Interview de Georges Liberman : PDG de Xiring

Georges Liberman

PDG de Xiring

Nous avons eu une performance remarquable de nos activités hors Banque

Publié le 20 Janvier 2010

Quel commentaire vous inspire vos résultats ?
Nous sommes plutôt satisfaits de ces résultats, puisque nous avons atteint notre objectif. Pour mémoire, cet objectif qui avait été fixé en début d’année à un niveau plus élevé avait été révisé en cours d’exercice compte tenu du décalage que nous avons observé dans l’activité Banque. Nous avions donc indiqué que nous serions entre 25 et 26, or nous sommes à 25,5 millions d’euros de chiffre d'affaires annuel.

Votre chiffre d’affaires est toutefois en baisse de 10,5% par rapport à 2008, est-ce uniquement imputable à l’activité Banque ?
L’activité Banque est passée de 15,7 millions d’euros de chiffre d’affaires à 8 millions seulement en 2009, mais les autres activités sont passées de 12,8 millions d’euros de chiffre d’affaires, à 17,5 millions.

Nous avons eu une performance remarquable de nos activités hors Banque, qui a d’ailleurs compensée la plus grande partie de la baisse du chiffre d’affaires Banque. Baisse qui d’ailleurs, est purement conjoncturelle et liée à des décalages de projets qui restent bien vivants.

Dans le détail, nous constatons que notre 4ème trimestre a été très fort, parce que nous avons mis les bouchées doubles et que nous sommes maintenant dans une dynamique de vente particulièrement favorable dans le monde de la santé.

Pourriez-vous revenir sur les raisons de la cession de votre activité Banque ?
La cession de l’activité Banque était en fait une opportunité pour notre groupe. Cette activité est une vraie «success story» : il s’agit en effet d’une innovation technologique que nous avons lancée il y a 10 ans et qui s’est imposée au fur et à mesure du temps et pour laquelle nous avons d’abord dû trouver d’importants clients innovateurs et pionniers tels que le groupe UBS en Suisse, en particulier, suivi de Master Card et Visa… Ainsi petit à petit, cette nouvelle technologie s’est imposée comme standard international.

Nous avons ensuite réussi à transformer cette avance technologique en avance commerciale : nous avons par exemple pris 70% de part de marché au Royaume-Uni, et nous détenons 50% du marché mondial.

Puis s’est présentée l’opportunité de faire de cette double réussite, technologique et commerciale, une réussite financière. Xiring est une entreprise financée par du capital risque, il nous a donc paru légitime de terminer ce cycle qui va du financement de l’innovation jusqu’au partage des fruits du résultat dans un contexte où cela nous a semblé être une opération favorable…

D’où votre politique de dividendes cette année…
C’est en effet ce qui aboutit à cette distribution de 3,20 euros par action sous réserve d’adoption par l’Assemblée Générale, qui finalement vient concrétiser le fruit des efforts que nous avons faits et des résultats que nous avons obtenus, sur la base des financements qui nous ont été apportés par la communauté financière.

L’activité Banque étant majeure pour votre groupe, sur quelles activités allez-vous désormais mettre l’accent ?
L’activité Banque était effectivement une activité majeure, et qui est d’ailleurs devenue une activité à forte proportion de chiffre d’affaires très récemment, il y a 2-3 ans environ. Cela étant, nous avons également multiplié le chiffre d’affaires non Banque par deux en 3 ans. Nous sommes ainsi sur une croissance de 35% par an sur l’activité de santé en France.

De fait, le profil de Xiring, une fois retirée l’activité Banques, reste un profil d’entreprises à forte croissance.

Pourriez-vous revenir plus en détails sur l’activité des pôles Santé et Identité électronique ?
Sur la partie chiffre d’affaires 2009, les deux pôles représentent 17,5 millions d’euros, soit 70% du CA global. 

Nous venons de  commencer à travailler dans le monde de la Santé à l’international. Nous avons en particulier démarré sur le marché allemand en 2009 où nous avons réalisé plus d’un million d’euros sur l’équipement de l’infrastructure du marché allemand…

Quelles autres zones géographiques visez-vous ?
Dans le domaine de la Santé, nous sommes déjà présents sur la France, sur l’Allemagne comme je vous le disais, mais également sur la Slovénie. Pour l’avenir, nous visons l’Espagne, la Hongrie, la Pologne, la Slovaquie et la Grèce… Il faut savoir que les systèmes de santé en Europe sont en train d’évoluer vers la dématérialisation de la gestion des flux, or tout ceci se fait sur la base de cartes de santé à puce, pour garantir un haut niveau de sécurité.

Nous sommes donc en accompagnement des schémas gouvernementaux qui se mettent en place avec des philosophies similaires au dispositif sésame vitale en France. Or, du fait de notre part de marché en France, nous disposons d’une très forte légitimité  pour aller sur ces marchés étrangers…

Pour ce qui concerne le pôle Identité électronique, nous sommes présents sur la Belgique, le Portugal, et nous avons quelques pays ciblés tels que l’Italie et l’Espagne.

Allez-vous chercher à équilibrer les chiffres d’affaires de ces deux pôles ?
Actuellement, le marché de l’identité électronique est encore en démarrage. A ce titre, ce marché est moins prévisible parce qu’il est toujours soumis à des aléas (de prises de décision, d’émissions d’appels d’offre etc.).

C’est également le cas des marchés de la santé à l’international, qui sont en démarrage, contrairement à la France où le marché est déjà bien établi, même s’il reste dynamique. Nous avons donc pris pour objectif de faire 20 millions d’euros de CA en 2010, mais nous n’avons pas souhaité définir de manière trop précise quelle va être la part de la santé et de l’identité électronique dans ce CA puisque cela devrait se dessiner au fil de l’eau…  

Cela étant, cette information a peut-être moins d’intérêt qu’elle pouvait en avoir précédemment entre la banque et la santé parce qu‘aujourd’hui, avec la santé et l’identité électronique, nous avons des activités homogènes, avec  des ratios en termes de valeur ajoutée et de marges qui sont très proches, si bien qu’il y a beaucoup moins d’effet de mix produit que lorsque nous avions des déséquilibres forts entre la réalité et la prévision  entre la banque et la santé…

Envisagez-vous de réaliser de la croissance externe ?
Par principe, les acquisitions peuvent faire partie de notre stratégie. Maintenant, nous restons très attachés à notre croissance organique. Ainsi nous considérons que les acquisitions peuvent être réalisées si une bonne opportunité se présente, mais le chemin de croissance de Xiring passera par l’organique.

Un mot pour conclure ?
En 2010, Xiring est une société beaucoup plus simple, donc plus facile à gérer, elle est également plus rentable, tout en gardant un niveau de croissance soutenu et un avenir que je pense prometteur…

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy 

claire