Interview de Jean-Charles Deconninck : Président du directoire de Generix Group

Jean-Charles Deconninck

Président du directoire de Generix Group

Nous ne voyons pas de redécollage rapide avant la fin 2010

Publié le 08 Décembre 2009

Vos résultats semestriels 2009/10 semblent démontrer que le changement de modèle de Generix, et l’orientation vers le «On Demand», a pesé sur la rentabilité du groupe. Vos résultats font ainsi état d’un déficit opérationnel de 2,5 millions d’euros, deux fois plus important qu’il y a un an. La perte nette s’est également creusée à 1,9 million d’euros, contre 1,2 million à la fin du mois de septembre 2008. Quant au chiffre d’affaires, ce dernier  a enregistré un léger recul, de - 1,5%, à 33 millions d’euros. A quoi attribuez-vous ces résultats, et quels ont été les moteurs de croissance sur la période ?
Le premier semestre de notre activité 2008/2009 avait connu une croissance forte, de l’ordre de 15%. L’effet de base est négatif avec une décroissance limitée à 1,5% du CA, ce qui reste une performance dans le contexte actuel de crise économique.

 La décroissance de l’activité licences (-25%) est à comparer à des reculs de 30 à 35% pour le reste du secteur. Elle est surtout liée à la diminution des investissements clients qui connaissent eux aussi une situation économique tendue.

En revanche, Generix Group enregistre une croissance très forte sur le modèle «On Demand» lancé il y a deux ans et qui s’accélère avec une progression trimestrielle de 30% en moyenne. C’est une activité qui est génératrice de chiffre d’affaires récurrent. Avec la maintenance, nous bénéficions d’un CA récurrent autour de 14,5 millions d’euros au semestre.

C’est aussi un élément stabilisateur des structures de l’entreprise. L’augmentation de la récurrence est un élément très important pour nous, notamment dans l’équilibre financier de l’entreprise.

Les charges de R&D restent importantes sur vos comptes…
En effet, malgré ces variations, nous avons décidé de maintenir nos investissements en R&D autour de 20% du CA et ce, en dépit de leur impact non négligeable sur nos résultats. Nous souhaitons ainsi sortir de la crise par le haut c’est-à-dire par l’innovation.

Notre but est d’offrir au marché une gamme de logiciels innovants et fonctionnels avec un modèle économique classique de ventes de licences  mais aussi un nouveau modèle fondé sur l’usage dit  «On Demand».
 
Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce modèle «On Demand», dont le CA a progressé de 26% sur le semestre par rapport à l’an dernier ?
Nous développons des composants et un ensemble d’offres de services applicatifs dits «On Demand», pour une supply chain collaborative : nos clients sont en constante recherche d’optimisation de cette chaine d’approvisionnement qui peut s’avérer très coûteuse. Jusqu’à présent, chaque acteur de cette chaine a travaillé sur l’optimisation de son propre maillon. Pour optimiser la globalité, donc pour diminuer les coûts tout en augmentant l’efficience de  cette chaine, il est  nécessaire d’avoir une vision globale de la chaîne. Pour Generix Group, le seul moyen d’y parvenir est de développer un modèle totalement collaboratif.

A l’image de ce qui s’est passé dans le PLM [Product LifeCycle Management ou gestion du cycle de vie du produit] et le CRM (gestion de la relation client), l’écosystème du commerce est aujourd’hui mature pour adopter des solutions collaboratives On Demand.

Avez-vous le sentiment qu’une sortie de crise apparaît bel et bien dans votre secteur ?
On constate aujourd’hui qu’il y a plus de demandes qu’auparavant ce qui est plutôt positif. Toutefois, les cycles de prises de décision restent longs et le marché est encore dans une phase d’incertitude.

Nous ne voyons donc pas de redécollage rapide avant la fin 2010. Pour autant, sur certains segments de ce marché, on constate que la crise a remis en cause certains  modèles logistiques. Des acteurs de la grande prestation logistique (Geodis, Id Logistic, Kuehne & Nagel, etc.) retravaillent leur modèle pour apporter plus de valeur ajoutée à leurs clients. Ceci nous amène à nous positionner pour répondre à leurs attentes.

claire