Embellie économique: C.Lagarde adepte de la méthode Coué
(Easybourse.com) Entendue par les députés de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire, sous la présidence de Jérôme Cahuzac (PS), la ministre de l'Economie Christine Lagarde, flanquée du ministre du Budget François Baroin, a présenté une situation économique pour le moins encourageante. Les parlementaires sont eux restés dubitatifs. Explications.
Le programme de stabilité et de croissance du gouvernement vise une croissance de 2,25% en 2011
On pourra également rappeler les difficultés économiques récurrentes des États européens…
Chiffres trompeurs ?
Devant des députés pour le moins dubitatifs, les deux locataires de Bercy ont donc tenté de convaincre que la France va mieux et résiste, notamment grâce aux réformes menées par le gouvernement en matière de politique de l’emploi, de réduction du déficit public et d’amélioration de la compétitivité du pays.
Dans le détail, le programme de stabilité et de croissance du gouvernement vise une croissance de 2,25% en 2011, contre 1,2% en 2010, et 2,5% en 2013 et 2014. Quant au déficit, les ambitieuses prévisions des ministres tablent sur un taux de 5,7% du PIB en 2011, contre 7% en 2010, et de 3% en 2013. D’après Christine Lagarde, la politique de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique devrait ainsi permettre «l’inflexion de la dette publique en 2013».
Des propos qui n’ont pas convaincu les députés de l’opposition, et particulièrement Pierre-Alain Muet pour qui «les programmes de ce genre n'ont jamais correspondu à une quelconque réalité». Et de rappeler qu’en l’espace de 10 ans, «la dette a doublé, pour passer de 900 à 1 800 milliards d'euros, et que le taux de prélèvements obligatoires, qui était de 43,5% en 2007, est de 43,4% en 2010».
En 10 ans, la dette a doublé pour passer de 900 à 1 800 milliards d'euros
Fonds de poches
Les ministres ont par ailleurs botté en touche à deux reprises, sur la question de la prime à 1000 euros ainsi que sur le financement de la réforme de l'impôt de solidarité sur la fortune. François Baroin s’est en revanche montré beaucoup plus précis concernant l’«intensification de l’effort de réduction des niches fiscales et sociales». L’objectif de cet effort devant permettre de faire entrer dans les caisses au moins 3 milliards d'euros par an supplémentaires, comme l’exige la loi de programmation des finances publique (LPFP) 2011-2014.
Afin d’y parvenir, le gouvernement mise également sur la réforme des retraites de 2010 et sur «une croissance des dépenses sous ONDAM» [Objectif national de dépenses d'assurance maladie], limitée à 2,9% en 2011, puis 2,8% par an entre 2012 et 2014.
NS
Publié le 20 Avril 2011