Interview de Jean-Baptiste Bosson : PDG de PSB Industries

Jean-Baptiste Bosson

PDG de PSB Industries

Il est possible de bien produire en Europe, à condition d’automatiser et d’investir régulièrement

Publié le 12 Janvier 2007

Un commentaire sur le chiffre que vous venez de publier ?
Oui, ce chiffre est très satisfaisant. Nous avons connu un excellent quatrième trimestre qui nous permet de terminer l’année sur une croissance de plus 9% du CA, alors que l’on était seulement à 6 ou 6,7 % fin septembre.

Quels ont été les moteurs de votre croissance ?
Le secteur cosmétique & parfumerie a connu une forte croissance dans l’année. Nous avons notamment profité des activités fortes de nos clients. Un des points clefs réside dans notre clientèle, qui sont tous de grandes entreprises mondiales : L’Oréal, LVMH, Chanel…

Leur succès dans ce secteur est une sorte de vecteur de notre réussite. Il y a aussi un facteur interne : on investit beaucoup dans nos outils de production pour être très performants au niveau des prix et de la qualité.

Sur le plan stratégique, quels sont vos axes prioritaires pour cette année ?
Sur le plan des investissements, nous prévoyons encore une grosse année 2007 avec pour but d’achever nos investissements de capacité, particulièrement dans la branche chimie de spécialités.

Nous sommes freinés dans notre croissance dans ce secteur depuis un peu plus d’un an en raison de limites dans notre capacité de production. Nous augmentons notre capacité d’environ 70% pour pouvoir un peu avant la fin du 1er semestre 2007 satisfaire la demande de nos clients.

En chimie de spécialités, nous possédons des matériaux difficilement remplaçables et nous sommes souvent fournisseur unique et dans beaucoup de cas sans ces matériaux, nos clients ne peuvent tout simplement pas produire. On a donc fait un très gros effort pour pratiquement doubler nos capacités de production cette année.

PSB Industries est un gros consommateur d’énergie et de matières premières. Ces deux facteurs ont-ils pesé sur vos résultats de 2006 ? Qu’en sera-t-il en 2007 selon vous ?
Au 30 juin de l’année passée, notre résultat opérationnel était de 9,6% du CA. Au cours de ces quatre dernières années, nous avons été assez cohérents avec des résultats opérationnels situés dans une marge entre 9 et 10% du chiffre d’affaires.

Ce qui paraît sûr, c’est que l’on a perdu de la marge à cause de l’énergie et des matières premières qui sont à leurs plus hauts historiques. Néanmoins, grâce à nos gains en productivité, nous sommes parvenus à maintenir nos marges.

On peut penser que s’il n’y avait pas eu ces hausses, nos marges auraient pu être augmentées en pourcentage. Alors que pour les maintenir entre 9 et 10% du résultat opérationnel, il faut faire de gros efforts pour diminuer la productivité.

Nous pensons que les hausses de prix ont atteint un plafond et nous pouvons peut-être les voir décroître un peu en 2007. Du moins c’est notre espoir.

Votre groupe est présent aux Etats-Unis, au Mexique, au Japon et en France, vers quelles zones géographiques vos regards se tournent t-ils désormais ?
Nous observons de très près la Chine et ce qui s’y passe dans deux de nos métiers principaux : l’emballage des produits cosmétiques & de parfumerie et la chimie de spécialités.

Nous sommes très au courant de ce qui se fait en capacité de production et on visite les usines, de manière à savoir ce qui s’y passe. Mais nous n’avons pas de projet significatif d’investissements en Chine.

En revanche, pour notre croissance externe, nous envisagerions une implantation dans le secteur de l’emballage cosmétique & parfumerie, aux Etats-Unis.

Un site de production se justifierait parce qu’il s’agit du premier marché dans le secteur cosmétique & parfumerie. D’autant que les producteurs américains se sont beaucoup délocalisés au Mexique ou en Chine justement, ce qui pose de nombreux problèmes aux donneurs d’ordre américains.

Avec l’évolution du dollar, qui nous paraît durable, et le fait que c’est le plus grand marché en taille, une capacité de production américaine pourrait être supérieure à celle que nous avons déjà au Mexique. Nous étudions actuellement de possibles acquisitions dans cette voie, mais rien n’est finalisé.

Quel constat tirez-vous de la situation industrielle en Europe ?
Etant donné nos performances sur nos sites européens, nous considérons qu’il est possible d’être très compétitifs en Europe, à condition d’automatiser et d’investir régulièrement.

Le mot de la fin pour vos actionnaires ?
Le conseil d’administration a décidé de reconduire le versement d’un acompte sur dividende. Il sera porté à 0,60 euros par action et mis en versement le 30 janvier 2007.

Propos recueillis par N.S.

laetitia