Interview de Olivier Candau : directeur financier d'Emailvision

Olivier Candau

directeur financier d'Emailvision

Nous ne souhaitons pas aujourd’hui donner d’indications sur nos objectifs concernant d’autres marchés, mais nous restons attentifs à toute opportunité.

Publié le 13 Septembre 2007

Un commentaire sur les résultats que vous venez de publier ?
Je dirais, en premier lieu, que les efforts commerciaux se déroulent avec succès, puisqu’on a gagné plus de 200 nouveaux clients en six mois. Notre carnet de commandes est en hausse de 157%, avec un CA qui ressort en progression de 81% par rapport au premier semestre de l’exercice précédent, à 7,23 millions d’euros.

Par ailleurs, même si traditionnellement le premier semestre de notre société est marqué par des investissements importants, qui entraînent une saisonnalité de la rentabilité, on retrouve, néanmoins, une profitabilité sur le premier semestre de 3,4% à 250 000 euros (marge d’exploitation).

Après le mois de juillet, où on avait déjà annoncé notre chiffre d’affaires, nos prises de commandes et notre carnet de commandes, nous annonçons aujourd’hui une rentabilité de 3,4%, en comparaison avec une perte de 130 000 euros au premier semestre 2006.

Quels ont été les moteurs de cette croissance ?
Nos résultats montrent aujourd’hui que nous avons atteint une taille critique qui nous permet d’absorber les charges liées à notre dynamisme commercial. Depuis plusieurs années, nous nous sommes lancés dans une politique d’investissements importants et nous savions que, parvenu à un certain niveau de chiffre d’affaires, nous allions commencer à entrer dans des phases bénéficiaires, même si nous continuons notre politique d’investissements, toujours plus forte sur le début d’année. Désormais, nous avons franchi ce cap et nous sommes bénéficiaires.

Vous annoncez vouloir atteindre 10% de part de marché en Europe. Comment comptez-vous y parvenir ?
Comme nous l’avions déjà indiqué en avril 2007, nous nous sommes fixés, depuis notre entrée en bourse, un objectif à trois ans de doublement de notre part de marché. Une croissance de 50% par an nous permettrait d’atteindre cet objectif. Nous sommes même au-dessus actuellement, à 64% sur le premier semestre, en croissance organique.

Outre les quatre principaux pays en Europe où vous êtes bien implantés (qui représentent 75% des activités e-mailing, e-marketing, et e-commerce), quelles autres zones géographiques visez-vous ? Quels sont les relais de croissance possibles pour Emailvision ?
Actuellement, nous nous concentrons sur nos zones. Nous nous sommes introduits il y a un an au Benelux. Nous avons encore beaucoup à faire pour développer notre filiale allemande. Ceci étant, nous n’avons pas de points géographiques particuliers en ligne de mire pour l’instant.

Nous ne souhaitons pas aujourd’hui donner d’indications sur nos objectifs concernant d’autres marchés, mais nous restons attentifs à toute opportunité.

Quel constat tirez-vous concernant l’évolution de votre marché ? L’e-mailing marketing de fidélisation est-il toujours aussi efficace qu’il y a deux ans ?
On ne voit pas de ralentissement de la croissance du marché. Nous constatons que nos clients, en général, consomment de plus en plus d’e-mails et les prix ne baissent pas. Nous restons donc très confiants sur la croissance de notre marché.

Vous avez lancé il y a 3 ans un outil de gestion des campagnes par SMS. Qu’en est-il de ce produit aujourd’hui ?
Nous avons quelques clients qui utilisent nos campagnes par SMS, mais ce n’est pas du tout notre priorité. Il s’agit d’un revenu très marginal dans la mesure où la plupart de nos clients n’utilisent pas cette possibilité. Il y a encore trop de difficulté de collecte de numéros de mobiles. De plus, le coût externe est encore trop important ce qui implique que la marge sur ce produit est très faible. Nous le faisons pour certains clients mais ce n’est pas notre cœur de marché, loin de là.

Pouvez-vous nous donner une idée du poids que représente l'e-mailing dans le chiffre d’affaires de vos entreprises clientes ? Peut-il encore croître ?
C’est très variable et nous n’avons pas de statistiques là-dessus.

En 2006, vous avez envoyé environ 3 milliards de messages, quels sont vos objectifs pour 2007 ?
Nous avons à ce jour envoyé plus de messages que l’an dernier sur 12 mois, et nous allons vers les 10 milliards de messages par an.

Quel bilan tirez-vous de l’intégration de Barnes & Richardson depuis le 1er juin 2006 ? Envisagez-vous de nouvelles acquisitions cette année ?
Un bilan positif, puisque la première année s’est très bien passée par rapport aux objectifs. Depuis début avril, nous avons lancé cette activité sur nos clients présents en Angleterre et en France. Aujourd’hui cela commence à donner ses premiers résultats.

Nous n’avons pas de cibles identifiées mais ça reste l’un de nos objectifs à moyen terme.

Vous venez d’annoncer un partenariat avec Omniture Genesis. Pourriez-vous nous en détailler les termes ? Envisagez-vous d’autres partenariats cette année ?
C’est vraiment très ponctuel. Nous n’avons pas encore de retombées significatives de ce partenariat. Nous n’attendons pas d’autres partenariats cette année.

Le cours de votre titre vous semble-t-il satisfaisant ?
Non bien sûr. Mais en dépit de nos résultats, nous sentons bien que ce qui s’est passé au mois de septembre de l’année dernière, avec notre profit warning, a refroidi certains de nos investisseurs.

Chez Emailvision nous estimons que le cours n’est pas à sa juste valeur, puisque l’on a effectivement des croissances très importantes et qui ont même dépassé nos objectifs.

Si nous ne pilotons pas notre société en fonction du cours de bourse, nous l’estimons néanmoins clairement trop faible pour la valeur de notre société.

Quelle sera votre politique en matière de dividendes pour l’exercice en cours ?
Nous ne versons toujours pas de dividendes.

Le mot de la fin pour vos actionnaires.
La forte croissance rentable que l’on prévoit depuis quelque temps déjà, est là. Mais, nous ne nous contentons pas des 3,4% de marge d’exploitation du premier semestre. La croissance de cette marge devrait s’accélérer sur le second semestre comme lors de chacun de nos exercices. Nous prévoyons toujours une forte croissance de notre activité et surtout, une forte croissance rentable.

Propos recueillis par Nicolas Sandanassamy