Interview de Pascal Lassaigne : Directeur du marché entreprises pour Intel France

Pascal Lassaigne

Directeur du marché entreprises pour Intel France

L'industrie du PC demeure en excellente santé

Publié le 15 Octobre 2010

Quelques commentaires sur vos résultats de ce trimestre pour commencer ?
Notre chiffre d'affaire ressort à hauteur de 11,1 milliards de dollars. Il est supérieur de 18% au troisième trimestre 2009. Nous avons par ailleurs généré une marge brute de 66% et un résultat d'exploitation avant impôts de 4,1 milliards de dollars. Ce qui est un record.

Quelles ont été les principales impulsions de vos résultats ce trimestre ?
Nous avons bénéficié d'une demande soutenue sur le marché professionnel, autrement dit le rafraîchissement des postes clients et des serveurs dans les centres de données.
Nous avons qui plus est tiré profit d'une demande forte de la part du grand public dans les pays émergents.
Notre offre dernière génération a par ailleurs connu une très bonne acceptation par le marché, en particulier les dernières générations de notre offre de processeurs Xeon pour les serveurs dans les centres de données.

Est-ce à dire que vous n'avez pas été affectés outre mesure par la dégradation de la conjoncture économique, notamment aux Etats-Unis ?
Nous avons observé un infléchissement de la demande grand public dans les pays matures, Europe et Etats-Unis.
Cet infléchissement n'a toutefois pas affecté le trend croissant de la demande globale sur le marché des ordinateurs.

Quels sont les principaux défis que vous vous êtes lancés d'ici la fin de l'année ?
Nous sommes dans la continuité de ce que nous avons engagé en termes de relais de croissance pour aller adresser des marchés complémentaires au marché du PC, autrement dit le marché de l'électronique grand public. L'idée étant de voir comment les solutions développées autour du processeur Atom vont permettre d'apporter une qualité d'utilisation plus grande et de nouvelles fonctionnalités sur des produits tels que les télévisions, les box, autrement dit la smart TV.
Un autre axe de croissance réside dans l'intégration et le développement de solutions pour les smartphones. Les premières solutions devraient apparaitre en 2011.
Enfin le marché des tablettes est un marché stratégique où nous envisageons de lancer plusieurs designs de tablettes sur processeur Atom dès le quatrième trimestre.

Quels sont les partenariats ou les opérations capitalistiques envisagées d'ici la fin de l'année ?
Nous avons annoncé qu'il n'y aurait pas pour le moment d'acquisition au cours du quatrième trimestre. Nous avons été très actifs cet été dans le domaine de la sécurité et de la 3G avec les acquisitions d'Infineon et de McAfee. Nous sommes en train de finaliser ces acquisitions.

De quelle manière envisagez-vous votre déploiement dans les pays émergents à l'avenir ?

Nous sommes historiquement très présents dans ces pays avec des programmes valorisants. Nous avons de nombreux engagements avec les gouvernements pour accélérer l'accès au numérique pour l'éducation, la santé. Nous cherchons à essayer de réduire la fracture numérique en termes d'infrastructures opérateurs.
Les initiatives mises en œuvre et les réalisations autour de la technologie du Wimax permettent ainsi de donner accès à Internet à des pays dépourvus d'infrastructures suffisantes.

Quels sont les risques que vous appréhendez ?

Nous sommes relativement sereins. Nous n'avons pas de sujet de préoccupation particulière.
La demande devrait rester soutenue au quatrième trimestre sur la partie professionnelle. L'effet de rattrapage des dépenses qui n'ont pas été faites en 2008-2009 en raison de la crise devrait se poursuivre.
Avec la période de Noel, nous devrions avoir un regain d'activité plus fort dans le grand public.
Tout cela nous met confiants pour le quatrième trimestre.

Ne craignez vous pas une retombée de l'effet de rattrapage des dépenses des entreprises ou un moindre pouvoir d'achat des ménages suite aux différents plans de restriction budgétaire envisagés par les gouvernements ?
L'industrie du PC demeure en excellente santé. Le marché représente environ 1 millions de PC livrés par jour. Nous continuons de voir de la croissance.
Nous allons voir les premières offres arriver sur l'électronique grand public.
De plus en plus les pays émergents rattrapent la consommation de PC des pays matures avec un axe très fort sur la mobilité, les PC portables.

Comment appréhendez-vous les répercussions de l'effet de change sur vos résultats ?
La première zone de consommation est la région Europe, Middle East et Africa. On remarque qu'il n'y a pas d'impact de l'effet dollar lorsque celui-ci est à la hausse et que l'impact est positif lorsque celui-ci est à la baisse.

Quel regard portez-vous sur la concurrence ?

Notre objectif a toujours été d'apporter plus d'innovations, d'efficacité et de facilité d'utilisation pour les utilisateurs.
Certes nous allons de plus en plus nous développer sur des marchés où n'étions pas beaucoup présents. Nous transportons nos valeurs, nos produits, nos capacités de productions. Nous avons l'avantage d'avoir un nom fort, vecteur de rigueur, de technologies et d'innovations.

Quelles sont vos perspectives financières ?
Nos revenus devraient être de 11,4 milliards au quatrième trimestre, soit une croissance de 3% par rapport au troisième trimestre. Les marges brutes devraient s'avérer supérieures à celle du troisième trimestre 2010. Nous entrevoyons un chiffre de 67%.

Propos recueillis par Imen Hazgui