Interview de Georges Liberman : PDG de Xiring

Georges Liberman

PDG de Xiring

Il y a 200 millions de gens à équiper en Europe

Publié le 18 Septembre 2007

Un commentaire sur vos résultats du second semestre ?
Les résultats du premier semestre 2007 sont supérieurs aux attentes. Nous révisons nos objectifs annuels à la hausse, avec une marge d’exploitation de 9%, contre une marge supérieure à 7% précédemment. Notre prévision de croissance du chiffre d’affaires reste de 70%, comme révisée après les résultats de chiffre d'affaires du premier semestre, en juillet.

La croissance repose principalement sur le développement de l’activité bancaire qui a été multiplié par 5 environ par rapport au premier semestre 2006. Nous avons réalisé sur la banque un chiffre d’affaires de 2,9 millions d’euros.

La dernière fois, vous nous aviez confié que le secteur bancaire s’envolait… Qu’il se développait essentiellement en Grande-Bretagne, en Suisse, en Belgique, en Suède et en Hollande…
Je vous confirme qu’en termes de vision de marché, il y aura plus de 10 millions de consommateurs équipés de lecteurs de cartes bancaires pour sécuriser la banque en ligne et le commerce électronique d’ici à la fin de l’année.

Sur ce marché, Xiring a pris une position forte, en particulier au Royaume-Uni.

Notre prévision de croissance, que nous avons fait passer de +30% à +70% dès juillet, s’appuie principalement sur la livraison de nos contrats au Royaume-Uni.

Plus globalement, comment se passe le développement de Xiring à l’international ?
Nous avons une croissance autour de 40% à l’international, donc ça se passe très bien.

L’activité bancaire est essentiellement internationale, puisque les Français n’ont pas encore démarré. Les livraisons, que je qualifierais de massives, se font en Angleterre et en Suisse.

Quels nouveaux besoins avez-vous identifié concernant les solutions pour les opérations de banques électroniques ?
Il y a une norme internationale, poussée par Visa et Mastercard, qui est en train de se mettre en place un peu partout en Europe.

Les besoins sont évidemment des besoins de sécurité qui permettent d’avoir deux objectifs entre les banques.

Le premier objectif, c’est de lutter contre la fraude, mais c’est aussi et surtout pour les banques, côté business modèle, de développer leur activité Internet.

10% des clients font des opérations sur Internet. Il y a donc un enjeu financier important à développer le canal Internet, moins coûteux pour les banques.

Le canal Internet ne peut se développer que dans un contexte de sécurisation. Sans ce contexte, les clients ne basculeront pas vers les opérations en ligne.

Le deuxième axe concerne le commerce électronique et des opérations quasi-instantanées entre les vendeurs et les acheteurs. Cela suppose un niveau sécuritaire plus élevé.

Quelles innovations avez-vous mis en place ?
Des innovations, nous en avons plein. Nous sommes en train de les peaufiner, soit chez les grands clients chez qui nous sommes en troisième ou quatrième génération de produits et pour qui nous préparons l’avenir, soit dans des activités un peu plus connexes.

Ce que nous faisons aujourd’hui en Angleterre et que nous livrons massivement, ce n’est pas de l’innovation, puisqu’en fait, nous sommes plutôt dans du déploiement de solutions massives.

C’était de l’innovation il y a deux ou trois ans. Là, nous sommes passés en mode industriel. Vu de la France, ces produits sont toujours innovants ; vu de l’Europe, ce sont des standards.

Concrètement, à quoi correspondent ces innovations ?
Cela veut dire que votre banque vous remet un lecteur de cartes indépendant, c’est-à-dire qu’il n’est pas connecté au PC. Ce lecteur va permette, lors de l’insertion d’une carte bancaire, et dès lors que le code secret sera tapé, d’obtenir un mot de passe dynamique, qui change tout le temps.

Ce mot de passe permettra de faire des achats en ligne. Il va se substituer au code confidentiel, qui lui est statique et qui, aujourd’hui, est le point faible du dispositif.

Le mot de la fin pour vos actionnaires ?
Nous nous sommes positionnés sur un marché difficile au Royaume-Uni. Nous y avons un leadership incontesté en termes de parts de marché sur tout ce qui va être livré cette année.

Plus globalement, il y a 200 millions de gens à équiper en Europe, donc l’avenir est à nous.

Propos recueillis par Marjorie Encelot