Interview de Gilbert Weill : PDG d'ANOVO, service après-vente de produit numériques

Gilbert Weill

PDG d'ANOVO, service après-vente de produit numériques

Dès qu’un produit est mis sur le marché, nous le prenons en charge jusqu’à la fin de sa vie

Publié le 10 Février 2010

Pouvez-vous présenter ANOVO en quelques mots ? 
ANOVO est un acteur majeur en Europe dans le domaine des services liés à la vie des produits numériques : téléphones portables, ordinateurs, GPS, box ‘triple play’, consoles de jeux, GPS, etc.

Dès qu’un produit est mis sur le marché, nous le prenons en charge jusqu’à la fin de sa vie au travers de services d’assistance, de maintenance, de réparation, de remise aux normes et de collecte. Nous avons 21 Centres d’Excellence en Europe, ainsi que deux implantations en Amérique du Sud (Pérou, Chili). Nous employons environ 6000 personnes.

Nos clients sont à la fois les constructeurs (IBM, HP, Sony Ericsson, Nokia), les opérateurs de téléphonie mobile ou de télévision et la grande distribution.

Quels genres de services offrez-vous au consommateur final ?
Nous proposons par exemple des extensions de services par lesquelles nous prenons en charge la totalité de ce qui peut arriver à un produit en-dehors de la période de garantie et même pendant la garantie pour certains problèmes qui ne sont pas normalement couverts.

C’est un service à haute valeur ajoutée, extrêmement intéressant pour le client.

Nous développons aussi ce que nous appelons la « régénération », autrement dit la réutilisation ou le recyclage. Il s’agit de racheter les produits comme les téléphones ou les PC, les tester, éventuellement les upgrader, et les revendre sur le marché de l’occasion ou à des brokers. Nous avons pour cela développé une offre baptisée Love2Recycle.

Lors de la présentation de vos résultats du premier trimestre, vous avez évoqué une pression sur les prix de la part des fabricants de téléphones portables. A-t-elle eu un impact sur vos marges ?
Il est vrai que tous les grands constructeurs de téléphonie ont exercé une pression importante sur les prix, que nous avons contrebalancée plus ou moins par des gains de productivité.

La rentabilité au premier trimestre 2009/2010 s’inscrit dans la tendance annoncée pour l’exercice en cours. Le groupe table sur une rentabilité (résultat opérationnel en pourcentage du chiffre d’affaires) supérieure à 3,5% avant dépréciation des écarts d’acquisition, contre 3,8% en 2008/2009.

Notre chiffre d’affaires a légèrement baissé (-3,7%), à 94,1 millions d’euros, mais il est resté quasi stable (-0,8%) à taux de changes constants et hors effet du retrait, opéré en 2009, des activités On Site en France.

Sur l’ensemble de l’année, nous prévoyons un chiffre d’affaires en léger retrait par rapport à 2008/2009 : de l’ordre de 350 millions d’euros au lieu de 365 millions.

Vous avez soutenu un projet d’augmentation de capital de 10,9 millions d’euros pour financer la croissance du groupe, mais c’est finalement une levée de 4,3 millions d’euros qui a été votée lors de l’assemblée générale du 5 février. Etes-vous déçu ?
Je suis très heureux que nous ayons trouvé une solution qui satisfasse la très grande majorité des actionnaires du groupe. Les désaccords du passé sont terminés. L’augmentation de capital à hauteur de 4,3 millions d’euros a été approuvée à 88,5%.

Le montant est plus faible que ce que nous souhaitions au départ mais le projet voté limite la dilution.

C’est une solution positive pour les actionnaires et pour l’entreprise car elle nous permettra de développer nos nouvelles offres (Hub Logistique / Régénération / Extension de garanties). Au lieu de se faire massivement sur douze mois, leur déploiement se fera toujours, mais sur une période un peu plus longue.

Que répondez-vous aux petits actionnaires qui craignaient que cette augmentation de capital ne soit l’occasion pour le fonds GENESIS PARTNERS de prendre le contrôle de la société ?
GENESIS PARTNERS est un créancier de la société. C’est grâce à lui que nous avons pu restructurer notre dette en septembre 2009 (ndlr : GENESIS PARTNERS a racheté 15 millions de créances bancaires d’ANOVO).

Il n’est pas actionnaire, mais il a le droit comme tout le monde d’acheter des titres puis d’acquérir des droits préférentiels de souscription dans le cadre de l’augmentation de capital. La résolution votée par l’assemblée générale ne prévoit pas de possibilités de transformer une partie de la dette financière en capital.

Au final, l’opération votée, bien que dédiée au développement de nos 3 nouvelles offres, va renforcer notre situation financière, puisque le gearing (ratio dette financière nette sur fonds propres) se situera  à 0,9 après l’augmentation de capital, contre 1 aujourd’hui.

Propos recueillis par François Schott

francois