Interview de Stanislas de Bentzmann : coprésident du directoire de Devoteam

Stanislas de Bentzmann

coprésident du directoire de Devoteam

Nous avons devant nous un bon gap de progression

Publié le 26 Septembre 2006

L’acquisition du groupe Guidance au Bénélux vous rapproche du géant Microsoft. Quel est votre sentiment à cet égard ?
Microsoft tient une position hégémonique dans le secteur bureautique et grand public, en revanche, sur la partie professionnelle, le groupe est le challenger d’IBM. Microsoft est de plus en plus incontournable et nous sommes  très heureux de renforcer notre partenariat avec lui, cela donne de la valeur à l’ensemble de notre groupe.

Comment voyez-vous évoluer le partenariat avec Microsoft ?
Je pense qu’il va évoluer très favorablement. Microsoft pousse ses pions vers des positions qui sont bonnes pour Devoteam.

Dans un communiqué de presse, Devoteam indique que Guidance apporte «un haut niveau de compétence sur des domaines porteurs (.NET, Citrix, ITIL, ...)». Concrètement, en quoi ces domaines sont porteurs ?
.NET est le langage applicatif de Microsoft (Java pour IBM) et il se développe de plus en plus.

Citrix, pour sa part, est une solution qui permet de recentraliser la production informatique qui a pour but de réduire les coûts de maintenance et augmenter la productivité. 

Quant à Itil, beaucoup de DSI s’y intéressent. C’est une méthodologie anglaise qui a été élaborée pour optimiser la production informatique, dans le sens où Itil standardise le process de production d’informations. Grâce à elle, les sociétés qui l’utilisent travaillent mieux, sont plus sécurisées, ont une meilleure gouvernance et sont plus transparentes. En définitive, Itil permet une meilleure productivité et une réduction des coûts.

Quelles sont les modalités financières de l’acquisition de Guidance ?
Dans notre secteur, il est rare de parler du prix d’une acquisition, mais, ce que je peux vous dire, c’est que Guidance a été bien acheté, que le prix est conforme au prix de marché, à savoir dans une fourchette comprise entre 0,5 et 1 fois le chiffre d’affaires.

Parallèlement, vous venez de confirmer le rachat de Tertio SMS au Royaume-Uni. Quel est l’objectif de cette acquisition ?
Il est très simple et suit notre stratégie globale. Devoteam fait des acquisitions dans des pays où le groupe est déjà présent, afin de renforcer ses positions. Nous ciblons des entreprises qui ont développé dans nos métiers de la valeur : des collaborateurs de haut niveau, un savoir faire pointu, etc. Des caractéristiques qui correspondent bien à Tertio SMS.

En Angleterre, nous n’avions qu’une petite entité avec un management français. Tertio nous apporte des clients de haut niveau, un management anglais et une taille  significative sur le marché. De plus, l’entreprise est très rentable.

Le prix de cette acquisition est tout à fait raisonnable.

Revenons sur vos résultats semestriels. Votre marge opérationnelle a notamment progressé de 7,6%, contre 7,1% prévu par les analystes. Comment expliquez-vous ces performances ?
Les télécoms, la finance, l’énergie, la distribution, les transports marchent bien. D’ailleurs, globalement, l’économie mondiale marche bien et l’économie française marche correctement.

Nos clients connaissent une forte croissance dans des zones qui ne sont pas forcément faciles. Ils ont besoin d’une information solide. Notre travaille est de renforcer leur sécurité, leur gouvernance, d’améliorer leur productivité.

Devoteam est bien positionnée sur un marché solide.  Et puis, notre groupe a su développer les offres qu’attendaient ses clients en matière de gouvernance, de sécurité…

Enfin, nos prix ont progressé, la marge brute prenant 1,9 point.

Quelle est, selon vous, la part de l’effet sectoriel dans ces résultats ?
Devoteam a surperformé son secteur. Notre chiffre d’affaires a progressé de 28%, dont 16% de croissance organique. En terme de rentabilité, nous figurons parmi les bons acteurs. Nous avons encore un bon gap de progression.

Quelles sont vos prévisions pour les résultats annuels ?
Sur 2006, nous attendons une marge opérationnelle de 8%. Nous devrions atteindre un chiffre de 10% d’ici à 2009.

Vous avez annoncé qu’en fin d’année, votre trésorerie nette devrait s'élever à 35 millions d'Euros. Avez-vous déjà de nouvelles cibles d’acquisition en vu ?
Après nos deux dernières acquisitions, Guidance et Tertio, notre trésorerie doit s’élever à 25 millions d’euros, mais il reste du pipe. D’ici à la fin de l’année, je ne sais pas si nous allons procéder à de nouvelles acquisitions. Nous devons encore intégrer Guidance et Tertio SMS.

Comment voyez-vous évoluer le marché des infrastructures informatiques ?
Je suis relativement optimiste. L’économie mondiale devrait continuer à croître, je ne pense pas que des pays comme la Chine, l’Inde ou la Pologne vont s’arrêter de progresser. La fin d’année 2006 devrait être bonne et pour 2007, il ne devrait pas y avoir beaucoup de changement. L’OCDE table sur une baisse de 0,1 point, autrement dit rien.

Il peut, certes, se produire un brusque retournement de tendance, mais je n’y crois pas.

Un dernier mot pour vos actionnaires ?
Compte tenu du marché, de notre positionnement, de notre clientèle, les mois et trimestres à venir devraient enregistrer une très bonne performance. Je suis  confiant.

laetitia