Une Union européenne fragilisée

(Easybourse.com) Selon les experts présents, l'Union européenne vit très mal la mondialisation et disparait de plus en plus des écrans.
À lire dans ce dossier.
Or, la politique de sécurité et de défense commune tarde à se mettre en
place. «Les pays européens ne parlent pas d’une même voix sur les grands
problèmes internationaux : le proche Orient en est un exemple. Ils divergent
sur la conduite des opérations en Afghanistan», constate le président de la
Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du
Sénat.
Selon le président, on note une désaffection des Etats-Unis à l’égard de
Pour la plupart des partenaires mondiaux, l’Europe est plus un marché qu’une puissance. C’est un constat affligeant
Et de poursuivre «les citoyens européens en ont insuffisamment conscience et
demeurent essentiellement préoccupés par des sujets de politique intérieure,
ce qui ne facilite pas le maintien des budgets de défense et de sécurité
dans les pays au niveau requis». Il explique que seuls la France, la Grèce
et la Grande Bretagne consacrent plus de 2% de leur PIB à leurs outils
militaires en dépit des contraintes budgétaires de plus en plus lourdes. Les
autres pays européens sont toujours dans un processus de désarmement à
contrecourant des tendances qui prévalent partout ailleurs dans le monde.
L’Otan reste la seule organisation de défense qui dispose d’une capacité de
projection efficace. «Il faut se féliciter des résultats du dernier sommet
de Lisbonne. L’Alliance atlantique après la crise irakienne est à nouveau
sur les rails et les relations avec la Russie sont stabilisées. Mais ce
rapprochement nécessaire en soi ne saurait dispenser d’un renforcement des
capacités militaires européennes. Il est consternant que la politique
européenne de défense ne progresse pas à l’exception d’une coopération
bilatérale franco britannique», déplore Axel Poniatowski.
Pour les intervenants, l’Europe ne peut jouer son rôle sur la scène
internationale en utilisant exclusivement les atouts du soft power.
Une sortie de secours est cependant entrevue dans la montée en puissance du
Conseil européen
Cette baisse d’influence de la Commission serait non seulement frappante
mais également positive en ce que le Conseil européen prendrait le pas sur
la Commission. «Le dernier exemple en date est le courrier de M Sarkozy et
de Mme Merkel au sujet de l’entrée de la Roumanie et de la Bulgarie dans
l’espace de Shenghen. Le Conseil européen a fait obstacle à cette entrée»,
rapporte M Poniatowski.
L’essor de ce Conseil devrait permettre de réduire progressivement les
divergences de points de vue entre les pays européens. Ces derniers seraient
davantage amenés à se présenter moins divisés vis-à-vis de l’extérieur.
Une bonne nouvelle pour Nicolas Sarkozy, qui doit présider le sommet du G20
cette année.
Imen Hazgui
Publié le 07 Janvier 2011