Interview de Cédric Dubois : directeur des opérations chez Entreparticuliers.com

Cédric Dubois

directeur des opérations chez Entreparticuliers.com

Nous prenons des parts de marché à 'De particulier à particulier'

Publié le 01 Août 2007

Revenons sur le résultat de CA du premier semestre (+58,5%). Comment expliquez-vous ce bon chiffre ?
Entreparticulier.com est une société en hypercroissance. Elle est positionnée sur un segment particulier, celui du «C to C». Au regard de la flambée des prix de l’immobilier ancien - même si nous observons une stagnation dans les grandes villes -, ce positionnement est profitable, puisque les acheteurs potentiels ne sont plus freinés par les frais associés.

Sur ce segment du «C to C», nous avons 10% de part de marché et nous avons un gap de croissance devant nous. «De particulier à particulier» tient actuellement entre 15% et 20% du marché et nous lui prenons des parts de marché, comme en témoigne note progression de 60% chaque semestre.

Entreparticuliers a dit souhaiter développer sa stratégie de conquête de marché en proposant de nouveaux services et de nouvelles offres. Peut-on avoir un peu plus de détails ?
Concernant nos nouvelles offres, nous nous sommes aperçu que le segment des locations saisonnières était sous-exploité. Cette offre sera lancée dans les prochaines semaines. C’est un marché intéressant, récurrent sur l’année, et nous souhaitons y prendre une position significative.

Quant aux services, nous avons lancé en avril la recherche par géolocalisation en association avec Michelin. Ce service est très utilisé au quotidien par les potentiels acheteurs et il est aussi très prisé par les vendeurs. Un bien mieux localisé est vendu plus rapidement.

Votre entrée en bourse en début d’année vous a-t-elle donné les capacités financières pour procéder à des acquisitions ? Des dossiers sont-ils actuellement à l’étude ?
Il y a toujours des dossiers à l’étude. Mais vous comprenez bien que nous n’en parlons pas tant que ce n’est pas signé. Je peux juste vous dire que c’est une priorité et que nous avançons prudemment.

Quelles zones géographiques privilégiez-vous pour vos acquisitions ?
Nous regardons en Italie, en Espagne, en Allemagne. Nous ne négligeons pas non plus la France.

Votre entrée en bourse vous a-t-elle permis d’accroître votre visibilité ? 
Elle  nous a effectivement permis de gagner en visibilité et d’accroître notre notoriété. C’est toutefois difficilement chiffrable.

Nous avons désormais plus de moyens pour communiquer via des grandes chaînes de télévision, comme TF1 et M6.

Le site Entreparticuliers.com compte 1,5 millions de visiteurs uniques par mois, selon Médiamétrie - eStat.

Quelles sont vos guidances pour cette année (CA, RN, marge opérationnelle…) ?
Nous ne communiquons pas de prévisionnels. Mais je peux vous dire que la tendance est extrêmement positive. Les prévisions des analystes se traduiront positivement. Nous sommes donc confiants et sereins pour l’avenir.

Dans une tribune libre que vous avez écrite en réponse aux mesures de réductions fiscales des intérêts des emprunts immobiliers de Nicolas Sarkozy, Stéphane Romanyszyn, votre président, anticipe une progression des achats de résidences principales...
Autant la mesure fiscale de Nicolas  Sarkozy est intéressante, autant elle n’est pas révolutionnaire et ne fera pas fondamentalement bouger les choses. Cela reste cependant une bonne mesure, un coup de pouce qui va permettre que l’acte d’achat se fasse un peu plus rapidement.

Selon un sondage express effectué entre le 11 et le 18 juin 2007 sur la page d’accueil de notre site, 40 % des visiteurs affirment que «la nouvelle déduction des intérêts d’emprunts va accélérer leur projet d’acquisition immobilier». Et pour 60% d’entre eux, cela ne changera rien à leurs intentions. L’impact est surtout psychologique.

Certains experts redoutent que ces mesures alimentent la hausse des prix…
Selon notre sondage, nous observons également que les acheteurs craignent une nouvelle hausse des prix, mais nous n’en savons pas plus.

Dans sa tribune libre, notre président pronostique pour cette année une continuité de la hausse des prix de l’ancien aux alentours de 4 %.

Confirmez-vous que ce sont de plus en plus les jeunes qui accèdent à la propriété avant leurs aînés ?
Je dirais que le souhait des plus jeunes d’accéder à la propriété va en grandissant. Dès qu’ils se mettent en ménage, ils ont envie d’investir. Et effectivement, ils investissent plus vite que les générations précédentes.

La moyenne d’âge de nos acheteurs avoisine les 35 ans. Quant à la moyenne de nos vendeurs, elle tourne autour de 50-55 ans.

En outre, la moyenne d’âge des acheteurs est plus faible en province, qui représente 80 % de notre marché.

Quel est l’impact des incertitudes sur le financement des retraites sur les achats immobiliers ?
La meilleure façon de s’assurer un avenir serein, c’est de se constituer un capital. Il n’y a pas plus sûr que l’immobilier comme retour sur investissement.

Propos recueillis par Marjorie Encelot