Interview de André-Jacques  Auberton-Hervé  : PDG de Soitec

André-Jacques Auberton-Hervé

PDG de Soitec

Nous souhaitons nous concentrer sur nos métiers de base ainsi que sur les marchés de l’énergie dans le photovoltaïque et l’éclairage

Publié le 26 Mai 2010

Soitec a publié les résultats annuels de son exercice 2009-2010, faisant notamment état d’une marge brute de 13,8% sur un CA en baisse, à 94,2 millions d'euros. Quels ont été les leviers de croissance sur la période ?
L’année fiscale avait démarré pendant la pire des périodes de décroissance de l’industrie des semi-conducteurs, cela étant, nous sommes parvenus à finir l’année avec des pertes limitées, de l’ordre de -3,6% à taux de change constant. Dans cette période, le mot-clef, c’est la maîtrise : maîtrise de nos coûts, et amélioration de l’efficacité opérationnelle comme le souligne la marge brute qui passe de 9% à 13,8%, à périmètre constant.
Nous avons donc achevé l’année avec des marges de manœuvre à la fois pour maintenir notre capacité d’innovation en investissant dans la R&D, mais également afin de nous déployer dans les marchés qui sont ceux de la décennie, des marchés stratégiques comme le marché de l’énergie. Ce dernier représente en effet pour Soitec, un élément clé de la stratégie des 10 prochaines années puisque les marchés de l’énergie viennent aux semi-conducteurs…

Quels sont, plus en détail, vos axes stratégiques innovants et que va-t-il se passer en 2010 ?
Pour 2010, nous attendons dans nos métiers traditionnels, de la croissance, dans la mesure où les perspectives sont bonnes pour l’industrie des semi-conducteurs qui est en plein rebond. Nous espérons ainsi un passage du point d’équilibre en cours d’exercice, ce qui est d’autant plus facilité par le renforcement du dollar actuellement.
Au niveau de l’énergie, nous avons décidé, à travers ces nouveaux marchés qui s’ouvrent aux semi-conducteurs, d’aller des matériaux jusqu’à la livraison d’électricité.  C'est au niveau de la compétitivité de nos matériaux sur le coup final de l’électricité, que nous pouvons capturer le maximum de la valeur créée par nos ruptures technologiques.
En résumé, nous avons choisi de nous positionner par rapport à la production d’électricité à base d’énergie solaire industrielle à travers des usines solaires qui produisent en masse de l’électricité. Les endroits où l’ensoleillement est élevé sont des endroits où nos solutions sont les plus compétitives aujourd’hui.

Avez-vous des objectifs chiffrés ?
Nous visons une forte croissance par rapport à un marché des semi-conducteurs où les analystes donnent des chiffres qui ont tendance à être revus à la hausse tous les mois : 15% de croissance en janvier,  et 20% aujourd’hui…
Par ailleurs, la seconde moitié de l’année va voir arriver de nouveaux produits, en particulier de nouveaux processeurs… Il y a donc une dynamique intéressante dans notre secteur qui devrait s’accélérer au cours du second semestre.

Vous disposez d’une importante trésorerie disponible, envisagez-vous de réaliser des acquisitions cette année ?
Nous souhaitons pour l’instant nous concentrer sur nos métiers de base ainsi que sur les marchés de l’énergie dans le domaine du photovoltaïque et de la production d’énergie à partir du solaire, ainsi que dans l’éclairage à travers notre filiale américaine employant le nitrure de gallium.
Nous continuerons donc à être «opportunistiques»,  si les opportunités se présentent, afin de renforcer notre positionnement dans ces nouveaux métiers liés à l’énergie.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy

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