Paris et Berlin arrachent un accord sur le dossier grec
(Easybourse.com) Les deux capitales ont âprement négocié un accord pour venir en aide à la Grèce dont l'économie est en mal de financement. Berlin a su imposer un plan dissuasif, et souhaite aller plus loin dans la rigueur budgétaire de la zone euro.
Un accord sur le dossier grec a finalement été arraché hier soir au terme d’un tête-à-tête entre Angela Merkel et Nicolas Sarkozy. L’accord qui a ensuite été approuvé par les 16 membres de l’Eurogroupe porte largement la patte des exigences allemandes.
Ainsi, ce dispositif d'un montant de 20 à 22 milliards d'euros ne sera activé si (et seulement si d’après Berlin) Athènes ne parvenait pas à se financer sur les marchés. Les 16 pays de la zone euro accorderont des prêts à des taux suffisamment élevés afin de contraindre Athènes à retourner aussi vite que possible sur les circuits de financement classiques. Ce dispositif pourra être appliqué aux autres pays de la zone euro qui seront en difficulté (Portugal, Espagne, Irlande).
Le FMI fera partie du plan de soutien, mais sa part sera minoritaire. Le recours à l’institution internationale est avantageux en termes de taux d’intérêt pour la Grèce. Celle-ci pourrait, néanmoins, se retrouver sous la tutelle de cet organe plus exigeant sur la rigueur des comptes publics.
Arrière-pensées de Paris et Berlin
Les négociations entre Paris et Berlin ont été retardées par les arrière-pensées des deux capitales. La première souhaite que l’Allemagne fasse preuve de souplesse dans la course à la compétitivité qu’elle livre à ses partenaires commerciaux et politiques de la zone euro.
De son côté, Berlin souhaite que les pays de la zone euro fassent davantage d’efforts de rigueur budgétaire. Elle a ainsi obtenu de la France qu'il y ait un droit d’un regard européen dans les comptes publics des pays, avec l’éventualité de sanctions. Cette clause pourrait aboutir à une modification des traités avant la fin de l’année.
Nabil Bourassi
Publié le 26 Mars 2010