Interview de Claude Guedj : PDG du Groupe Crit

Claude Guedj

PDG du Groupe Crit

Le contrat EasyJet aura des répercussions dès janvier 2008

Publié le 17 Octobre 2007

Vous avez publié des résultats semestriels en nette hausse. Votre chiffre d’affaires progresse notamment de 15%, à 699 millions d’euros. Quels ont été les éléments qui ont impacté favorablement sur ce chiffre ?
Il y a plusieurs éléments. Il y a d’abord l’intérim qui a progressé de 17% et puis, nous avons aujourd’hui une politique commerciale assez performante, agressive en quelque sorte.

De quelle manière les services aéroportuaires ont impacté sur le chiffre d’affaires ?
Le chiffre d’affaires aéroportuaire, pour ce semestre, ressort à environ 50 millions d’euros. Mais, ceci étant, nous continuons à développer l’aéroportuaire, aussi bien en France qu’à l’étranger.

Nous venons de décrocher un contrat avec EasyJet, auquel s’ajoutent deux renouvellements, soit 75 millions d’euros de contrats au total sur trois ans. Cette répercussion, nous allons la ressentir à partir de janvier 2008.

Pour décrocher un contrat aéroportuaire, cela demande toujours du temps. Il faut d’abord que notre client résilie son contrat avec le prestataire avec lequel il travaillait jusque-là. Puis, il faut du temps pour la mise en place, les questions de reprise du personnel, etc.

Par exemple, le contrat avec EasyJet va démarrer le 27 janvier.

A côté du contrat EasyJet, vous nous parlez de deux renouvellements. Peut-on connaître le nom de vos clients ?
Ce sont des renouvellements avec la TAM et Austrian Airlines.

Pour en revenir à vos comptes, on voit que votre résultat opérationnel et votre résultat net progressent de plus de 90%, soit nettement plus vite que le chiffre d’affaires…
Si vous voulez, la hausse du profit est due, également, à la circulaire ACOSS (l'Agence centrale des organismes de Sécurité sociale, ndlr) sur la récupération d’un certain nombre de charges pour alléger les entreprises de travail temporaire.

Quelles sont vos guidances pour cette année ?
Sur le chiffre d’affaires, nous pensons arriver, a priori, à 1,4 milliard d’euros. Mais, j’irais plus loin, l’optique est d’aller vers les 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires d’ici à quelques années, grâce au développement de nos trois pôles : le pôle intérimaire, le pôle aéroportuaire et le pôle engineering.

Concernant notre résultat opérationnel, nous essayons d’aller vers les 4% à l’horizon 2010.

Mis à part votre contrat avec EasyJet, je voulais savoir si vous travailliez actuellement sur d’autres gros contrats avec les low costs, ou même avec des compagnies traditionnelles ?
Nous sommes en contact avec des gens comme Ryanair. Nous avons d’ailleurs décroché, en Irlande, quelques affaires supplémentaires, qui seront annoncées dans les jours à venir.

Justement, vous parlez de l’Irlande, mais plus globalement, où en est votre expansion en Europe ?
Regardez, lorsque nous avons été nommé sur CDG2, en tant que prestataire, nous avions signé pour sept ans. Nous pensons, normalement, qu’il sera renouvelé.

Quand vous décrochez un contrat en Europe, vous signez pour plusieurs années.

EasyJet, cela faisait trois ans que nous étions dessus. Mais, la compagnie ne pouvait pas signer avec nous, parce que leur contrat arrivait à échéance seulement maintenant.

Au chapitre de la croissance externe, allez-vous procéder prochainement à des acquisitions ?
Oui, dans le secteur engineering. Et, aussi, peut-être, de nouveau dans l’intérim, où nous souhaitons arriver à 500 agences en France. Tant que nous ne serons pas parvenus à cet objectif, nous poursuivrons les acquisitions.

Pour acquérir des entreprises, ce n’est pas compliqué, il y en a en quantité. Le seul problème, c’est d’essayer de trouver des entreprises saines. Je préfère reprendre une société qui gagne de l’argent.

Quelle est l’enveloppe dont vous disposez pour faire des acquisitions ?
Nous avons actuellement 135 millions d’euros de fonds propres et une dette qui a beaucoup baissé, ce qui fait que nous avons la possibilité d’acquérir quelques bonnes entreprises.

Vous ne ferez donc pas appel au marché pour financer ces acquisitions ?
Nous n’en avons pas discuté avec le conseil. Tant que nous pouvons ne débrouiller avec nos propres fonds, nous continuerons comme ça.

Il est un fait certain que si demain nous voulions reprendre une société, je vais vous dire une bêtise volontairement, de notre taille, à plus de un milliard, nous serons bien obligés de faire appel au marché.

Propos recueillis par Marjorie Encelot