Interview de Caroline Canard et Eric Labbé : Gérants actions chez CPR Asset Management

Caroline Canard et Eric Labbé

Gérants actions chez CPR Asset Management

Au sein des moyennes capitalisations, nous avons un engouement tout particulier pour Bourbon, Exel, Crit, Norbert Dentressangle, LDLC, PSB Industries

Publié le 28 Février 2014

Quels sont les biais de votre allocation d’actifs à l'heure actuelle ?
Eric Labbé : Nous avons une part prépondérante de nos encours sur les small et mid caps et sur les valeurs décotées au détriment des large caps et des valeurs de croissance à forte visibilité.

Nous sommes relativement équilibrés sur les sociétés domestiques et internationales. Il y a de très belles sociétés françaises qui ont une activité considérable d’exportation vers les pays émergents peuvent continuer à tirer leur épingle du jeu. Dans les creux de marché que nous pourrions avoir, ce sont ces sociétés que je commencerai à chercher.

Nous attachons beaucoup d’importance dans notre sélection au sens de la révision des bénéfices.

Qu’en est-il de votre positionnement sectoriel ?
Caroline Canard :
Sur le front sectoriel, nous sommes surpondérés sur les banques et sur les équipementiers.
Si l’on considère l’indice européen, le secteur qui se distingue au dessus de tous les autres en termes de performance est le secteur bancaire. Des titres aussi divers que Bank of Irland, Banco Espirito Santo au Portugal, Bankia en Espagne sont grandement plébiscités.
Pour notre part, s’agissant des banques françaises, nous avons Crédit Agricole et Natixis.

Au sein des équipementiers, nous avons Renault, Michelin, Valeo, MGI Coutier.
Nous sommes sortis de Peugeot. Le titre a profité de la spéculation autour de la répartition du capital. Maintenant que cette répartition est plus claire, l’action est en repli.

Dans l’aéronautique nous avons vendu Airbus du fait du surcout de l’A 350. Nous sommes longs sur Safran, Latécoère et Figeac Aéro.

Au sein des moyennes capitalisations, nous avons un engouement tout particulier pour Bourbon, Exel, Crit, Norbert Dentressangle, LDLC, PSB Industries.

Nous n’aimons pas le secteur alimentaire, le secteur énergétique, le secteur des télécoms en raison de la guerre des prix. Nous sommes sortis de Vivendi dans la mesure où nous ne savons pas dans quelles conditions SFR va être racheté.

Quelle est la dernière valeur que vous avez introduite en portefeuille et la dernière valeur que vous avez sortie ?
Caroline Canard :
Nous avons dernièrement introduit Latécoère et sorti Vivendi.

Quels sont les principaux risques que vous identifiez sur le marché à ce stade et qui pourraient remettre en cause votre allocation ?
Eric Labbé : Le principal risque est lié aux pays émergents. Nous pourrions avoir un effet récessif exacerbé découlant du resserrement de la politique monétaire dans certains pays en vue d’enrayer l’effondrement du cours de la devise nationale.
Le deuxième risque réside dans une stagnation de la croissance américaine. Jusque là, l’explication majeure avancée aux dernières statistiques économiques décevantes est la météo. Cela reste à confirmer. On s’aperçoit par exemple, que le plus fort ralentissement de l’activité dans l’immobilier n’a pas été dans les Etats les plus impactés par la neige, notamment en Floride.
Une troisième menace est liée au laps de temps qu’il va falloir pour que l’embellie macroéconomique au sein de la zone euro se répercute dans les comptes des entreprises. Pour l’instant nous ne voyons pas vraiment l’effet de ricochet vertueux.
Une dernière source de préoccupation qui devient de plus en plus significative, et qui n’est pas du tout intégrée par le marché est relative à la détérioration de la situation en Ukraine. Plus de 60% du gaz russe importé par l’Europe passe par ce pays.

Quid d’une remontée brutale des taux ?

Eric Labbé : Tant que les taux européens resteront en dessous de 4%, nous sommes relativement tranquilles.

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Propos recueillis par Imen Hazgui