Interview de François Hisquin : PDG d’Octo Technology

François Hisquin

PDG d’Octo Technology

Nous avons étudié deux dossiers en 2007 qui ont été abandonnés mais nous sommes actuellement en phase d’étude d’une nouvelle cible

Publié le 21 Février 2008

Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier ? Quels ont été les leviers de croissance sur cet exercice ?
Nous avons fait état en 2007 d’une croissance soutenue de notre activité puisque notre chiffre d’affaires a progressé, uniquement de façon organique, de 18,3%, à 10,3 millions d’euros. Dans le même temps, nous avons également fait état d’un bénéfice net en très forte progression, de 64,2%, à plus de 1 million d’euros, représentant une marge nette de 10,1%.

Compte tenu de ces bons résultats et de notre situation financière très confortable, nous proposerons à la prochaine assemblée générale un dividende de 0,33 euros par action, ce qui représente un rendement particulièrement élevé. OCTO est désormais une valeur de croissance… mais aussi de rendement.

Contrairement à vos prévisions, votre croissance organique s'est élevée à +18,4% contre +20% prévus. De même pour le taux d'affectation ressorti à 71%, que vous escomptiez à 75%… Pourquoi ?
Au premier semestre 2007, nous avions effectivement annoncé une croissance de notre activité d’un peu plus de 16%, nettement supérieure à la croissance du marché mais légèrement en deçà de l’objectif ambitieux de 20% que nous nous étions fixés en début d’année 2007. Cela était exclusivement dû à un problème d’affectation de nos consultants lié à la difficulté de trouver les bons profils pour les bonnes missions. Nous avons corrigé le tir dès le second semestre en mettant en place une politique de staffing entre nos différentes entités sectorielles ainsi qu’un système d’intéressement indexé sur le taux de staffing.

Les effets ont été immédiats puisque le taux d’activité s’est établi à 72% au seul second semestre, et 71% sur l’ensemble de l’exercice et que notre croissance s’est élevée à plus de 20% au cours de la deuxième moitié de l’année.

Quels sont les secteurs d’activité ayant tiré votre croissance en 2007 ? Que représentent-ils en termes de chiffre d’affaires ?
Début 2007, nous avions identifié trois secteurs stratégiques sur lesquels nous souhaitions nous renforcer : l’Assurance, les Médias et les Utilities. Pari réussi pour deux d’entre eux car à l’issu de l’exercice 2007, 3 de nos 7 premiers clients font partie des secteurs de l’Assurance et des Médias qui représentent aujourd’hui 30% de notre activité.

Parallèlement, nous avons bien entendu continué d’accroître nos parts de marchés dans les secteurs de la banque, mais aussi l’industrie et les services.

Pouvez-nous nous fournir une idée de l’état actuel de votre carnet de commandes pour 2008, par secteur ? Qui sont vos principaux clients ?
Nous intervenons dans le cadre de projets majeurs autour des systèmes d’information qui concerne l’ensemble du monde économique. Toutefois, en matière d’investissement IT on observe traditionnellement que deux secteurs sont particulièrement consommateurs de notre expertise : la finance et les télécoms. Nous disposons déjà d’une présence forte dans le premier domaine et les récents évènements dans le secteur bancaire sont pour nous un facteur de croissance important. 2008 devrait également nous permettre de nous renforcer dans les télécoms.

Concernant nos premiers clients, nous observons, depuis plusieurs années, une forte rotation en raison du fait que nous intervenons sur des projets importants. En 2007, je peux vous citer Generali, La Poste, groupe Crédit Agricole, Société Générale, Canal+, Essilor ou M6.

Quelles sont vos perspectives pour l’exercice en cours, en termes de marge et de résultats ? Comment y parviendrez-vous ?
Pour 2008 nous nous sommes fixés pour objectif de réaliser une croissance organique de 20% et de maintenir un niveau de rentabilité nette élevé. Notre croissance 2008 sera alimentée par notre plan de recrutement, qui prévoit 30 nouveaux consultants cette année, mais également par la montée en puissance de notre filiale marocaine, créée depuis le 1er janvier 2008, et par le développement, démarré au second semestre 2007, de notre activité en Suisse où nous comptons ouvrir prochainement un bureau d’activité. La réduction du turnover, inhabituel en 2007, fait également partie de nos priorités pour 2008.

Envisagez-vous de réaliser de la croissance externe cette année ? Dans quels secteurs d’activités ou zones géographiques comptez-vous vous renforcer ? De quelle marge financière disposeriez-vous dans cette éventualité ? Avez-vous des dossiers à l’étude actuellement ?
Parallèlement à notre développement par croissance interne, nous n’excluons effectivement pas de réaliser une croissance externe dans le courant de l’année.

Nous avons étudié deux dossiers en 2007 qui ont été abandonnés mais nous sommes actuellement en phase d’étude d’une nouvelle cible.

En terme de marge de manœuvre, nous disposions au 31 décembre d’une trésorerie de près de 3 millions d’euros et aucune dette. D’autre part, nous serions prêts à réaliser des acquisitions par échange d’actions, sous réserve que l’opération soit créatrice de valeur pour les deux parties, même si le contexte boursier actuel est peu propice à ce type d’opération.

Quel commentaire vous inspire l’évolution de votre titre ?
Comme pour l’ensemble des valeurs moyennes, et surtout dans le secteur informatique, nous avons connu un parcours boursier difficile fin 2007 et début 2008. En dépit de ce repli, qui sera compensé de façon non négligeable par le versement du dividende, je préfère surtout retenir la très bonne tenue de notre activité et nos perspectives solides.

Le mot de la fin pour vos actionnaires…
Nous relèverons le challenge paradoxal qui consiste à les satisfaire à la fois dans le temps court, à travers nos prochains résultats, mais aussi dans le temps long, en poursuivant la stratégie qui a fait le succès d’OCTO depuis 10 ans.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy