Hausse des actions américaines : les deux principales zones d'ombre identifiées par CPR AM

(Easybourse.com) Dans un environnement globalement inchangé, avec une activité qui devrait rester soutenue, et des profits qui devraient continuer à être au rendez-vous, le cap est maintenu sur les actions américaines pour l'équipe de gestion de CPR Asset Management. Cependant il faudra veiller à ne pas se positionner sur les titres excessivement valorisés et les sociétés qui pourraient ressortir perdantes d'une intensification de la guerre commerciale amorcée par Donald Trump.

Une ascension plutôt compréhensible à la vue des profits records affichés par les sociétés américaines, notamment sous l’impulsion de la baisse du taux d’impôt décidée fin 2017, de 25% à 21%. « Depuis 2000, les bénéfices des sociétés américaines ont été multipliés par quatre, le S&P 500 dividendes compris a été multiplié par trois » observe alors Cyrille Collet, Directeur de la gestion quantitative de CPR AM lors d’une conférence organisée jeudi 13 septembre.
Cette réforme fiscale a également eu un effet salutaire sur la hausse des bénéfices par action par le jeu des rachats d’actions. « Les entreprises américaines ont commencé l’année 2018 avec 1000 milliards de dollars à l’étranger. 300 milliards ont été rapatriés au premier trimestre 2018. Ce retour des capitaux intra-muros a énormément profité aux actionnaires » commente Cyrille Collet.

Le positionnement sur les actions américaines doit se faire en ayant deux éléments à l’esprit : la constitution d’une bulle de valorisation sur certaines valeurs et la menace d’une intensification de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump.
« Si l’on considère la trajectoire du S&P 500 en euros ces dernières années, nous observons une forte concentration de la performance sur certains titres. Ainsi sur les résultats de 2017, le S&P se paie 21 fois. Parallèlement, Amazon se paie 147 fois, Netflix 90 fois, Google 30 fois » souligne Cyrille Collet.
Arrêter d’acheter les indices permettrait une plus forte décorrélation et un plus fort intérêt à la diversification, indique au passage le Responsable de CPR AM.
Un éventuel « impeachment » qui découlerait de la victoire des Démocrates au sein de la Chambre des représentants cet automne ne devrait pas être de nature à entrainer de réelles secousses sur le marché. « Cet « impeachment » empêchera tout au plus Donald Trump de se représenter lors des prochaines

En revanche une intensification de la guerre commerciale se traduisant par une escalade des tarifs douaniers pourrait nuire aux actions américaines. Dans un tel cas de figure, la question à se poser sera de savoir qui va payer les pots cassés.
Sur ce front toutes les sociétés ne seront pas logées à la même enseigne. Tandis que certaines entreprises seront contraintes à réduire leur marge, d’autres seront en capacité de répercuter la hausse des tarifs douaniers sur le prix de leurs biens et services. Une société comme Apple devrait plutôt s’en sortir indemne. « Un Iphone coute environ 500 dollars en matériels électroniques. 20% de hausse des taxes fait passer le prix de production de 500 dollars à 600 dollars. Le vendre 800 dollars conduirait à une baisse des marges de 12,5%, le vendre 1000 dollars entrainerait un fléchissement des marges de 10% » conclut Cyrille Collet.


Imen Hazgui
Publié le 18 Septembre 2018