Pas de récession à prévoir du côté de la première puissance économique mondiale l’année prochaine…
En dépit d’un fort essoufflement de l’industrie manufacturière, l’industrie des services demeure solide notamment en raison de la confiance des ménages américains.
La guerre commerciale a eu peu d’impacts sur la consommation aux Etats-Unis. Cette composante, qui contribue à hauteur de 70% du PNB, devrait continuer à soutenir la croissance outre-Atlantique en 2020.

Les bénéfices par action ont drastiquement été révisés à la baisse cette année... Une image similaire devrait se dessiner en 2020.
Les anticipations en 2019 sont passées de +10% à 0% hormis aux Etats-Unis où les bénéfices par action ont trouvé l’appui des rachats d’actions orchestrés par les entreprises américaines, et atterrissent de ce fait entre 3% et 4%.

Les estimations de bénéfices pour 2020 se situent pour l’heure autour de 9,5%. Il n’est pas exclu que ces prévisions soient corrigées négativement.

Une distinction est à opérer entre évolution des bénéfices et performance des marchés…
La corrélation entre la progression des bénéfices par action et la performance est très faible. Un parallèle peut être fait avec 2016.
C’est ainsi que certains secteurs ont surpris positivement à l’instar des semi-conducteurs en 2019. Les bénéfices par action ont reculé de 10% depuis fin 2018. Pour autant, ce segment a grimpé de 45% en bourse cette année.

Il y a lieu de mettre les mouvements de marché en perspective…
En 2018, la compression des multiples a été plus sévère aux Etats-Unis que l’accroissement des multiples cette année.

Où en sont les valorisations ?
Le niveau de valorisation est de 17 fois les bénéfices futurs aux Etats-Unis.
Il n’y a pas forcément de relation de cause-conséquence entre le niveau de valorisation et la performance générée.
En 1997, le niveau de valorisation était similaire. En 1998, la performance du marché a été de 20%. Et en 1999, le rallye s’est poursuivi.

Davantage que le ratio cours sur bénéfices futurs (price earnings ratio), un focus est faire sur le "free cash-flow yield". C’est ainsi qu’il peut être déduit le fait que le secteur de la technologie aux Etats-Unis se situe à niveau de valorisation tout à fait acceptable, entre 4% et 5% en particulier par comparaison avec le niveau qui prévalait au début des années 2000.

Qu’attendre du côté des flux ?
Les flux dans les actions ont été très négatifs cette année. Près de 200 milliards de dollars sont sortis des actions mondiales. Une telle configuration est particulièrement rare. Elle s’est répétée seulement deux ou trois fois ces 50 dernières années.

Toutefois, un retour des flux est observé depuis novembre. Ce retour pourrait se poursuivre l’année prochaine.

Un regain de la volatilité est à escompter.
La volatilité est restée très basse en 2019 en raison de la politique monétaire menée par les grandes banques centrales. Cependant, celle-ci a vocation à prendre de l’ampleur en 2020.

Un rattrapage des actions décotées est-il à envisageable ?
Un certain enthousiasme est palpable chez les investisseurs depuis septembre pour un rattrapage des actions décotées sur les actions de croissance. Un début de retournement de situation a pu être observé consécutivement à la remontée des taux. Un tel mouvement avait pu être remarqué en 2016.

Il faut rappeler qu’aux Etats-Unis les actions décotées connaissent une sous performance par rapport aux actions de croissance depuis onze ans. Pour autant, des considérations structurelles expliquent cela.
Aussi, le potentiel de rattrapage parait limité et ne conduit pas l’équipe de gestion fondamentale des actions de DPAM à mettre la voilure sur les actions décotées.
Le positionnement reste majoritaire sur des valeurs de qualité, avec pour compléter quelques valeurs à fort dividende comme les bancaires.
Il est un fait indéniable pour Alexander Roose, que la sous-performance de ces onze dernières années ne sera pas totalement récupérée.

Pour autant, la dynamique de certains secteurs sous-valorisés pourrait donner de l’oxygène au marché actions par une participation plus large de la cote.

Une préférence à donner aux actions européennes sur les actions américaines…
Malgré une conviction que sur le long terme les Etats-Unis constituent la région à privilégier sur les marchés actions, le choix a été fait d’être davantage positifs sur l’Europe en 2020 en raison de l’implémentation de politiques budgétaires stimulantes, et de l’accalmie du risque politique lié au Brexit. Parallèlement les élections américaines laissent planer une vive incertitude aux Etats-Unis.

Un engouement est affiché envers les entreprises qui ont un business model moins intensif dans la consommation du capital.
Une société qui a des coûts fixes élevés, et qui est intensive au niveau capitalistique, a très peu de possibilités de s’adapter si elle se fait attaquer par un nouveau concurrent. En témoigne l’industrie automobile en Europe qui a été perturbée par l’arrivée de Tesla et qui doit à présent s’adapter en investissant massivement dans les voitures électriques.

Dans cette logique, un secteur convoité est celui des soins de santé, la medtech. Dans le contexte de déglobalisation actuel, un effort important est alors réalisé dans le secteur de la biopharmacie afin de grimper dans l’échelle de la valeur ajoutée de la haute technologie. Les partenariats sont multipliés avec des fournisseurs clés d’instruments pour faire du testing. Autant de sociétés capables de générer du free cash-flow et de réinvestir pour le développement de leur activité.

Les risques ESG sont particulièrement considérés dans les choix d’investissement.
La TCFD est notamment jugé comme étant un cadre général efficace pour apprécier les risques climatiques auxquels les sociétés font face.

Les managements sont régulièrement interpellés sur ces risques. A la suite de la banqueroute de 30 milliards de dollars de Pacific Gas Electric, une importante société du secteur énergétique américain, pour cause d’une sous-estimation significative de ses risques climatiques à l’origine du déclenchement de feux de forêts en Californie, une prise de contact a été organisée avec Energias de Portugal pour mieux jauger son positionnement.

Les considérations ESG sont globalement intégrées de manière quantitative et qualitative dans la mesure où de plus en plus de données démontrent que si de l’importance est attachée à ces risques, il sera davantage possible de créer de l’alpha en ayant moins d’accident dans le portefeuille.