Interview de Philippe Billaud : directeur administratif et financier de Esi Group

Philippe Billaud

directeur administratif et financier de Esi Group

Des signes positifs de reconstitution des carnets de commande sont déjà apparus

Publié le 01 Décembre 2006

Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier.
Les résultats sont en dessous de nos attentes sur la partie Services. Toutefois, l’activité Logiciel affiche une bonne tenue. Les retards enregistrés sur la branche Services, et qui nous ont conduits à reconsidérer nos prévisions annuelles, sont liés à des facteurs ponctuels tels les retards en Corée, où nos commandes ont été bloquées pendant près de trois mois suite à des problèmes internes chez Hyundai, au Japon où Nissan a décidé de sous-traiter avec des pays low cost et en Europe où certains projets n’ont pu être entamés. Mais des signes positifs de reconstitution des carnets de commande sont déjà apparus. Le rattrapage devrait avoir lieu en 2007.

Dans quelle mesure les difficultés rencontrées par les constructeurs automobiles occidentaux et la baisse des ventes de véhicules ont-elles impacté les résultats du groupe ?
Il n’y a pas de corrélation directe entre le marché de l’automobile et l’utilisation de nos technologies. Au contraire, plus le marché automobile est tendu, plus les constructeurs ont besoin de faire des économies et donc d’utiliser notre technologie.

Votre business model est basé sur un mode locatif de licences. En quoi cela consiste et quel est l’avantage de ce type de modèle ?
Notre modèle historique est basé sur la location annuelle de licences ce qui signifie que nous gardons la propriété de nos licences et que chacun de nos clients renouvelle chaque année son contrat pour conserver le droit à l’utilisation de nos produits. La pertinence de ce modèle est avérée puisque l’activité licences se caractérise par un taux de récurrence très élevé (79% sur le premier semestre 2006), ce qui nous permet de nous garantir une très forte visibilité sur le niveau d’activité licences.

Quels sont les axes de développement du groupe en termes de croissance organique et externe ?
La croissance du groupe est purement organique. Nous cherchons à nous développer dans des secteurs où nous sommes peu présents tels l’aéronautique, l’aérospatial ou encore le nucléaire. Mais nous souhaitons également nous renforcer dans des zones géographiques qui sont soit peu dynamiques ou soit dans lesquelles nous sommes peu implantés comme l’Asie, et notamment la Chine. Toutes les acquisitions du groupe ont pour objectif de nous éviter de procéder nous-mêmes à des embauches ou d’intégrer des distributeurs.

Quelles sont vos prévisions de chiffre d’affaires et de rentabilité opérationnelle pour l’ensemble de l’exercice 2006 ?
Nous tablons sur un chiffre d’affaires 2006 en progression de +5% à +7%. La marge opérationnelle annuelle devrait se situer dans une fourchette comprise entre 6 et 8%. L’activité d’Esi Group se caractérise par une forte saisonnalité. Le quatrième trimestre est le plus important : au cours de cette période nous réalisons 40% de notre chiffre d’affaires.

Des rumeurs évoquent un rapprochement avec Dassault Système pour certains domaines de la simulation comme les process de fabrication. Ces rumeurs sont-elles fondées ?
Il y a toujours eu des rumeurs. Le secteur sur lequel nous opérons est en pleine mutation et connaît un phénomène de consolidation. Pour le moment, il n’y a rien d’arrêté sur ce sujet.

D’autres bruits de couloir évoquent une opération à venir sur le capital en raison de l’âge du fondateur du groupe. Que répondez-vous à ces rumeurs ?
Ce sujet n’est pas d’actualité et aucune succession n’est envisagée. Le groupe travaille aujourd’hui à son développement.

Comment expliquez-vous la contre performance du titre ESI Group au cours des derniers mois ?
Esi Group est passé sous la barre des 100 millions d’euros de capitalisation. Mais la cotation boursière du groupe ne reflète pas sa valeur réelle et ses performances. C’est un cercle vicieux, la faible liquidité de notre titre fait que le nombre de transactions est également bas, ce qui accroît les difficultés à entretenir l’intérêt des investisseurs.

Propos recueillis par C.P.

laetitia