
Roger Polani
Administrateur - Directeur Général délégué de la Société Privée de Gestion de Patrimoine (SPGP)
Parmi nos principales convictions : Alcatel Lucent, Atos et Iliad
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Publié le 24 Octobre 2011
Quel regard portez-vous sur l’évolution des marchés actions en Europe ?
Le moment est difficile pour indiquer de manière claire, précise et convaincue un sens de marché. Deux questions majeures se posent actuellement, l’issue de la crise de la dette souveraine en Europe et l’évolution de la conjoncture économique en 2012.
Nous avons une position très prudente aujourd’hui. Nous sommes exposés au marché actions à hauteur de 65%.
De quelle manière a évolué votre exposition ?
Nous avons abaissé notre exposition régulièrement depuis le début de l’été. Au premier semestre, nous étions exposés à hauteur de 95%.
Quel regard portez-vous sur le sort de la Grèce ?
On constate depuis plusieurs semaines que la Grèce ne parvient pas à respecter ses engagements. L’annonce de ce début de semaine selon laquelle l’objectif initial de réduction du déficit à 7,4% du PIB ne sera pas respecté n’était pas surprenante. Il nous parait actuellement impossible pour le pays de rembourser sa dette. De deux choses l’une soit on rallonge la maturité des titres de manière considérable pour permettre au gouvernement grec de rembourser, soit on décide une décote plus importante que les 21% prévus dans le plan d’aide arrêté le 21 juillet.
Pour notre part, nous tablons davantage sur un défaut organisé dont l’impact devrait être mesuré.
Quel est votre trading range concernant le Cac 40 d’ici la fin de l’année ?
Entre -10 et + 10% (sur la base d’un CAC à 2900). Nous pourrions aller vers les 2500 points en cas d’autres nouvelles négatives, un point bas atteint en 2003 et 2009. A la hausse, l’indice pourrait aller jusqu’à 3200 points.
A plus long terme, d’ici un an ou un peu plus, le Cac 40 pourrait dépasser les 3200 points.
Le secteur bancaire vous inquiète-t-il ?
Nous sommes très réactifs sur le secteur. Nous y allons dès que l’horizon s’éclaircit un peu et nous mettons à l’abri en cas de nouvelles intempéries.
Les valorisations sont très faibles. Mais nous ne pouvons exclure à l’heure qu’il est des pertes supplémentaires.
Quel secteur jouez-vous en ce moment ?
Le secteur technologique au sens large. Ce secteur n’est pas immunisé contre une dégradation de la toile de fond macroéconomique. Cependant si l’on choisit bien les valeurs, certaines présentent des avantages évidents leur permettant de traverser les turbulences à venir.
Quelles sont vos convictions dans le secteur ?
Alcatel Lucent, Atos et Iliad.
Le développement de la 4G en Europe et aux Etats-Unis devrait grandement aider Alcatel Lucent à développer son chiffre d’affaires. La société a aussi une forte position dans d’autres segments porteurs en particulier dans des produits optiques de nouvelle génération et dans l’IP.
Elle devrait procéder à des cessions d’actifs bien accueillies par le marché.
Alcatel Lucent est un titre très joué en raison de sa faible valorisation. Le titre cote 1 ,9 euros, soit 0,3 fois le chiffre d’affaires en 2011 et 3,2 fois l’ebitda alors qu’Ericsson est à plus de 5 et Nokia à 8.
Parmi les risques qui pèsent sur la valeur, nous trouvons la concurrence notamment chinoise, la volatilité et le bilan. Ce bilan a été assaini. Alcatel Lucent est net cash positif. Cependant par rapport aux standards de l’industrie, on peut considérer que ce bilan devrait être renforcé.
Nous voyons le titre pouvant évoluer jusqu’à 2,50 euros assez rapidement.
Qu’en est-il d’Atos ?
Atos a fait une belle opération d’acquisition il y a quelques mois, de SIS, une ancienne filiale de Siemens sur laquelle un fort potentiel de redressement des marges existe. La valorisation actuelle est en ligne avec le secteur, 0,4 fois les ventes 2012 et 7,8 fois l’ebitda.
Parmi les points négatifs sur Atos, nous trouvons son engagement de ramener la dette à 0 fin 2012. Un non respect de cet objectif pourrait affecter le titre.
Par ailleurs, nous ne pouvons pas exclure un risque d’exécution sur SIS.
Nous voyons un potentiel de progression du cours à 40 euros sur un an. Actuellement l’action vaut 34,6 euros. Cela fait une trentaine de pourcents d’upside.
Iliad est la valeur sur laquelle vous avez une meilleure visibilité ?
Iliad arrive dans le paysage du mobile avec d’importants atouts et une tarification agressive. Elle va lancer différentes offres peu couteuses dont une à 3 euros. La société une structure de cout inférieure qui lui permettra d’avoir des marges confortables. Nous avons un levier sur une nouvelle histoire boursière. L’environnement réglementaire et concurrentiel sera relativement favorable à Iliad. Nous pouvons nous attendre à une récupération entre 500 000 et 1 million d’abonnés. Le titre devrait être stimulé en outre par un news flow positif.
Parmi les éléments négatifs sur Iliad , nous pouvons mentionner sa valorisation élevée, à 7 fois l’ebitda 2011 alors que France Telecom est à moins de 6. Parallèlement le rendement d’Iliad est de 0,5% alors que celui de France Telecom est de 10%.
La société fait beaucoup d’investissement et aura tendance à dégrader temporairement son bilan. Par ailleurs, un obstacle technique se pose. La société s’est engagée à couvrir 27% de la population en 2011 et 75% en 2015 et 90% en 2018. Il faut que cet objectif soit peu ou prou respecté.
Nous voyons le titre progresser à 95-100 euros.
Depuis quand détenez vous ces trois valeurs ?
Nous détenons ces valeurs depuis plusieurs mois.
Le moment est difficile pour indiquer de manière claire, précise et convaincue un sens de marché. Deux questions majeures se posent actuellement, l’issue de la crise de la dette souveraine en Europe et l’évolution de la conjoncture économique en 2012.
Nous avons une position très prudente aujourd’hui. Nous sommes exposés au marché actions à hauteur de 65%.
De quelle manière a évolué votre exposition ?
Nous avons abaissé notre exposition régulièrement depuis le début de l’été. Au premier semestre, nous étions exposés à hauteur de 95%.
Quel regard portez-vous sur le sort de la Grèce ?
On constate depuis plusieurs semaines que la Grèce ne parvient pas à respecter ses engagements. L’annonce de ce début de semaine selon laquelle l’objectif initial de réduction du déficit à 7,4% du PIB ne sera pas respecté n’était pas surprenante. Il nous parait actuellement impossible pour le pays de rembourser sa dette. De deux choses l’une soit on rallonge la maturité des titres de manière considérable pour permettre au gouvernement grec de rembourser, soit on décide une décote plus importante que les 21% prévus dans le plan d’aide arrêté le 21 juillet.
Pour notre part, nous tablons davantage sur un défaut organisé dont l’impact devrait être mesuré.
Quel est votre trading range concernant le Cac 40 d’ici la fin de l’année ?
Entre -10 et + 10% (sur la base d’un CAC à 2900). Nous pourrions aller vers les 2500 points en cas d’autres nouvelles négatives, un point bas atteint en 2003 et 2009. A la hausse, l’indice pourrait aller jusqu’à 3200 points.
A plus long terme, d’ici un an ou un peu plus, le Cac 40 pourrait dépasser les 3200 points.
Le secteur bancaire vous inquiète-t-il ?
Nous sommes très réactifs sur le secteur. Nous y allons dès que l’horizon s’éclaircit un peu et nous mettons à l’abri en cas de nouvelles intempéries.
Les valorisations sont très faibles. Mais nous ne pouvons exclure à l’heure qu’il est des pertes supplémentaires.
Quel secteur jouez-vous en ce moment ?
Le secteur technologique au sens large. Ce secteur n’est pas immunisé contre une dégradation de la toile de fond macroéconomique. Cependant si l’on choisit bien les valeurs, certaines présentent des avantages évidents leur permettant de traverser les turbulences à venir.
Quelles sont vos convictions dans le secteur ?
Alcatel Lucent, Atos et Iliad.
Le développement de la 4G en Europe et aux Etats-Unis devrait grandement aider Alcatel Lucent à développer son chiffre d’affaires. La société a aussi une forte position dans d’autres segments porteurs en particulier dans des produits optiques de nouvelle génération et dans l’IP.
Elle devrait procéder à des cessions d’actifs bien accueillies par le marché.
Alcatel Lucent est un titre très joué en raison de sa faible valorisation. Le titre cote 1 ,9 euros, soit 0,3 fois le chiffre d’affaires en 2011 et 3,2 fois l’ebitda alors qu’Ericsson est à plus de 5 et Nokia à 8.
Parmi les risques qui pèsent sur la valeur, nous trouvons la concurrence notamment chinoise, la volatilité et le bilan. Ce bilan a été assaini. Alcatel Lucent est net cash positif. Cependant par rapport aux standards de l’industrie, on peut considérer que ce bilan devrait être renforcé.
Nous voyons le titre pouvant évoluer jusqu’à 2,50 euros assez rapidement.
Qu’en est-il d’Atos ?
Atos a fait une belle opération d’acquisition il y a quelques mois, de SIS, une ancienne filiale de Siemens sur laquelle un fort potentiel de redressement des marges existe. La valorisation actuelle est en ligne avec le secteur, 0,4 fois les ventes 2012 et 7,8 fois l’ebitda.
Parmi les points négatifs sur Atos, nous trouvons son engagement de ramener la dette à 0 fin 2012. Un non respect de cet objectif pourrait affecter le titre.
Par ailleurs, nous ne pouvons pas exclure un risque d’exécution sur SIS.
Nous voyons un potentiel de progression du cours à 40 euros sur un an. Actuellement l’action vaut 34,6 euros. Cela fait une trentaine de pourcents d’upside.
Iliad est la valeur sur laquelle vous avez une meilleure visibilité ?
Iliad arrive dans le paysage du mobile avec d’importants atouts et une tarification agressive. Elle va lancer différentes offres peu couteuses dont une à 3 euros. La société une structure de cout inférieure qui lui permettra d’avoir des marges confortables. Nous avons un levier sur une nouvelle histoire boursière. L’environnement réglementaire et concurrentiel sera relativement favorable à Iliad. Nous pouvons nous attendre à une récupération entre 500 000 et 1 million d’abonnés. Le titre devrait être stimulé en outre par un news flow positif.
Parmi les éléments négatifs sur Iliad , nous pouvons mentionner sa valorisation élevée, à 7 fois l’ebitda 2011 alors que France Telecom est à moins de 6. Parallèlement le rendement d’Iliad est de 0,5% alors que celui de France Telecom est de 10%.
La société fait beaucoup d’investissement et aura tendance à dégrader temporairement son bilan. Par ailleurs, un obstacle technique se pose. La société s’est engagée à couvrir 27% de la population en 2011 et 75% en 2015 et 90% en 2018. Il faut que cet objectif soit peu ou prou respecté.
Nous voyons le titre progresser à 95-100 euros.
Depuis quand détenez vous ces trois valeurs ?
Nous détenons ces valeurs depuis plusieurs mois.
Propos recueillis par Imen Hazgui