Interview de Michel Koutchouk : directeur général délégué d’Infotel

Michel Koutchouk

directeur général délégué d’Infotel

Nous souhaitons être un acteur de proximité

Publié le 25 Octobre 2006

Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier ?
Il s’agit de bons résultats marqués par une progression de la croissance et de la rentabilité du groupe. Mais maintenant c’est du passé. Nous souhaitons aujourd’hui prolonger ces performances dans l’avenir. Nous disposons d’atouts qui nous permettent de profiter de l’embellie annoncée du secteur des SSII.
Sur la branche des TMA (tierce maintenance applicative), les perspectives de croissance sont de 10% et nous entendons en profiter.

Vous expliquez la baisse du bénéfice d’Infotel au premier semestre par l'attribution d'actions gratuites. Cette dernière aura-t-elle des incidences sur les résultats du troisième trimestre ou du second semestre ?
Le 23 mai dernier, l’assemblée générale a décidé d’attribuer 10% du capital à des cadres dirigeants hors mandataires sociaux. Notre objectif est de transmettre correctement les rênes de l’entreprise à la nouvelle équipe managériale. Au cours des six premiers mois de l’année, nous avons attribué 35 240 actions à trois managers, ce qui représente 1,72 millions d’euros. Il s’agit d’une simple écriture comptable qui n’a pas d’impact sur la trésorerie. Cet événement est exceptionnel

Vous tablez sur un chiffre d'affaires 2006 supérieur à 66 millions d'euros. Quels seront les leviers d’une telle croissance ?
Les analystes tablaient sur chiffre d’affaires annuel 2006 de 60 millions d’euros. Nous avons revu cette projection à la hausse suite à l’acquisition d’Odaxys, à la conclusion d’un certain nombre de contrats. De plus, notre chiffre d’affaires doit être regardé à la lumière des appels d’offre communs avec des autres partenaires sur Airbus.

Quels sont vos objectifs en terme de rentabilité opérationnelle pour l’ensemble de l’exercice 2006 ?
La rentabilité du second semestre devrait être identique à celle des six premiers mois de l’année. Il existe toutefois une inconnue : les royalties versées par IBM. Infotel réalise 90% de son chiffre d’affaires dans le secteur des services et les 10% restants dans le secteur des logiciels. Et dans cette dernière branche, 60% des revenus proviennent des royalties qu’IBM nous octroie tous les trois mois.

Quels seront les axes de développement d’Infotel en France et à l’international ?
En ce qui concerne la France, nous tablons sur un développement local. Infotel souhaite être un acteur de proximité. Nous disposons ainsi de bureaux à Toulouse, Bordeaux, Le Mans ou encore Lyon. Notre objectif à court terme est de renforcer notre présence à Lyon par le biais de la croissance organique et externe.
Pour ce qui est de l’étranger, nous y développons essentiellement une activité de logiciels qui dépend de nos partenaires sur place. Travaillant avec IBM, nous n’avons pas de raison de nous implanter directement à l’étranger.
Nous préférons nous concentrer sur les marchés français et francophones.

Quelle sera votre politique en matière de dividende cette année ?
Nous n’avons encore rien décidé. Infotel distribue en moyenne le tiers de ses bénéfices, soit entre 0,4 et 0,6 euro par action. Aujourd’hui, le traitement comptable des actions gratuites nous prend au dépourvu. Nous déciderons du montant des dividendes lorsque les résultats annuels seront tombés.

Que pensez-vous du phénomène de concentration qui frappe actuellement le secteur des SSII ?
L’important n’est pas d’être gros mais d’avoir la bonne taille. Nous sommes des acteurs spécialisés de proximité et tablons sur un chiffre d’affaires 2008 de 80 millions d’euros. Notre spécificité est notre compétence en matière de web-to-database qui consiste à connecter le web aux bases stratégiques des clients. Il s’agit ici plus d’un problème de compétences que de taille.

Quelle serait votre réaction en cas d’OPA sur Infotel ?
Infotel n’est pas vraiment opéable. Moins de 60% du capital d’Infotel est détenu par les dirigeants et 40% se trouve dans le public. Parmi ces 40%, 70% sont détenus par des fonds d’investissement qui n’entendent pas s’immiscer dans la gestion de l’entreprise.
Ce que nous souhaitons avant tout c’est que les managers qui vont nous succéder gèrent bien l’entreprise sans être menacés et gênés par des problèmes liés à la gestion boursière de l’entreprise.

Propos recueillis par E.P.

laetitia