Interview de François Enaud : PDG de Steria

François Enaud

PDG de Steria

Notre société a abordé 2010 avec un nouveau profil, ce qui explique sans doute que nous ayons rebondi plus vite que le marché

Publié le 14 Mars 2011

Quels ont été les leviers de croissance de Steria sur l’exercice 2010 ?
Nous avons abordé l’année 2010 après deux années d’intégration de la société anglo-indienne Xansa, acquise en 2007. Cette dernière, dotée d’un modèle très avancé en matière de services offshore, nous a apporté 600 millions d’euros de chiffre d’affaires. Au final d’ailleurs, nous avons 30% de nos 20 000 collaborateurs en Inde, ce qui est un avantage compétitif pour Steria.

Enfin, cette acquisition nous a permis d’obtenir de bonnes références en matière de BPO [Business process outsourcing] qui est l’étape suivante après l’outsourcing de l’informatique. Le BPO comprend en effet, outre la fourniture d’un logiciel, la gestion des processus et le personnel nécessaire pour faire fonctionner le service. Au total, l’acquisition de Xansa nous apporté d’importantes parts de marché en Europe sur le BPO.

Notre société a donc abordé 2010 avec un nouveau profil, ce qui explique sans doute que nous ayons rebondi plus vite que le marché. Nous étions de fait en croissance dès le premier semestre 2010, alors que le marché était toujours en décroissance. Si bien qu’au second semestre, nous avons accéléré notre croissance et pris de nouvelles commandes en fin d’exercice [+33% sur le dernier trimestre 2010 par rapport à 2009].

Quel a été le niveau d’activité par secteur et métier ?
Il n’y a pas eu de grandes surprises dans la mesure où l’on retrouve une certaine accélération sur les activités Banques (+5%), Energie (+4%), Transport (+7%) et Secteur public (+3%) qui reste un domaine très important, avec une excellente visibilité sur 2011.

Nous avons d’ailleurs signé de très beaux contrats au Royaume-Uni, en particulier avec le ministère de la Santé. En France, nous avons gagné l’un des plus grands contrats d’outsourcing pour l’application du projet Chorus.

Dans le détail, un peu plus de 50% de notre chiffre d’affaires est dégagé sur des contrats pluriannuels, donc des contrats récurrents.

Quels sont vos principaux marchés ? En visez-vous de nouveaux ?
Actuellement, nous avons une très forte focalisation sur l’Europe : outre la France, l’Angleterre et l’Allemagne, nous sommes également très présents dans les pays nordiques comme la Scandinavie, la Norvège, la Suède et le Danemark, sans oublier, dans le reste de la zone, l’Espagne, le Luxembourg, la Suisse, l’Autriche et la Belgique… Au total, nous sommes sur 16 pays en Europe.

D’un point de vue sectoriel, nous nous sommes concentrés sur les métiers de service, tels que la banque-assurance, l’énergie et le transport. Nous réalisons au final 90% de notre CA avec ces segments de clientèle.

Nous visons évidemment d’autres relais de croissance, comme le marché domestique indien qui croit vite et fort. Nous sommes également présents sur Singapour, avec des solutions de gestion des transports, ce qui nous a permis d’atteindre quelques pays périphériques comme la Malaisie, Hong-Kong et Taïwan.

Envisagez-vous de faire de nouvelles acquisitions prochainement ?
Maintenant que nous sortons de la crise, nous souhaitons montrer à nos concurrents que nous pouvons croitre plus vite qu’eux, ce qui n’exclue pas de regarder des dossiers d’acquisition. Cela étant, nous ferons toujours de la même manière que par le passé, en s’assurant que cette acquisition nous projette vers l’avant, et que les conditions d’exécution du deal soient parfaitement satisfaisantes.

NS