Interview de Gianbeppi Fortis : Président du directoire de Solutions 30

Gianbeppi Fortis

Président du directoire de Solutions 30

Nous visons un chiffre d'affaires de 300 à 400 millions d'euros d'ici cinq ans

Publié le 14 Avril 2014

Solutions 30 a publié un chiffre d’affaires en hausse de 22% et un résultat d’exploitation amélioré de 40% en 2013. D’où viennent ces bons résultats ?
C’est le fruit d’une bonne croissance organique doublée d’une croissance externe soutenue. Le besoin d’assistance et d’intégration de solutions numériques n’a jamais été aussi important et nous sommes l’un des leaders européens dans ce domaine. En 2013 nous avons racheté deux filiales d’assistance informatique appartenant à la Fnac et au groupe Vinci, la première s’adressant aux clients particuliers, la seconde aux entreprises et plus particulièrement au secteur de la distribution. Nous avons également racheté un prestataire historique d’HP (Hewlett Packard) en Italie et un spécialiste de l’internet très haut débit en Allemagne. Toutes ces acquisitions ont été parfaitement digérées, avec une intégration très rapide des équipes dans l’univers de services de Solutions 30. C’est ce qui a permis une amélioration à la fois du chiffre d’affaires et de la rentabilité.

Votre activité « historique » d’installation et de maintenance d’ordinateurs et de boîtiers internet n’est-elle pas sur le déclin ?
Pas du tout. Les télécom sont un secteur très porteur pour nous avec le déploiement de la fibre optique un peu partout en Europe. Notre chiffre d’affaires sur ce segment a été multiplié par quatre ces trois dernières années. Par ailleurs, nous sommes présents sur d’autres marchés où les nouvelles technologies sont en train de changer la donne et créent des besoins accrus d’assistance. C’est notamment le cas de la distribution, avec les nouveaux terminaux de paiement sans contact, et de l’énergie, avec le passage des vieux compteurs EDF /GDF à des compteurs intelligents qui permettront de mieux suivre la consommation d’énergie. Nous comptons participer aux appels d’offres prévus en France en septembre pour les premières tranches du renouvellement. Celui-ci devrait commencer en 2015 et durer jusqu’en 2022 ! Il y a environ 45 millions de compteurs à remplacer pour un marché estimé à 2 milliards d’euros. A l’échelle européenne, c’est encore plus important. Une fois les nouveaux boîtiers installés, ils intégreront au fur et à mesure de nouveaux services (domotique, économies d’énergie) qu’il faudra aussi gérer.

Vos clients sont-ils plutôt des entreprises ou des particuliers ?
Nos clients sont souvent de très grands comptes, même lorsque l’utilisateur final est un particulier. Nous sommes ainsi l’un des principaux installateurs de fibre optique chez les clients d’Orange, grâce à notre réseau de techniciens présents sur tout le territoire. Même chose pour les entreprises avec HP. A la différence d’une société de services informatiques (SSII) qui place des hommes à demeure chez le client, nous techniciens sont itinérants. Nous ne sommes pas le seul prestataire de services dans le domaine du numérique mais nous sommes les seuls à avoir une approche industrielle avec un champ d’intervention aussi large. Nous sommes présents partout en France, ainsi que dans six pays européens. L’objectif est consolider cette position de leader européen.

Quelles sont vos objectifs financiers pour l’année en cours ?
Nous allons poursuivre notre croissance à deux chiffres tout en améliorant encore notre rentabilité. Nous visons un résultat opérationnel courant avant impôt situé entre 6 et 8% cette année, plus proche de 8% sur le long terme.
Nous allons un peu lever le pied sur la croissance externe mais voulons poursuivre notre développement international, en particulier en Allemagne où nous décelons un fort potentiel. Sur ce marché et sur d’autres nous étudierons les opportunités d’acquisitions ciblées. A moyen terme, d’ici 3 à 5 ans, nous prévoyons d’atteindre un chiffre d’affaires de 300 à 400 millions d'euros (ndlr: contre 94 millions d'euros en 2013). Nous ne prévoyons pas de faire appel aux marchés ni de verser de dividendes dans l’immédiat, sachant que nos actionnaires soutiennent notre stratégie de croissance autofinancée.

Propos recueillis par François Schott