Interview de Jean Wemaëre : PDG de Demos

Jean Wemaëre

PDG de Demos

Nous sommes résolument optimistes. Nous n'avons jamais eu autant de projets commerciaux.

Publié le 13 Octobre 2011

Pouvez-vous présenter votre société ?
J’ai créé le groupe Demos en 1972. L’objectif était de proposer des solutions d’amélioration des performances des salariés. Demos compte aujourd’hui 7000 clients actifs, 750 collaborateurs et 5000 intervenants formateurs. Nous sommes un groupe international présent dans 16 pays mais nous intervenons dans plus de 60 pays dans le sillage de grands comptes comme France Telecom, Air Liquide, Michelin, BP. L’international constitue 41% de notre chiffre d’affaires. Chaque année, nous formons 350 000 personnes. Notre offre commerciale est composée de trois modes : un catalogue de formation pré-construit (l’activité Catalogue représente 36,5% du chiffre d’affaires au 1er semestre 2011), une offre sur mesure qui correspond à 44% du chiffre d’affaires, et une formation à distance, le e-learning. Nous développons également deux autres activités, le conseil aux entreprises notamment dans l’évaluation des compétences, et une activité de prise en charge complète de la formation. Cette dernière activité appelée outsourcing a vocation à se développer, avec une croissance de 46% sur le premier semestre.

Sur le semestre, votre activité est en très légère augmentation tandis que vos coûts augmentent, d’ailleurs, vous êtes déficitaire. Comment l’expliquez-vous ?
Nous avons réalisé une bonne performance au premier trimestre, et moins bonne au second trimestre. Notre mois de juin est un mois important dans la saisonnalité de notre activité, or, nous avons été pénalisé par des dispositions calendaires défavorables. Nous avons eu 3 15% de journées ouvrées en moins, ce qui a impacté notre activité notamment l’activité catalogue qui est la mieux margée. Par ailleurs, nous avons accéléré nos investissements en informatique, en marketing et sur nos actions commerciales. Il y a donc eu un effet de ciseaux. Mais, le second semestre réalise traditionnellement 55% de notre chiffre d’affaires et près de 3/4 de notre résultat.

Pouvez-vous chiffrer vos perspectives pour le second semestre ?

Nous abordons avec confiance et ambition le second semestre avec un retour dynamique de l’exercice, dès le troisième trimestre d’ailleurs. Nous espérons un résultat d'exploitation positif sur l'ensemble de l'exercice.

La crise financière de cet été n’a pas entamé vos prises de commandes ?
Nous observons quelques phénomènes de décalage sur les contrats sur mesure de grands comptes. C’est plutôt une période d’attentisme que nous vivons actuellement.

Etes-vous inquiet pour 2012 ?
Nous sommes résolument optimistes. Nous n’avons jamais eu autant de projets commerciaux. Demos compte trois fois plus d’opportunités d’affaires dans les tuyaux que les années précédentes. Par ailleurs, nos investissements dans le marketing et nos actions commerciales vont renforcer notre activité dès l’année prochaine. Nous avons mis en place depuis le 1er septembre une véritable task force pour redynamiser nos catalogues. Nous réorganisons également notre force commerciale sur deux critères : accroître les synergies commerciales entre les différentes lignes métiers, et améliorer le suivi personnalisé de nos clients.

En septembre, le titre Demos a été divisé par deux à la bourse de Paris. Comment expliquez-vous cette chute brutale ?

Le courant vendeur persistant actuel, conjugué à un contexte boursier général difficile, a fortement pesé sur le cours du titre. La perspective d’un semestre déficitaire n’a pas permis au titre de remonter. Il semblerait néanmoins qu’à 5,5 euros, l’action s’est stabilisée. Nous estimons, pour notre part, qu’à ce prix, l’action Demos est sous-évaluée.

Propos recueillis par Nabil Bourassi