Interview de Grégory Wagemans : Directeur général Adjoint d'Hologram Industries

Grégory Wagemans

Directeur général Adjoint d'Hologram Industries

Nous pensons pouvoir accélérer notre rythme de croissance tout en conservant une rentabilité de 20%

Publié le 14 Octobre 2010

Pouvez-vous décrire l'activité d'Hologram Industries, qui est l'un des leaders mondiaux dans son domaine ?
Notre cœur de métier est la lutte contre la contrefaçon. Nous offrons pour cela deux types de produits : les hologrammes, qui sont des éléments visuels, (utilisés par exemple sur les passeports et les cartes d'identité, sur les billets de banque et par certaines marques, ndlr) et les solutions digitales. Notre principal marché, l'identification des personnes (environ 50% du chiffre d'affaires) est en plein essor depuis le 11 septembre 2001. Les Etats se sont alors reposé la question de l'usurpation d'identité et ont défini de nouveaux standards plus exigeants. Désormais, les documents de voyage doivent combiner de la biométrie et des hologrammes, ces derniers servant à s'assurer que le support est authentique et que les informations imprimées dessus ne sont pas falsifiées. Ce marché connaît une croissance de 15% en moyenne par an, qui devrait perdurer avec la migration progressive de l'ensemble des pays vers les passeports biométriques mais surtout avec le développement des flux d'échanges internationaux. Des populations très nombreuses sont en effet appelées à voyager davantage à l'avenir, je pense en particulier aux Chinois…

Quelles sont vos perspectives de développement sur le marché de la lutte contre le piratage sur Internet ?
Nous avons racheté en 2009 la société Advestigo afin de nous positionner sur les technologies de la signature de contenus digitaux. Les applications de cette technologie vont de la lutte contre le piratage à l'investigation ou l'authentification en ligne de documents ou produits. C'est un marché encore naissant. Depuis un an, nous avons terminé le développement du produit et sommes en train d'initier la phase commerciale. Nous avons déjà vendu à la Gendarmerie nationale le logiciel AdvestiSearch, qui permet de détecter un certains nombre de contenus illégaux ou illicites sur internet, cependant nous ne réalisons pas encore de chiffre d'affaires significatif avec cette activité (ndlr : Advestigo, en lice pour la mise en œuvre de la loi Hadopi contre le téléchargement illégal, n'a finalement pas été retenu par les pouvoirs publics).

Vous avez publié un chiffre d'affaires en hausse de 14% au premier semestre, à 15,4 millions d'euros, mais votre résultat opérationnel est tombé à 1,6 million contre 2,4 millions un an plus tôt. Comment expliquez-vous cette évolution ?
La baisse de notre rentabilité opérationnelle est due à une baisse temporaire des volumes sur nos activités historiques d'identification des personnes. En 2009, les gens ont moins voyagé, ce qui s'est répercuté sur les commandes de documents officiels de voyage en 2010. Parallèlement, nous avons continué à recruter, et nous nous sommes retrouvés dans un « effet ciseaux » qui a abouti à la dégradation de la marge (à 10,1% au premier semestre, ndlr). Aujourd'hui les volumes d'activité ont retrouvé un niveau normal, c'est pourquoi nous sommes confiants quant à notre capacité d'améliorer notre marge d'ici la fin de l'année, et de retrouver en 2011 une rentabilité opérationnelle de l'ordre de 20% conforme à notre objectif de moyen terme.

Quelles sont vos objectifs de croissance à moyen terme ?
Compte tenu de notre diversification géographique et de nos investissements dans les nouvelles technologies, nous pensons pouvoir accélérer notre rythme de croissance (en moyenne, les ventes ont progressé de 15% chaque année depuis quatre ans, pour atteindre 28,3 millions d'euros en 2009). Notre objectif est de dépasser d'ici quelques années la barre des 50 millions de chiffre d'affaires… tout en conservant une rentabilité opérationnelle de 20%.

Propos recueillis par François Schott