L’Europe milite pour une taxe mondiale sur les transactions financières
(Easybourse.com) Les 16 ministres des Finances de la zone euro se sont réunis hier à Bruxelles de manière à discuter de la tourmente dans laquelle est inscrite la région et afin de tenter de restaurer la confiance parmi les investisseurs.
Parmi les questions traitées dans le cadre de la réunion, la manière dont doit être mis en exécution le plan de garantie des prêts de 440 milliards d’euros annoncé le 10 mai dernier.
D’après M. Junker, les Etats membres de l’eurozone devraient être parties prenantes dans un véhicule spécial établi dans le cadre du plan, et le mécanisme lui-même devrait être créé sous la règlementation luxembourgeoise.
Les plans d'austérité salués
Aucun Etat ne devrait recevoir une assistance financière à moins que les autres pays de la zone euro ne soient unanimement d’accord de la nécessité de l’aide. Le véhicule spécial, adossé aux garanties gouvernementales, devrait lever les fonds sur les marchés financiers. Eu égard au mécanisme de stabilité financière, nous avons discuté des principes et des paramètres, de manière à ce que le travail technique soit conclu rapidement, a indiqué Olli Rehn, le commissaire aux Affaires monétaires.
Le principal message public à l’issue des discussions était que les ministres accueillaient favorablement les programmes d’austérité que la Grèce, le Portugal et l’Espagne avaient adoptés en réponse aux pressions exercées sur les marchés obligataires. Pour Jean-Claude Juncker, la Grèce aidée par le plan à hauteur de 110 milliards d’euros est sur la bonne voie.
Taxer les transactions financières
Le président de l'Ecofin a décrit les dernières mesures prises par l’Espagne et le Portugal comme «courageuses». Ce dernier pays avait annoncé une augmentation de son imposition sur les gains de capitaux et de son imposition sur les revenus de manière à réduire son déficit budgétaire à 4,6% de son PIB l’année prochaine contre 9,4% en 2009.
L’Espagne a signalé quant à elle qu’elle réduirait les salaires des fonctionnaires, gèlerait les bénéfices de la retraite, et diminuerait sont programme d’investissement public avec l’objectif d’abaisser son déficit à 6,5% l’année prochaine contre 11,2% en 2009.
«Les gouvernements européens devraient faire des efforts pour établir une taxe globale sur les transactions de marchés» a par ailleurs déclaré Jean-Claude Juncker. Les ministres de l’eurozone ont indiqué qu’ils persuaderaient les Etats-Unis et d’autres pays d’agir de manière à imposer une taxe sur les transactions financières dans le monde.
Enfin Jean-Claude Juncker a manifesté son inquiétude quant à la dépréciation de l’euro. La monnaie européenne a fortement baissé ces derniers jours, les investisseurs craignant que la problématique des dettes sourveraines entraîne une implosion de la zone.
Imen Hazgui
Publié le 18 Mai 2010