vue directionnel, il n’est pas impossible que nous allions vers les 8% d’ici la fin de l’année. Cette amélioration serait de nature à élargir la reprise à la consommation.
Ensuite, la valorisation du S&P 500 n’est pas excessive. «Le niveau du S&P est 16% en dessous du pic de 2007. Les bénéfices à fin 2010 auraient retrouvé leur niveau de 2006, alors que le cours du S&P est en dessous du niveau de 2006.
De plus, la prime de risque sur le marché est d’environ 4%, à comparer avec une moyenne historique de 2,5%. Cette prime de risque est suffisamment confortable même s’il convient d’anticiper une remontée des taux longs. La prime actuelle envisage une remontée à 5%.
Le PE de Schiller, sur dix ans glissant, est à 23. Il est en fort rebond par rapport au creux du marché qui était de 14, mais le niveau est modéré par rapport au plus haut niveau atteint par cet indicateur» développe Ibra Wane.
L’arbitrage devrait continuer à se faire en faveur des Etats-Unis
Aux Etats-Unis, la visibilité est meilleure. «L’Europe est géographiquement proche de la situation géopolitique très incertaine que nous connaissons dans les pays du monde arabe. En outre, la crise de la dette souveraine n’est pas du tout résolue. On se dirige vers une solution mais la dette en soi pèsera sur la croissance économique» analyse Franz Wenzel, Franz Wenzel, directeur adjoint de la Stratégie d'Investissement d'AXA IM.
L’indice n’aurait fait que la moitié de son parcours. «Nous avions donné en
Notre objectif est un S&P 500 dans les alentours de 1350 points
Imen Hazgui
Publié le 24 Février 2011